Mai 1982 - n° 421

L'auteur est un fervent défenseur de l'arme à neutrons. Sa connaissance des milieux américains s'intéressant à la défense lui donne cependant l'occasion d'aborder d'autres sujets, comme celui qu'il a déjà traité en mars 1967 dans notre revue et qu'il reprend aujourd'hui : la défense antimissiles. Nous laissons à l'auteur l'entière responsabilité des jugements qu'il porte, en particulier sur la dissuasion et des conséquences qu'il croit pouvoir tirer de la mise en place du système préconisé par le projet « High Frontier ». Son article est surtout l'occasion de faire connaître un des courants d'opinion d'outre-Atlantique et de faire réfléchir sur le problème de la défense anti-missiles. Contrairement à ce que semblent redouter les protagonistes du projet, les véritables obstacles ne sont pas seulement dans « l'inertie de l'ordre établi dans le domaine stratégique, politique et philosophique ». Lire les premières lignes

  p. 5-18

L'article précédent (de Marc Geneste) est l'occasion de réfléchir sur le sujet déjà ancien de la défense antimissiles, sur lequel on revient périodiquement. On constatera en effet, en lisant cet article que, récemment ce sujet a fait l'objet de différents articles ou communications intéressantes. Il était tentant d'en faire une synthèse, d'essayer de mettre un peu d'ordre dans les idées, pour définir d'abord ce que l'on entend défendre, pour voir quel avenir peut être réservé à des moyens modernes, et même esquisser des conséquences que ces systèmes peuvent avoir dans l'avenir sur nos conceptions stratégiques.

  p. 19-29

Le long débat sur la ratification des SALT II, sur l'avenir de certains systèmes stratégiques nucléaires des puissances moyennes, la décision de l'Otan de décembre 1979, ont été l'occasion d'éclairages divers sur les problèmes posés par les missiles de croisière. Les deux auteurs expriment ici leur opinion sur l'intérêt du système dans un cadre spécifiquement français.

  p. 31-47

Dans cet article, l'auteur cherche à démystifier l'opposition qui paraît exister entre les tenants d'une stratégie anti-cités et les partisans d'une stratégie anti-forces. Son idée est bien la complémentarité de ces deux formes de la stratégie qui s'appliquent chacune à un domaine donné. C'est, au fond, retrouver ce que le général Poirier, dans un article publié en décembre 1979 par la revue, appelait : « les deux modes de la stratégie de dissuasion ».

  p. 49-55

Nous avons pensé qu'il serait intéressant pour nos lecteurs de prendre connaissance de la stratégie à l'égard de l'URSS que propose un membre éminent de l'opposition (CDU-CSU) au parlement de la République fédérale allemande (RFA). Cette stratégie serait parfaitement pacifique, tout en restant franchement résolue, puisqu'elle serait fondée avant tout sur les valeurs morales de l'Occident, et par conséquent sur les droits de l'Homme, s'attaquant ainsi directement aux faiblesses patentes du bloc communiste. Lire la suite

  p. 59-70

Observateur attentif des pays de l'Est, l'auteur cherche à voir plus loin que les réactions plus ou moins passionnelles provoquées dans l'opinion française par les récents événements de Pologne. L'Union soviétique est en effet confrontée à des problèmes fondamentaux qui touchent à la nature même des régimes des pays de l'Est, mais aussi de l'URSS elle-même. Les pays occidentaux, de leur côté, doivent mener une action cohérente à la hauteur de l'enjeu, qui peut être la paix ou la guerre et, en tous cas, garder les moyens de faire entendre leur voix, et la force militaire en est un.

  p. 71-78

L'auteur est probablement le premier à aborder un sujet aussi redoutable que les conséquences économiques qui seraient entraînées, pour le monde entier, même pour les non-belligérants, par un conflit nucléaire généralisé. Une telle étude ne peut être que très générale, mais son originalité ne doit pas en masquer l'importance. Un élément serait peut-être intéressant à analyser plus à fond : celui des transports aériens et maritimes, et ce qu'il en resterait pour assurer un minimum d'échanges internationaux. De toutes façons, après un tel cataclysme, le monde serait totalement différent du nôtre.

  p. 79-89

Le budget américain est devenu un événement de politique internationale, et les débats du Congrès sont suivis partout avec une extrême attention, étant donné les conséquences qu'ils peuvent avoir sur la santé de nos économies et l'état de la défense occidentale. C'est pourquoi nous avons demandé à l'auteur de faire à nouveau (Défense Nationale, février et avril 1981) le point sur cette importante question. Au moment où son étude est mise sous presse (15 mars), la conjoncture américaine est encore insaisissable et la controverse, outre-Atlantique, fait rage entre économistes des deux bords. Nous espérons que l'article qui suit apportera un éclairage utile sur les problèmes conjoints du réarmement et de la croissance aux États-Unis.

  p. 91-107

Cet article est relatif à l'engin qui, dans toutes les armées, forme l'ossature des unités blindées : char de bataille, char moyen, « middle battle tank ». Il sera cependant amené à évoquer d'autres types de blindés tels que les chars lourds, les chasseurs porteurs d'une arme en tourelle ou en casemate, voire les canons automoteurs. Le mérite de son auteur ne réside cependant pas dans la variété des matériels dont il évoque l'existence, mais dans la somme des réflexions qu'il a menées sur les problèmes de tous ordres qui se posent actuellement dans le domaine des blindés, dans le volume et la qualité des informations recueillies. Lire la suite

  p. 109-125

En histoire — et par conséquent dans l’analyse des relations internationales, qui sont de l’histoire — il est, faut-il le dire, nécessaire de situer comme il convient l’avant et l’après. Nous avons en effet affaire à un domaine tout autre que celui de la pure logique. La logique ne peut s’y appliquer que pour interpréter l’enchaînement des actions et des réactions dans un temps qui débouche sur la situation présente et devrait permettre des projections sur l’avenir. Lire les premières lignes

  p. 127-133

Chroniques

Le 16 mars 1981, M. Brejnev a annoncé que l’URSS avait décidé de proclamer unilatéralement un moratoire sur le développement des armements nucléaires dans sa partie européenne : les vieux engins SS-4 et SS-5 ne seront pas remplacés par des SS-20, du moins aussi longtemps que l’Otan n’aura pas commencé la « préparation pratique » de la mise en place des Pershing II et des missiles de croisière, décidée en décembre 1981 par le Conseil atlantique. Ce « gel » a été proclamé au moment où Washington annonçait une suspension « pour environ deux mois » des conversations de Genève sur les armements eurostratégiques. Lire les premières lignes

  p. 135-138

• La revue Stratégique, organe d’expression de la Fondation pour les études de défense nationale, dans son numéro du premier trimestre 1982, publie un article du colonel Genty sur « les possibilités d’emploi militaire de l’Espace ». Lire les premières lignes

  p. 139-143

Le débat sur les fusées eurostratégiques a été relancé à la mi-mars 1982 par la proposition de Leonid Brejnev de geler la situation à son niveau actuel. Les États-Unis, d’habitude plus circonspects en la matière, ont immédiatement réagi, dénonçant cette initiative comme une simple opération de propagande. Manifestement, Washington a cherché à éviter que l’Union soviétique ne marque des points auprès d’une opinion publique américaine de plus en plus sensible aux thèses antinucléaires. Il est de fait que le moratoire proposé par le numéro un soviétique apportait de l’eau au moulin des mouvements pacifistes. Lire les premières lignes

  p. 144-147

Après un emploi massif au cours de la guerre de 1914-1918, l’arme chimique n’est pas réapparue lors de la Seconde Guerre mondiale, tombant ainsi peu à peu dans l’oubli, aidée en cela par l’effet dissuasif attribué à l’arme nucléaire. Lire les premières lignes

  p. 148-153

Les forces terrestres ont mis longtemps avant de pouvoir décoller de la glèbe où se traînait leur combat. Elles n’y pensaient même pas d’ailleurs puisque la troisième dimension ne leur appartenait plus du jour où l’aviation devint indépendante, en 1934. Si elles l’empruntaient parfois, c’était de façon très épisodique et selon le bon vouloir de l’armée de l’air. Tout au plus l’armée de terre songea-t-elle, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, à se doter d’avions légers qui permettraient à ses observateurs de repérer les objectifs et de régler les tirs d’artillerie. Ce rêve, elle va le réaliser en 1944 grâce aux fameux pipers américains, L-18 puis L-19 avec lesquels elle formera, en 1952, les groupes aériens d’observation d’artillerie (GAOA). Ceux-ci donneront naissance, en 1954, à l’aviation légère de l’Armée de terre. Lire les premières lignes

  p. 154-158

Le 18 mars 1982, l’Armée de terre a célébré, au Mont-Valérien, le renouvellement de son parc d’ordinateurs majeurs, en présence du général Delaunay, Chef d’état-major de l’Armée de terre, et de tous ceux (principalement de l’État-major de l’Armée de terre et de la direction centrale des transmissions) qui ont œuvré pour que cette transformation soit un succès. Lire les premières lignes

  p. 159-162

L’organisation actuelle de la recherche et du sauvetage maritime en France s’appuie sur trois textes principaux. Lire la suite

  p. 163-165

Pour contrer les Boeing B-52 Stratofortress équipés de missiles de croisière (3 400 missiles ALCM, Air-Launched Cruise Missile, qui pourraient armer 170 B-52, doivent être construits par Boeing d’ici à 1987), l’URSS doit développer ses capacités de défense antiaérienne. Or, les États-Unis préparent déjà la mise en service de nouveaux matériels, le Boeing B-1 Lancer et le bombardier indétectable. Lire les premières lignes

  p. 166-171

Au Zimbabwe, si le pouvoir politique appartient désormais à la majorité noire, ou plus exactement à une fraction de cette majorité, les décisions économiques restent encore pour longtemps, si l’on veut éviter d’accentuer la crise, du ressort d’une minorité de la minorité blanche ; le commerce extérieur dépend de la bonne volonté du voisin sud-africain, qui assure les communications de 80 % de son transport. Lire les premières lignes

  p. 172-178

* Pour faciliter la conclusion d’un accord équitable sur une réduction importante des moyens nucléaires des deux parties en Europe et pour donner l’exemple, la direction soviétique a décidé de proclamer unilatéralement un moratoire touchant le déploiement des armements nucléaires de portée moyenne dans la partie européenne de l’URSS. Nous gelons, aux niveaux quantitatif et qualitatif, les armements de ce type déjà déployés dans cette région. Nous suspendons le remplacement de vieux missiles comme les SS-4 et les SS-5 par des missiles plus perfectionnés, les SS-20Lire la suite

  p. 179-180

Bibliographie

Danielle Bahu-Leyser : De Gaulle, les Français et l’Europe  ; Puf, 1981 ; 259 pages - Claude Le Borgne

« On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant : Europe ! Europe !… Non ! Cela n’aboutit à rien et ne signifie rien. » Cette boutade du général de Gaulle, grand moment de l’une de ses conférences de presse, cerne la thèse de Mme Bahu-Leyser. Utilisant les journalistes présents dans la salle comme simple faire-valoir, c’est directement aux Français que le général s’adresse, pour eux qu’il plaisante et brocarde ses adversaires. Lire la suite

  p. 181-182

Maurice Vaïsse : Sécurité d’abord, la politique française en matière de désarmement, 9 décembre 1930 – 17 avril 1934  ; (préface de Jean-Baptiste Durozelle) ; Éditions Pedone, 1981 ; 615 pages - Olivier Sevaistre

Ce gros livre des publications de la Sorbonne, sous le patronage de l’Institut d’histoire des relations internationales contemporaines (IHRIC) dont M. Durozelle est le président, est tiré d’une thèse présentée par Maurice Vaïsse, maître-assistant à l’université de Paris I, et nous donne une étude approfondie de ce problème mis artificiellement sur les devants de la scène par les Britanniques entre 1930 et 1935 et qui s’appelle le désarmement. C’est d’ailleurs une triste histoire pour tout le monde, et particulièrement pour la France, l’année 1932 marquant, d’après l’auteur, « le début du déclin de la puissance française ». Lire la suite

  p. 182-184

Pierre Trolliet : La Chine et son économie  ; Éditions Armand Colin, 1981 ; 283 pages - Eugène Berg

En quelque trois cents pages, clairement disposées, agrémentées de nombreux tableaux, cartes ou documents, Pierre Trolliet présente un tableau fort complet, vivant et très actuel, de l’économie chinoise. Lire la suite

  p. 184-184

Jennifer Seymor Whitaker : Les États-Unis et l’Afrique : les intérêts en jeu  ; Éditions Karthala, 1981 ; 196 pages - Eugène Berg

Ces textes ont été réunis et présentés par l’auteur sur ce sujet majeur. En fait, essentiellement préoccupés par leur engagement au Vietnam et la prolongation du conflit israélo-arabe, les États-Unis n’ont guère porté une attention soutenue au continent africain, en dehors de l’épisode congolais. Ainsi l’Afrique est restée longtemps à l’écart de la tension Est-Ouest. Washington était peut-être gêné par les guerres coloniales menées par le Portugal. Le conflit rhodésien devenait peut-être embarrassant, mais tout ceci était supportable. Lire la suite

  p. 185-185

Revue Défense Nationale - Mai 1982 - n° 421

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Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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