Institutions internationales - La paix au Sinaï - Le conflit des îles Falkland (Malouines) - Tensions et volontés européennes
La remise du Sinaï à l’Égypte par Israël, la crise provoquée par les revendications argentines sur les îles Falkland (Malouines), les attentats terroristes en France, ont relégué dans l’ombre les autres événements survenus au cours du mois d’avril. Ils méritaient une grande attention. En respectant les engagements qu’il avait pris en signant les Accords de Camp David le 17 septembre 1978, et qui étaient un élément important du Traité de paix israélo-égyptien du 26 mars 1979, M. Begin a donné à M. Moubarak ce qu’il avait promis à M. Sadate.
Ce Traité réaffirmait que les deux États se maintenaient « dans le cadre de la paix au Proche-Orient », cadre susceptible de constituer une base de paix non seulement entre l’Égypte et Israël, mais encore entre Israël et chacun de ses autres voisins arabes : en fait, l’entente n’existait qu’entre MM. Sadate et Begin, et aujourd’hui cette restitution du Sinaï laisse entiers les problèmes liés aux revendications des Palestiniens et aux luttes des États arabes tant entre eux que contre l’État hébreu. En mettant la main sur les îles Falkland et en y proclamant sa souveraineté, le gouvernement argentin a provoqué une réaction militaire de Londres et placé les États-Unis dans une position très délicate puisqu’ils devaient aider à élaborer une solution qui donne satisfaction, à la fois, à leur principal allié européen et à plusieurs États sud-américains. L’Union soviétique (URSS) s’est intéressée à ce différend, qui a sans doute marqué une nouvelle étape dans l’entrée de l’Antarctique dans le jeu stratégique mondial. Enfin, les attentats terroristes commis en France ont mis en évidence, une nouvelle fois, le caractère international de cette forme de violence, et la difficulté qu’éprouve chaque gouvernement pour concilier les exigences de la sécurité et celles du droit. Dans le déroulement de chacun de ces événements, les organisations internationales sont restées sinon muettes, du moins inefficaces, ce qui a confirmé la restriction croissante de leur autorité, et l’enseignement que l’on pouvait tirer de certaines des crises les plus graves qui ont agité le monde au cours des dernières années : les États ont retrouvé l’essentiel de l’autorité qu’un mouvement de pensée né en 1945 avait cru pouvoir transférer à des institutions transnationales, dont certaines disposaient, au moins théoriquement, de prérogatives supranationales.
La paix au Sinaï
L’évacuation totale de la presqu’île du Sinaï par les forces israéliennes, le 25 avril, et le retour à la frontière internationale ont été l’ultime étape d’un processus de paix complexe. Après le quatrième conflit israélo-arabe d’octobre 1973, qui avait permis à l’Égypte de remporter un succès psychologique et politique à défaut de l’emporter sur le terrain d’une façon incontestée, un premier accord de désengagement avait permis la réouverture du canal de Suez, fermé depuis la « guerre des six jours » de 1967. Puis, le 19 novembre 1977, le président Sadate avait effectué son voyage historique à Jérusalem, qui avait ouvert la voie à la signature des Accords de Camp David et à celle de l’accord de paix entre Israël et l’Égypte. C’est en vertu de ces textes que les troupes israéliennes ont évacué ce territoire qui, depuis la plus haute antiquité, a revêtu pour l’Égypte une importance stratégique considérable.
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