Il peut sembler, à première vue, paradoxal de placer un tel article dans la rubrique « Défense en France ». Ce paradoxe, nous le verrons, n’est qu’apparent.

La France entretient sur le sol allemand, en Sarre, Rhénanie-Palatinat et Bade-Wurtemberg des forces armées dont les effectifs se montent à près de 50 000 hommes (à la vie courante de ces forces est associé un « environnement » qui comprend 39 000 personnes : 10 000 personnels civils professeurs, employés ou ouvriers ainsi que quelque 29 000 membres des familles) : 14 000 militaires d’active et 36 000 du contingent, qui forment le 2^e Corps d’armée (CA), dont le quartier général est à Baden-Baden, et des éléments qui n’appartiennent pas au 2^e CA mais coopèrent à sa mission (Armée de l’air, Gendarmerie, éléments territoriaux et d’infrastructure). Sont également stationnés en Allemagne les troupes et services du secteur français de Berlin, qui dépendent directement du chef d’État-major des armées et auxquelles nous consacrerons un article ultérieur.

Fondement historique et juridique de cette présence

La présence des troupes françaises en Allemagne résulte d’une situation historique initiale bien connue : la participation des Forces armées françaises à la victoire de 1945 et à l’occupation du territoire du III^e Reich. Par la suite, la République fédérale d’Allemagne (RFA), créée le 8 mai 1949, a recouvré ses prérogatives internationales. D’État occupé elle est devenue un État pleinement souverain et associé à la défense occidentale. Rappelons très brièvement les diverses étapes de cette évolution.