Revue des revues
• Dans son n° 9/1982, la Revue Internationale de Défense, sous la signature de C.N. Donnelly, expert britannique, publie un article intitulé « Le groupe de manœuvre opérationnel soviétique, un nouveau défi lancé à l’Otan ».
Dans cet article, M. Donnelly constate que les Armées soviétiques viennent de profondément remanier leur stratégie. Il s’agit de remporter rapidement la victoire pour que le conflit n’ait pas le temps d’évoluer vers une guerre nucléaire et pour éviter un effondrement interne du bloc de l’Est. La surprise ne sera cependant jamais totale. Aussi les Soviétiques envisagent-ils d’abord une phase préparatoire, celle que nous vivons, où ils cherchent à affaiblir l’Occident en provoquant des dissensions internes, à limiter le potentiel nucléaire des forces occidentales, à aboutir à une « finlandisation » de l’Europe en l’isolant des États-Unis, la détente entraînant un déséquilibre en faveur de l’Est. En cas d’échec, on en viendrait à une phase de crise, où les mouvements préliminaires des troupes du pacte de Varsovie seraient camouflés sous forme d’exercices. Les hostilités seraient alors ouvertes, certaines troupes de l’Otan ayant pu se mettre en place. Pour éviter un emploi précoce des armes nucléaires tactiques qui gêneraient considérablement leur offensive, l’État-major soviétique compte sur l’effet de surprise, la paralysie des systèmes de commandement de l’Otan, une progression rapide en territoire ennemi, et sur la destruction d’un grand nombre d’armes nucléaires tactiques des Occidentaux pendant la phase « conventionnelle » du conflit.
M. Donnelly pense que les Soviétiques étudient les plans de l’Otan et cherchent à utiliser les défauts de la défense active, en localisant les réserves adverses et en empêchant le repli méthodique des éléments ennemis au contact. Pour cela, il faut percer en plusieurs points et n’engager le second échelon qu’aux endroits où l’adversaire fait appel à ses réserves. Ce second échelon doit être engagé sur deux axes juste avant que ces réserves soient engagées. M. Donnelly fait alors état de l’évolution qu’il perçoit dans la doctrine opérationnelle du Pacte de Varsovie. Il lui semble que l’assaillant bénéficiera désormais d’une liberté d’action beaucoup plus grande, grâce à la mobilité des moyens, mais il s’agit toujours de faire intervenir rapidement des forces importantes dans la profondeur du dispositif ennemi. On voit alors apparaître des détachements effectuant des raids et des groupes de manœuvre opérationnels ou GMO, chargés d’anéantir les sites de lancement des missiles nucléaires, les postes de commandement, les matériels de guerre électronique et la défense aérienne. Ils doivent aussi entraver la progression des réserves de l’ennemi, paralyser son réseau logistique et tenir certaines positions importantes.
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