Défense à travers la presse
Sans conteste cette rentrée d’automne a été marquée par un certain foisonnement du débat sur les questions militaires. À lire les journaux du mois d’octobre ce fait est patent. Il y a d’abord eu les déclarations répétées du général Rogers sur la primauté des armements conventionnels dans la défense de l’Europe. L’insistance du commandant du SHAPE (Grand quartier général des puissances alliées en Europe) a conduit les responsables allemands à s’interroger sur la possibilité d’un resserrement des liens militaires avec la France et ce fut l’un des sujets abordés lors du sommet de Bonn.
Il y eut ensuite le rapprochement sino-soviétique qui soulève le problème du contrôle du Pacifique, un rapprochement qui s’est doublé d’une attitude plus intransigeante que jamais du n° 1 soviétique, Léonid Brejnev, vis-à-vis des États-Unis accusés de vouloir mener le monde à un affrontement nucléaire. Simultanément on envisage à Genève de mettre dans la même corbeille les négociations START (Traité de réduction des armes stratégiques) et celles sur les euromissiles. Enfin, n’oublions pas qu’en France a été rouvert le dossier d’une réforme des structures de nos armées, un sujet qui n’a sans doute pas fini d’alimenter la chronique.
À plusieurs reprises au cours de l’été le général Rogers avait insisté sur la nécessité de renforcer le potentiel conventionnel de l’Otan en Europe : des phrases qui parurent tout d’abord anodines mais qui prirent un singulier relief à Bruxelles, le 30 septembre 1982 avec le discours prononcé par le commandant suprême de l’Otan en Europe. Il ne pouvait plus y avoir d’équivoque et Le Monde, dans son éditorial du 5 octobre 1982 faisait cette analyse :
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