Faits et dires
* Dans mon esprit la dissuasion ne peut qu’être globale et je ne pense pas que l’on puisse séparer, dans le raisonnement et dans l’action, la force nucléaire proprement dite d’un certain nombre d’éléments hors desquels elle se trouverait isolée. Je pense en particulier au rôle que doivent jouer notre 1re Armée et l’Armée de terre… L’Armée de terre est intimement associée au maniement stratégique et dissuasif de nos forces.
Président François Mitterrand,
à Canjuers, 15 octobre 1982
* La bombe à neutrons : nous avons continué les études qui nous permettent, dès que l’ordre de fabrication serait donné, de passer à l’exécution. Je tiens absolument à maintenir cette capacité mais le pas supplémentaire qui consiste à ordonner la fabrication n’est pas franchi. Je me place dans la situation de pouvoir donner cet ordre avec un effet d’exécution immédiate.
Président François Mitterrand,
à Canjuers, 15 octobre 1982
* Avec le chancelier Helmut Kohl, il n’a pas été question d’une association de la RFA (République fédérale d’Allemagne) à la stratégie nucléaire de la France, pas davantage d’un transfert de technologie nucléaire à l’Allemagne. Il n’a pas davantage été question d’obtenir, pas même de demander, un concours financier de l’Allemagne pour le développement de la force nucléaire française.
Président François Mitterrand,
Bonn, 22 octobre 1982
* La question que nous nous posons est la suivante : le dispositif actuel et la composition actuelle de la première armée sont-ils les mieux adaptés à la satisfaction de deux besoins partiellement antagonistes par nature (participation au dispositif allié en Europe et défense rapprochée de notre territoire) ? Nous n’en sommes pas sûrs et nous voyons déjà la nécessité, outre un certain redéploiement du temps de paix, d’une augmentation de la mobilité et de la puissance de feu, au détriment, peut-être, d’une politique d’effectifs.
M. Georges Lemoine,
secrétaire d’État à la défense,
28 octobre 1982
* La politique d’agression de Washington menace de pousser le monde dans le feu de la guerre nucléaire… La lutte sur le plan de la technique militaire s’est sensiblement intensifiée et elle acquiert souvent un caractère foncièrement nouveau. Un retard dans ce combat est inadmissible. Nous comptons que nos savants, nos constructeurs, nos ingénieurs et techniciens feront tout leur possible pour mener à bien les tâches qui en découlent.
Léonid Brejnev,
Moscou, 27 octobre 1982
* Léonid Brejnev engage l’URSS à poursuivre et à intensifier sa recherche de la supériorité militaire. Il est significatif qu’il n’ait rien dit sur les réductions d’armements, en dépit de la campagne soviétique en faveur d’un gel. Cela renforce les raisons que nous avons de ne pas nous engager dans un tel gel.
Caspar Weinberger,
28 octobre 1982
* Alors que l’Ouest se soucie principalement d’empêcher des attaques nucléaires ou conventionnelles par la dissuasion, la doctrine et l’arsenal soviétiques se fondent sur la capacité de mener et de gagner une guerre nucléaire.
* Toute la politique étrangère américaine est en jeu aux négociations de Genève : il s’agit de restaurer la crédibilité du parapluie nucléaire américain aux yeux de nos amis comme de nos adversaires.
Eugène Rostow, directeur de l’Agence américaine
du désarmement, Le Monde, 12 octobre 1982
* La clé de l’accroissement de la sécurité de l’Alliance atlantique est le renforcement des armements classiques car il contribuera à élever le seuil nucléaire. L’Otan, avec les armes conventionnelles appropriées peut mettre en échec une attaque des forces du pacte de Varsovie. Un tel renforcement des armements classiques pourrait permettre à l’Otan de diminuer le stock des armes nucléaires tactiques.
General Bernard Rogers,
Gand, 6 octobre 1982
* La Chine a lancé entre le 7 et le 16 octobre un missile à moyenne portée à partir d’un sous-marin. Ce missile était doté d’un carburant solide et d’un nouveau système de guidage a révélé le Quotidien du Peuple du 18 octobre 1982. Ce SLBM (Missile mer-sol balistique stratégique) aurait atteint la cible prévue.