Revue des revues
• Nous aurions dû saluer plus tôt la renaissance de la revue Études Polémologiques avec son numéro d’octobre 1982. L’Institut français de polémologie vient en effet de reprendre activité sous la direction de Jean Paucot, en étant rattaché à la Fondation pour les études de défense nationale.
Ce n° 25-26 s’ouvre par un article de Jean Paucot sur « La nouvelle donne de l’affrontement ». Pour lui, l’agressivité naturelle n’entraîne pas forcément l’agressivité collective, mais alors, aujourd’hui, qui décide de la paix et de la guerre ? Le monde est dominé par le concept de souveraineté nationale et internationale, mais le déclenchement d’une guerre dépend d’un nombre si élevé de variables qu’aucune guerre ne ressemble à une autre. Trois groupes de causes belligènes apparaissent cependant : intérêts, puissance, idéologie.
Jean Paucot constate alors que les armes nucléaires et thermonucléaires ont produit deux mutations successives. Deux critères majeurs de la tactique et de la stratégie, l’espace et le temps, ont été bouleversés pour certaines puissances aux ressources considérables. Dans les esprits, on est passé de la guerre à la défense, mais les armées continuent à s’entraîner pour le combat. Les menaces diverses qui existent dans le système international contribuent à réévaluer la guerre dans l’imaginaire des peuples. Certes, l’affrontement généralisé entre puissances nucléaires reste invraisemblable, mais le jeu, s’il reste virtuel, engloutit d’énormes moyens. Si l’atome crée des zones de relative pacification, dans le reste du monde les conflits continuent et prennent des formes nouvelles.
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