Défense à travers la presse
Les déclarations officielles ont abondé en ce début d’année 1983, que ce soit au sujet de l’équilibre entre les deux coalitions militaires ou, de manière plus restrictive, à propos des euromissiles. Tandis que par la voix du président Mitterrand, la France réaffirmait avec fermeté sa doctrine. Moscou et Washington prenaient des initiatives qui s’inscrivent mieux dans le contexte d’une offensive psychologique que dans le droit fil d’une négociation sérieuse.
À n’en point douter l’enjeu est bel et bien l’opinion publique européenne : d’ailleurs la Pravda ne s’est-elle pas réjouie de la « poussée extraordinaire » des mouvements pacifistes inquiets des orientations « militaristes » des États-Unis ? La presse française n’est pas restée à l’écart et plusieurs de nos confrères ont jugé utile de présenter à leurs lecteurs l’état des forces en présence, distinction étant faite entre les armements des systèmes centraux et la panoplie des euromissiles, installés ou à venir.
L’initiative qui, dans l’esprit de ses promoteurs, devait être la plus spectaculaire fut la proposition formulée par le Pacte de Varsovie, à l’issue de sa réunion à Prague, de conclure avec l’Otan un traité de non-agression, de réduction des dépenses militaires et de désarmement. Répondant du tac au tac, Ronald Reagan fit aussitôt savoir que ces propositions méritaient d’être discutées. Une attitude que José Fort, dans L’Humanité du 7 janvier 1983, attribue aux difficultés économiques américaines et à « la puissance des pays socialistes » avant de souligner l’intérêt des suggestions de Prague :
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