Mars 1983 - n° 430

Les guerres limitées sont-elles utiles ?

« Les guerres limitées sont-elles utiles ? », tel était donc le libellé un peu provocant du thème de la réunion-débat du « Comité d’études de défense nationale » (CEDN) qui s’est tenue en décembre dernier et qui a réuni comme de coutume une centaine de nos invités. Lire la suite

  p. 5-8
  p. 9-18

Si, par un prodige dont notre époque n’est plus capable, nous retrouvions, là-haut sur son petit nuage, le combattant qui vient d’être tué dans une guerre « limitée » et lui demandions tout à trac : « Alors l’ami ! que pensez-vous de la guerre limitée serions sans doute assez mal accueillis. Pour le combattant il n’est pas de guerre plus totale que celle où il se fait tuer. Lire les premières lignes

  p. 19-26
  p. 27-38

Après les exposés qui ont été faits successivement par l’amiral de Cazanove, le général Le Borgne et M. l’ambassadeur Puaux, et dont on vient de lire les comptes rendus, il s’est engagé une discussion assez animée où les personnalités présentes ont exposé leurs idées ou posé des questions. Comme nous en avons l’habitude, nous avons regroupé l’ensemble des échanges qui ont eu ainsi lieu sous plusieurs rubriques qui, dans le cas présent, sont les suivantes : Lire la suite

  p. 39-51
  p. 53-66

Les exposés et les débats très riches qui précèdent n’ont pas évidemment épuisé le sujet que nous avions proposé à nos invités, en suscitant de façon volontairement provocante leurs réflexions sur les « guerres limitées ». Ce sujet ne pouvait d’ailleurs probablement pas être entièrement cerné, à partir du moment où il entraînait des observations du type de celles citées plus haut : « l’appellation de guerre limitée a-t-elle un sens ? », ou « la guerre n’est jamais limitée pour ceux qu’elle tue ! », ou encore : « une guerre peut être limitée pour l’un des deux adversaires et être totale pour l’autre ». Nous pensons cependant, quant à nous, que la guerre limitée a bien une identité propre, si l’on veut bien admettre les définitions que nous avons proposées dans notre présentation. Lire la suite

  p. 67-70

Repères - Opinions - Débats

Au moment où la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN) publie le dernier ouvrage de Léo Hamon, Le sanctuaire désenclavé ? (cahier n° 23, 1982, 455 pages), il nous a paru d'un très grand intérêt que l'auteur présente lui-même ce livre aux lecteurs en répondant aux questions de l'amiral Duval. Lire les premières lignes

  p. 71-89

L'auteur cherche ici une nouvelle voie pour faire déboucher les négociations entre URSS et États-Unis dans le domaine de la maîtrise des armements. Le modèle qu'il propose, le GATT peut paraître très discutable, surtout en ce moment où le forum international paraît être agité par d'âpres discussions. Mais surtout ce modèle est-il transposable ? Ne repose-t-il pas sur une idée très anglo-saxonne que tout accord est normalement profitable aux deux parties intéressées, alors que pour les marxistes-léninistes il n'est que le résultat d'un rapport de forces où il y a un vainqueur et un vaincu ? Mais l'auteur a probablement raison sur les aspects psychologiques. La maîtrise des armements a maintenant acquis droit de cité dans nos discussions politiques, même si les résultats sont encore minces. Ajoutons que cet article sera également publié dans la revue Arms Control, The Journal of Arms Control and Disarmament.

  p. 91-103

L'auteur s'est toujours particulièrement intéressé à ce qui touche l'indépendance nationale dans le domaine industriel. En février 1979 (« Indépendance nationale et coopération internationale en matière d'armement »), il avait traité dans notre revue des problèmes soulevés à propos de coopération internationale par certains rapports parus à l'époque (Callaghan aux États-Unis, Critchley à l'UEO). Dans le présent article, il remonte plus haut, jusqu'aux bases scientifiques et techniques de l'indépendance nationale.

  p. 105-117

Ce court article a été écrit par le responsable du secteur économique du Groupe d'études des problèmes internationaux et de défense (Gépid). Il pourra paraître très technique à beaucoup de lecteurs mais il rentre dans un domaine fort intéressant, s'il paraît s'éloigner, au moins en apparence du domaine strict de la défense. Pourtant une économie saine est un élément essentiel mais que penser de l'aveu d'impuissance qui termine cet article ? L'économie paraît au profane aussi conjecturale que la météorologie. Lire les premières lignes

  p. 119-127
  p. 129-134

Chroniques

L’évocation de certaines dates peut permettre des rapprochements, mais ils restent superficiels parce que les situations historiques ne se représentent jamais en termes identiques. Il y a eu 50 ans le 30 janvier 1933, Adolf Hitler devenait chancelier du Reich : c’était, sinon le début, du moins un moment extrêmement important d’un processus qui devait aboutir à la Seconde Guerre mondiale. Il y a eu 40 ans le 31 janvier 1943, la VIe Armée allemande du maréchal von Paulus devait capituler à Stalingrad : cette défaite ouvrit une nouvelle phase de la guerre, qui se conclut en Europe avec la chute de Berlin le 2 mai 1945 et la capitulation du IIIe Reich le 8 mai 1945 à Reims. Lire les premières lignes

  p. 135-138

• Dans son numéro de février 1983, la revue scientifique La Recherche publie un intéressant article du professeur Yves Rocard sur « la naissance de la bombe atomique française ». Lire les premières lignes

  p. 139-142

Les déclarations officielles ont abondé en ce début d’année 1983, que ce soit au sujet de l’équilibre entre les deux coalitions militaires ou, de manière plus restrictive, à propos des euromissiles. Tandis que par la voix du président Mitterrand, la France réaffirmait avec fermeté sa doctrine. Moscou et Washington prenaient des initiatives qui s’inscrivent mieux dans le contexte d’une offensive psychologique que dans le droit fil d’une négociation sérieuse. Lire les premières lignes

  p. 143-146

Le 27 décembre 1982 a marqué le 3e anniversaire du gouvernement Babrak Karmal et de la présence soviétique en Afghanistan. Lire la suite

  p. 147-148

Les courants de pensée militaire qui se sont récemment développés aux États-Unis et dans l’Otan où ils ont donné naissance à des concepts opérationnels tels que celui de « frappe en profondeur » (strike deep) et les innovations technologiques correspondantes ne peuvent manquer d’avoir certaines incidences sur notre défense ; nous ne pouvons les ignorer. Lire les premières lignes

  p. 149-154

La loi du 21 juillet 1982, relative à l’instruction et au jugement des infractions en matière militaire et de sûreté de l’État, modifiant les codes de procédure pénale et de justice militaire, est entrée en vigueur. Lire les premières lignes

  p. 155-158

En dépit du débat très vigoureux qui se déroule depuis plus d’un an, tant au Congrès américain que parmi les spécialistes, le programme de réactivation des cuirassés de la classe Iowa poursuit sa route imperturbablement. Lire les premières lignes

  p. 159-162

À l’heure où les états-majors parlent de bombes intelligentes, il a semblé intéressant de revenir un peu sur le passé pour rappeler quelques créations originales de la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, pour obtenir l’effet de destruction recherché, il s’agissait surtout de pallier le manque de précision du projectile par une augmentation considérable de sa masse. Lire la suite

  p. 163-165

Le premier Conseil des ministres de la Sénégambie s’est réuni à Dakar le 12 janvier 1983 sous la présidence de M. Abdou Diouf, président du Sénégal. Le vice-président de la Confédération est Sir Dawda Jawara, président de la Gambie. Créée par un pacte signé à Dakar le 17 septembre 1981 et entrée officiellement en vigueur le 1er février 1982, la nouvelle Confédération a fait l’objet de nombreux protocoles et accords, dont le plus important, ratifié par l’Assemblée nationale sénégalaise en juillet 1982 et par le Parlement gambien en août de la même année. Il fixe les institutions de la Sénégambie, notamment le partage des responsabilités entre les pouvoirs nationaux et les autorités confédérales, ainsi que la composition de l’Assemblée confédérale qui comprendra 60 députés (20 choisis par les membres du Parlement gambien ; 40 choisis parmi les membres de l’Assemblée sénégalaise). La politique étrangère sera conçue par le gouvernement confédéral et exécutée sous l’autorité de son président. En revanche, chaque État gardera la responsabilité des affaires intérieures à l’exception de la sécurité et de la défense : un accord prévoit que les forces de défense sont placées sous le commandement du président de la Confédération ; elles sont d’ailleurs constituées essentiellement, pour l’instant, par des unités sénégalaises, les field forces et la police gambienne, désorganisées par la tentative de coup d’État survenu en juillet 1981, étant en cours de refonte et d’intégration dans les structures de sécurité et de défense de la Sénégambie. Depuis septembre 1981, un officier sénégalais occupe d’ailleurs le poste de Secrétaire adjoint du comité sénégalo-gambien chargé des opérations de défense et de sécurité, poste qui avait été prévu par les accords conclus dès février 1965 entre Dakar et Banjul (ex-Bathurst) mais qui n’avait jamais été occupé bien qu’il représentât l’élément permanent de ce comité. Lire les premières lignes

  p. 166-173

* Il faut que la guerre demeure impossible et que ceux qui y songeraient en soient dissuadés. L’arme nucléaire, instrument de cette dissuasion, qu’on le souhaite ou qu’on le déplore, demeure la garantie de la paix dès lors qu’existe l’équilibre des forces… Mais le maintien de cet équilibre implique à mes yeux que des régions entières d’Europe occidentale ne soient pas dépourvues de parade, face à des armes nucléaires spécifiquement dirigées contre elles. Quiconque ferait le pari sur le découplage entre le continent européen et le continent américain mettrait, selon nous, en cause l’équilibre des forces et donc le maintien de la paix. Lire la suite

  p. 174-176

Bibliographie

En janvier et février 1982 ont été éditées quatre brochures du Haut Commandement soviétique sous le titre général : « Décisions du XXVIe congrès en action ». Les auteurs en sont le maréchal Dimitri F. Oustinov, ministre de la Défense (« nous servons la patrie et la cause du communisme »), le maréchal Viktor G. Koulikov, commandant en chef des forces mixtes du Pacte de Varsovie (« la défense collective du socialisme »), le général A.A. Épitchev, chef de la direction politique de l’Armée (titre non connu), et le maréchal Nikolaï V. Ogarkov, chef d’état-major général. Une telle convergence semble exclure des dissensions entre les dirigeants du Parti communiste de l’Union soviétique et le Haut commandement, que quelques journalistes ont cru relever. Lire la suite

  p. 177-178

John Cooley : Kadhafi : vent de sable sur la Libye  ; Éditions Robert Laffont, 1982 ; 300 pages - Claude Le Borgne

Correspondant de presse, lié aux services secrets américains, familier des personnalités de la Libye moderne, John Cooley, spécialiste du Proche-Orient, est bien placé pour nous présenter le leader libyen. Son livre abonde – à la manière d’Outre-Atlantique – en précisions dont l’authenticité, jugée par celles qui s’appliquent à notre pays, paraît bonne. C’est un document complet à verser au dossier Kadhafi, dossier que les imprévisibles initiatives du colonel maintiennent toujours ouvert. Lire la suite

  p. 178-180

Bien que Stanley Hoffmann ait vécu en France pratiquement de sa naissance à 1955, ce livre a été écrit en anglais. Le titre original, Duties beyond Borders: on the Limits and Possibilities of Ethical International Politics, fait peut-être moins choc que celui qu’a adopté l’éditeur français mais il est plus révélateur de son contenu réel. Lire la suite

  p. 180-181

Jacques Leruez, Jean-Claude Sergeant, William Toboul : Les partis politiques britanniques, du bipartisme au multipartisme  ; Puf, 1982 ; 250 pages - Olivier Sevaistre

Si Jacques Leruez, maître de recherches au CNRS (Centre national de recherche scientifique), a assuré la coordination de l’ensemble de ce travail sur la vie politique britannique, chacun des trois auteurs a écrit une partie de l’ouvrage. William Toboul, professeur à l’université de Provence, à Aix-en-Provence, a assuré le principal de l’étude des deux grands partis. Jean-Claude Sergeant, assistant à Paris III, s’est chargé de la majeure partie de ce qui concerne les autres partis. Lire la suite

  p. 181-182

Pour la deuxième fois les éditions Jane’s nous proposent leurs revues militaire, navale et aérienne annuelles. Le titre review a été substitué au mot annual utilisé en 1981, afin d’éviter les risques de confusion avec les célèbres annuaires de cette maison que tous les spécialistes connaissent. Le principe de ces reviews est nettement différent : au lieu d’ouvrages massifs et très techniques, il s’agit de présenter sous une forme condensée et accessible à un assez large public, les principaux événements de l’année étudiée (ici la période allant du début 1981 à la mi-1982) ainsi que des articles de fond sur des questions politiques ou techniques. Lire la suite

  p. 182-183

Bruce W. Watson : Red Navy at Sea. Soviet Naval Operations on the High Seas 1956-1980  ; Westwiew Press Arms and Armour Press Boulder, Londres, 1982 ; 245 pages - Hervé Coutau-Bégarie

On dispose d’un grand nombre de livres sur la Marine soviétique (au moins une vingtaine) mais il nous manquait jusqu’à présent un tableau d’ensemble de ses opérations. Le livre de Bruce W. Watson vient combler cette lacune, en nous présentant ses déploiements en haute mer, par théâtres d’opérations, de 1956 à 1980. Sont ainsi étudiés successivement l’Atlantique Nord, les Caraïbes, l’Afrique de l’Ouest, la Méditerranée, le Pacifique et l’océan Indien. Lire la suite

  p. 183-184

Stéphane Ferrard : Les matériels de l’Armée de terre française 1940, Tome I  ; Lavauzelle, 1982 ; 178 pages - Olivier Sevaistre

Dans cet ouvrage bien illustré et plaisant à feuilleter, Stéphane Ferrard nous présente l’armement de l’Armée de terre française en 1940, d’abord l’armement de l’infanterie, puis les engins blindés de combat, la défense contre avions, l’artillerie de campagne et antichar divisionnaire. Très loin d’être un simple catalogue de matériels, le travail de Stéphane Ferrard nous donne d’abord une rapide histoire de l’Armée française depuis 1918, avec les impératifs politiques qui plaçaient ses espoirs de paix dans la concertation et le désarmement. Après les prototypes sont venues la fortification et la motorisation. Lire la suite

  p. 184-184

Revue Défense Nationale - Mars 1983 - n° 430

Revue Défense Nationale - Mars 1983 - n° 430

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Mars 1983 - n° 430

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