Défense en France - La frappe en profondeur et son arsenal
Les courants de pensée militaire qui se sont récemment développés aux États-Unis et dans l’Otan où ils ont donné naissance à des concepts opérationnels tels que celui de « frappe en profondeur » (strike deep) et les innovations technologiques correspondantes ne peuvent manquer d’avoir certaines incidences sur notre défense ; nous ne pouvons les ignorer.
On parle volontiers outre-Atlantique, « d’intégration du champ de bataille » ou encore « d’extension du champ de bataille », le premier terme désignant essentiellement un théâtre d’opérations comme celui d’Europe centrale où les adversaires sont, à un moment donné, susceptibles d’employer tous les types d’armes qu’ils possèdent, conventionnelles, nucléaires, chimiques (après que l’autorité politique en ait donné l’autorisation) , électroniques ; le second terme exprime le fait que sur un tel champ de bataille, où l’un des adversaires dispose d’une supériorité conventionnelle, notamment en blindés, l’autre adversaire ne peut la compenser qu’en attaquant l’ennemi dans la profondeur de son dispositif en cours de déploiement.
L’un des promoteurs de ce concept est le général d’armée Donn A. Starry, qui l’a développé lorsqu’il dirigeait le TRADOC (US Army Training and Doctrine Command), c’est-à-dire l’organe chargé de l’élaboration de la doctrine et de l’instruction de l’Armée de terre américaine. Il est ensuite devenu le chef du Readiness Command (direction de la préparation opérationnelle des trois armées).
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