Défense en France - Quatre témoignages sur la programmation militaire
En vue du rapport d’information que le président de la commission de défense nationale de l’Assemblée doit faire sur la programmation militaire, les membres de cette commission ont entendu quatre personnalités ayant exercé ou exerçant encore d’importantes fonctions dans les domaines de la défense, de la diplomatie ou de l’information : le général d’armée Guy Méry, ancien chef d’état-major des armées, M. François de Rose, ambassadeur de France, ancien représentant permanent de notre pays auprès du Conseil de l’Alliance atlantique, M. Thierry de Montbrial, directeur de l’Institut français des relations internationales (Ifri), qui a été auparavant chef du Centre d’analyse et de prévision du ministère (CAP) des Affaires étrangères, M. André Fontaine, rédacteur en chef du journal Le Monde qui préside en outre un groupe de réflexion sur les aspects stratégiques à intégrer dans le IXe Plan.
Ces auditions ont donné lieu à des communiqués de presse substantiels (diffusés par l’Assemblée nationale les 6, 26 et 27 janvier) dépassant les limites de cette chronique. Nous nous bornerons à donner un extrait des opinions émises par ces personnalités sur certaines questions essentielles que suscite l’élaboration, en cours au ministère de la Défense, du projet de programmation militaire pour les années 1984-1988.
Le contexte international et le choix d’une stratégie
Dans son intervention, le général Méry décrit l’insécurité multiforme du monde en crise : surarmement, non-émergence du Tiers-Monde, crise de solidarité et de confiance du monde occidental. Il précise ensuite les dangers qui nous menacent, celui d’abord d’une agression majeure en Europe. Pour lui, le risque en est peu probable en raison du blocage nucléaire qui fait qu’aucun gouvernement structuré n’est tenté par l’aventurisme. Mais il ne faut pas que le déséquilibre actuel des forces s’accentue ; il faut au contraire le corriger. Le général Méry dira par la suite qu’il approuve le déploiement des Pershing II car il est de nature à atténuer le découplage qui risque de se produire en Europe entre armes nucléaires tactiques et armes stratégiques américaines et à conforter la dissuasion et la stabilité.
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