Au point où elle en est parvenue de son développement, l'industrie aéronautique japonaise doit rechercher une coopération internationale ; celle que lui offre l'Europe accroîtrait son indépendance vis-à-vis des États-Unis. L'auteur, jeune technicien de l'aéronautique, a fait récemment plusieurs séjours au Japon.
Évolution et perspectives de l'industrie aéronautique japonaise
Le morcellement de l’archipel du Japon, sa situation excentrée par rapport aux pôles d’activité économique du monde, l’internationalisation qui s’accentue actuellement de l’industrie japonaise, le développement du tourisme, phénomène lié à l’élévation du niveau de vie japonais, sont autant de facteurs favorables à un développement important, au cours des prochaines années, des transports aériens nippons. Pourtant le Japon, présent dans tous les secteurs de technologie avancée : espace, informatique, télécommunications, hésitait encore récemment, pour des raisons financières, à s’engager dans un domaine dont les perspectives, au Japon comme ailleurs, paraissent incertaines. Construisant depuis quelques années seulement des appareils de conception nationale, il réalise, après les autres pays constructeurs, que les frais de recherche et de mise au point de prototypes sont toujours sous-évalués. Mais comme le Japon voudrait aussi dégager son industrie de défense, pour une bonne part aéronautique, de l’emprise exclusive des États-Unis, il se doit de rester présent sur le marché aéronautique civil, contrepoids nécessaire des constructions militaires.
Rappel historique
Si les compagnies aériennes et l’industrie aéronautique japonaise apparaissent pour le moment complètement dominées par le matériel américain, il ne faudrait pas en déduire pour autant que le Japon a renoncé à tenir sa place dans le secteur industriel où, jusqu’en 1945, ingénieurs et techniciens nippons firent preuve d’une maîtrise comparable à celle de leurs homologues américains.
En 1952, la signature du Traité de Sécurité nippo-américain coïncida avec le rétablissement de forces armées au Japon. Les installations aéronautiques furent aussitôt reconstituées et le 9 avril 1952, l’Aircraft Manufacturing Industry Law fixait les spécifications que devaient remplir, sous le contrôle du MITI, les nouvelles compagnies. Le conflit coréen et le maintien au Japon par les Américains d’un important parc aérien exigeaient réparations et maintenance que le faible prix de la main-d’œuvre locale qualifiée permettait d’assurer sur place dans des conditions particulièrement avantageuses. Les contrats de l’armée américaine qui représentaient à cette époque 91 % du chiffre d’affaires de l’aéronautique japonaise à sa naissance ne dépassent plus 5 % depuis 1967.
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