Politique et diplomatie - Réflexion sur le Proche-Orient
Une analyse de la situation actuelle au Proche-Orient et au Moyen-Orient débouche, me semble-t-il, sur les réflexions ou les questions suivantes :
1. Après la conclusion des accords sur le Vietnam, le conflit israélo-arabe reste aujourd’hui le seul « point chaud » à l’échelle internationale dans un contexte où le développement économique et la coopération sont des objectifs prioritaires pour les Grands et les pays industrialisés comme pour les pays en voie de développement. Il est, à mon sens, exclu que ce conflit puisse dégénérer en un affrontement militaire des grandes puissances, États-Unis et Union Soviétique. Mais il n’est pas exclu du tout que nous assistions sur le terrain à un nouvel épisode aigu d’une guerre qui dure depuis 1948. Et que les deux grandes puissances en voient leurs intérêts et leurs rapports affectés. D’où le souci qu’elles ont, sans doute, d’éviter un nouveau recours aux armes entre leurs protégés respectifs, tout en manœuvrant dans la région de manière à conserver ou à augmenter les avantages qu’ils ont acquis. Mais la difficulté pour les deux Grands réside dans le fait qu’ils n’ont ni l’un ni l’autre un contrôle réel sur leurs protégés, qu’il s’agisse d’Israël ou des États arabes. Et que ceux-ci sont conduits à agir pour des raisons qui sont strictement les leurs et que parfois la raison désavoue.
2. Il est également clair qu’en 1973, les perspectives d’un règlement apparaissent aussi éloignées qu’elles l’étaient au lendemain de la guerre de juin 1967. Les observateurs s’accordent à qualifier d’« impasse » la situation actuelle. Et ceux qui pensaient que Nixon et Kissinger, une fois débarrassés du souci vietnamien, allaient tenter « dans la foulée » de démêler le nœud gordien israélo-arabe, se sont trompés. La tâche est peut-être jugée trop difficile à Washington ? Ou prématurée ? Ou susceptible de compromettre les intérêts américains, plus que de les valoriser.
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