Institutions internationales - L'Assemblée générale de l'ONU - L'Assemblée du Fonds monétaire international (FMI)
La destruction du Boeing 747 sud-coréen par un chasseur soviétique Su-15, le 1er septembre 1983 n’a pas créé le climat de tension dans lequel se sont ouvertes les grandes réunions de l’automne, notamment la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies. Elle l’a aggravé, à la veille des dernières confrontations sur les euromissiles. À partir du moment où le gouvernement soviétique justifiait l’opération par le « devoir sacré » qu’est la « défense des frontières » (donc de l’espace aérien) il était normal qu’il s’oppose à ce que le Conseil de sécurité ordonne une enquête internationale.
On discutera longtemps sur les raisons pour lesquelles ce Boeing civil s’est écarté de sa ligne de vol, et sur l’origine de la décision de l’abattre. Dans le cadre de cette chronique, l’essentiel est de constater une nouvelle fois la primauté absolue d’un pouvoir national s’estimant en droit de ne pas respecter les règles morales et les principes juridiques de certaines des organisations internationales dont il est membre. Avant de savoir pourquoi cet appareil civil avait violé son espace aérien, le « pouvoir » soviétique (cette formule incluant les autorités civiles et militaires) a décidé de l’abattre, et il s’est ensuite enfermé dans le « droit » que lui confère sa souveraineté sur cet espace aérien. Au-delà de ses aspects humains et juridiques, ce drame a eu des conséquences politiques, qui hypothéqueront sans doute longtemps les relations Est-Ouest. Celles-ci sont pourtant déjà lourdes de menaces. La carte du monde présente de nombreux foyers de conflits, qu’il s’agisse du Moyen-Orient, du golfe Persique, du Tchad ou de l’Amérique centrale, sans parler des violences qui agitent le Sri Lanka, ou des nuages qui s’accumulent sur les Philippines depuis l’assassinat du leader de l’opposition au président Marcos, Benigno Aquino.
L’Assemblée générale de l’ONU
En prélude à l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité de l’ONU a, le 22 septembre 1983, admis au sein de l’Organisation un nouvel État – qui en devient le 158e – Saint-Christophe et Nevis, deux îlots volcaniques des Caraïbes, habités par 44 500 habitants, qui, après avoir été territoire britannique ont, le 19 septembre, accédé à l’indépendance. Tous les États-membres de l’ONU se trouvant placés sur le même plan, ce nouveau membre aura théoriquement les mêmes pouvoirs que les Grands, ce qui relativise la valeur des décisions de l’Assemblée générale. Cela devrait renforcer le rôle du Conseil de sécurité, mais celui-ci reste soumis à la règle du droit de veto de chacun des 5 membres permanents, et donc condamné à l’impuissance pour tout ce qui n’est pas un compromis sans valeur.
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