Discours du Premier ministre lors de la séance d'ouverture de la 36e session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) le 20 septembre 1983. Lire la suite
L'auteur, économiste, conseiller d'une grande banque et professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, s'est toujours intéressé aux liens plus ou moins lâches qui existent entre l'économie d'une part, la politique et les problèmes militaires d'autre part.
L'auteur cherche à montrer qu'une dissuasion nucléaire peut couvrir l'Europe occidentale sans qu'il y ait d'autorité politique à l'échelle européenne, car une multiplicité de centres de décision augmente l'incertitude qui règne dans l'esprit de l'adversaire potentiel. C'est effectivement un des avantages de l'existence de forces stratégiques autonomes, françaises voire britanniques. Il est probablement plus difficile de suivre l'auteur quand il conclut que chaque État européen doit se sanctuariser. À part la France et la Grande-Bretagne, peu de pays en possèdent les moyens financiers et techniques, sauf l'Allemagne fédérale qui, par les protocoles du 23 octobre 1954 modifiant le Traité de Bruxelles de 1948, s'est engagée à ne pas construire d'armes nucléaires sur son territoire.
L'auteur a été maître de conférences de physique à l’École polytechnique et à l’École des ponts et chaussées et est actuellement ingénieur-conseil en socio-futurologie, L'on voit d'où vient son intérêt pour les problèmes que pose la psychologie, en particulier dans ce qui touche à la politique et à la défense.
L'auteur, islamisant distingué et directeur du Centre d'études et de recherches sur les stratégies et les conflits (CNRS et Sorbonne), est parfaitement qualifié pour traiter ce sujet, en nous donnant ici la primeur de ses réflexions qu'il reprendra dans une plus longue étude.
Dans un premier article, l'auteur a décrit l'organisation de la recherche au sein du ministère de la Défense et en particulier les mécanismes d'élaboration des programmes d'études amont. Il présente ici l'importance de l'effort réalisé en le situant d'une part dans le cadre de la défense, et d'autre part dans celui de la recherche-développement menée au plan national.
Chroniques
La destruction du Boeing 747 sud-coréen par un chasseur soviétique Su-15, le 1er septembre 1983 n’a pas créé le climat de tension dans lequel se sont ouvertes les grandes réunions de l’automne, notamment la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies. Elle l’a aggravé, à la veille des dernières confrontations sur les euromissiles. À partir du moment où le gouvernement soviétique justifiait l’opération par le « devoir sacré » qu’est la « défense des frontières » (donc de l’espace aérien) il était normal qu’il s’oppose à ce que le Conseil de sécurité ordonne une enquête internationale. Lire les premières lignes
• La revue Stratégique, organe de la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN), dans ses n° 17, 18 et 19, vient de publier une étude en 3 parties, dont l’auteur est M. Jacques Belletini et qui a pour titre : « La géopolitique de Sir Halford Mackinder et l’ère nucléaire ». Lire les premières lignes
Alors que l’été finissant chacun attendait la réunion de l’Assemblée générale des Nations-unies pour mieux connaître l’attitude de la diplomatie américaine à l’approche d’une échéance d’importance, celle du déploiement des euromissiles, la destruction en plein vol du Boeing sud-coréen a sonné comme un coup de tonnerre. Au-delà du crime, les tergiversations des autorités soviétiques ont alimenté le courroux de toute l’opinion mondiale. Les tentatives de manipulation de cette opinion n’ont d’ailleurs pas fait défaut et on ne retiendra des commentaires plus une vague d’indignation qu’une analyse pondérée de la situation. Lire les premières lignes
Les manœuvres Big Pine II, menées conjointement par les forces américaines et honduriennes, entrent dans le cadre du maintien, en Amérique centrale, d’une présence militaire importante pour soutenir les forces armées des pays de l’isthme (Honduras et Salvador notamment) favorables aux États-Unis. C’est ainsi que dans l’océan Pacifique et la mer des Antilles, des exercices navals ont eu lieu avec la participation successive des groupes Ratifier, New Jersey et Coral Sea. En outre, certains bâtiments de l’US Navy participeront plus directement à certaines phases de Big Pine II. Lire la suite
Cessez-le-feu au Liban, accalmie des combats au Tchad, le moment est propice en ce début d’octobre 1983 pour réfléchir aux implications des deux conflits dans lesquels, bon gré mal gré, notre pays est engagé. On peut se demander quelles en sont les incidences sur notre appareil militaire et tout d’abord quelle est l’importance des forces françaises consacrées à ces deux aires d’affrontement. L’effort consenti est-il tolérable ? Lire la suite
La manœuvre en terrain libre Moselle 83, du 1er Corps d’armée (CA), s’est déroulée du 17 au 24 septembre 1983. Comme ses prédécesseurs, Saône, Marne, Meuse et Langres, cet exercice a été le couronnement du programme annuel d’instruction et d’entraînement des unités du 1er CA. Lire les premières lignes
Lorsque l’on songe aujourd’hui à la marine allemande, on est bien entendu tenté d’évoquer les faits marquants et les noms illustres qui ont imprimé sa relativement brève histoire : le programme naval de Tirpitz à la fin du siècle dernier, la bataille du Jutland (du Skagerrak comme l’on dit outre-Rhin), la mutinerie de 1917-1918, l’épopée des croiseurs auxiliaires et celle des meutes de sous-marins, la bataille du Rio de la Plata et la fin du Bismarck. La marine fédérale d’Allemagne, qui se qualifie elle-même aujourd’hui de modeste, est pourtant bien l’héritière de ces pages d’histoire ouvertes avec la première marine allemande : la Reichsmarine fut créée il y a 135 ans au printemps de 1848, dans le but de faire face à la marine danoise dans le conflit d’intérêts qui opposait, à propos du Schleswig-Holstein, la Prusse et le Danemark. Lire les premières lignes
La reconnaissance aérienne s’exécute soit dans un cadre stratégique soit dans le contexte tactique et les missions qui en découlent sont complémentaires et indissociables. Pour présenter la reconnaissance aérienne tactique, ainsi que les moyens qui lui sont associés, il est nécessaire de poser au préalable le problème du renseignement militaire en général. Lire les premières lignes
Le Cameroun et le Nigeria se désintéresseraient de la lutte que se livrent les 2 tendances tchadiennes si les résultats de cette lutte ne devaient pas favoriser éventuellement l’expansion de l’influence libyenne en direction de l’Afrique centrale, en particulier s’ils ne craignaient pas une corrosion des structures existantes par l’idéologie libyenne. Une décomposition trop rapide de certaines structures régionales fondées sur un système traditionnel, déclencherait des crises nationales que ces deux États supporteraient difficilement car l’un et l’autre ont pu maintenir leur cohésion grâce à un équilibre assuré par une opposition de forces. Dans un premier temps, les deux puissances coloniales avaient organisé chacun de ces États pour que les populations du Nord moins émancipées atténuent, du poids de leur autorité conservatrice, les effets grisants de liberté que l’octroi de l’indépendance ne manquerait pas d’avoir sur les populations du Sud, traversées par des courants idéologiques contradictoires. Par la suite, les nordistes, conscients du déséquilibre qu’ils provoquaient en demeurant au pouvoir, eurent la sagesse de chercher comment transformer en véritables partenaires les « collaborateurs » sudistes qu’ils associaient à leur gouvernement pour des raisons techniques ; ils s’efforcèrent de choisir une ligne politique qui pût être appréciée par les populations du Sud et s’efforcèrent de limiter l’autorité des féodalités traditionnelles sur les populations du Nord. On atteignit alors, tant au Nigeria qu’au Cameroun, un état d’équilibre que consolida le développement économique. Toutefois, cette situation est fonction d’un compromis auquel sont parvenues les tendances opposées après de nombreux tâtonnements ; l’équilibre sera rompu si l’une de ces tendances estime que le fait d’avoir étouffé certaines aspirations régionales porte préjudice à l’ensemble de la nation et si, pour en convaincre ses partenaires, elle provoque une crise, ouvrant ainsi la porte, comme au Tchad, à l’escalade des interventions étrangères. Il n’est pas sans intérêt de comparer à ce propos l’évolution politique du Cameroun à celle de son voisin nigérian dont on sait que, toutes proportions gardées, les données de base sont similaires. Lire les premières lignes
* La France s’est dotée depuis un quart de siècle d’une force de dissuasion nucléaire, défensive par nature face à tout agresseur éventuel. Cette force forme un tout et constitue pour mon pays un système de défense central indispensable à sa sécurité. Lire la suite
Bibliographie
Comme d’habitude à pareille époque, l’Institut international d’études stratégiques (IISS) de Londres publie son ouvrage annuel dont le titre pourrait se traduire par « L’équilibre militaire en 1983-1984 », et qui est en fait un inventaire arrêté au 1er juillet 1983 des forces militaires des différents pays du monde, suivi d’un certain nombre de tableaux comparatifs des moyens nucléaires, des dépenses de défense, des accords de livraisons d’armes, avec in fine plusieurs analyses, l’équilibre Est-Ouest en Europe dans le domaine des armements conventionnels, des bâtiments de guerre, dans celui des tendances démographiques comparées entre pays de l’Otan et pays du Pacte de Varsovie et enfin une brève étude des tendances économiques actuelles et de leurs conséquences sur les budgets militaires. Lire la suite
Dans la collection « Politique d’aujourd’hui », les Presses universitaires de France (Puf) publient coup sur coup Les socialistes et l’armée et Le PCF et l’armée, œuvre nécessaire et risquée. Nécessaire puisque socialistes et communistes sont maintenant au pouvoir ; risquée car leurs doctrines en la matière ont longtemps reflété les fluctuations d’une opposition plus portée à refuser les réalisations militaires de leurs adversaires qu’à élaborer ses propres projets. Aussi bien Yves Roucaute pour le PCF, abordant son sujet à la libération, distingue-t-il 3 périodes : le PCF au pouvoir (jusqu’en 1947), le PCF loin du pouvoir (jusqu’en 1962), le PCF en marche vers le pouvoir. Lire les premières lignes
Le livre d’Annie Laurent et Antoine Basbous a le mérite de la franchise. Mérite qui n’est pas si courant, tant la complexité des affaires libanaises se prête aux présentations orientées, aux omissions, aux intentions perverses : c’est la guerre. Il a aussi le mérite de la clarté : les malheurs du Liban sont le fait de son voisinage. C’est, au demeurant, dans le cadre d’une recherche sur le « voisinage inégal » dans les relations internationales que les auteurs l’ont écrit, et c’est d’abord la Syrie qui était, pour eux, le grand fauve. L’offensive israélienne Paix en Galilée, à l’été 1982, les a ensuite amenés à souligner la symétrie des visées des deux écrasants voisins et à présenter le Liban comme une proie pour ces deux lions. Syrie et Israël dans le même sac, voilà, en dépit de la vérité objective de la thèse, qui ne plairait pas à tout le monde, fort peu aux « arabistes » et pas du tout au « lion » Assad. Lire la suite
Les Français voient trop facilement l’Écosse à travers les romans de Walter Scott ou comme une autre Irlande. La réalité écossaise est fort différente : l’Écosse a été très longtemps un pays indépendant, allié de la France (the auld ally). Jacques Leruez nous rappelle cette histoire si particulière, les difficiles relations de ce pays avec l’Angleterre depuis que la dynastie écossaise des Stuarts a succédé à la reine Elisabeth, jusqu’à l’Acte d’union de 1707 qui fit un seul État de deux royaumes : « Au lieu d’un embryon d’État, encore mal assuré, on a préféré sauvegarder les traits particuliers d’une nation qui avait déjà son identité propre ». Lire la suite
Malgré sa présentation des plus modestes (multigraphiée) ce colloque sur les marines d’Europe occidentale mérite qu’on s’y arrête, car les publications sur le sujet sont très rares. Pourtant, ainsi que l’ont fait remarquer plusieurs participants, elles alignent un potentiel considérable qui assure l’essentiel de la surveillance de l’Atlantique Nord. Mais elles sont confrontées à un problème financier insurmontable du fait du coût monstrueux des armements actuels. Lire la suite
Ce court volume, qui est l’œuvre de l’Institut français de polémologie actuellement dirigé par Jean Paucot, est avant tout une chronologie commentée, d’abord une chronologie générale de 1958 à 1980 et ensuite 2 chronologies particulières : les événements du Sud-Liban de 1975 à 1980, la crise de 1981-1982. En annexe figurent les principales résolutions des Nations unies sur le Proche-Orient, depuis le 6 juin 1947, ainsi que les résolutions et déclarations qui ont été faites, à divers titres sur l’invasion israélienne. Lire la suite
En un fort riche petit volume, Yves Chevrier retrace, non sans être remonté à titre d’introduction et de présentation à la première guerre de l’opium (1839-1842), point de départ de l’ère moderne (jindai), ce très court demi-siècle (1912-1949) durant lequel la Chine esquisse sa modernisation en même temps qu’elle s’achemine vers la révolution. Lire la suite
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