Défense en France - Réforme de l'École spéciale militaire Saint-Cyr et politique de recrutement et de formation des cadres
Où en est la réforme de l’École spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr Coëtquidan (1) ? Dans quelle politique des personnels s’insère-t-elle ? Avant de répondre à ces questions, rappelons en quoi a consisté cette réforme.
Nécessité et objectifs de la réforme
À la fin des vingt dernières années, la nécessité s’était fait jour de prendre en compte dans l’enseignement militaire l’évolution des sciences et techniques ainsi que les transformations apparues dans les sociétés modernes. Or, malgré les retouches apportées aux programmes des écoles de l’Armée de terre, à l’ESM notamment, il apparaissait que le temps imparti à la formation de base des jeunes officiers et le niveau de l’enseignement qui leur était dispensé ne suffisaient plus à relever ce défi. D’où la décision prise par le ministre de la Défense Charles Hernu en juin 1982 de s’attaquer en priorité à la réforme de l’ESM de Saint-Cyr : extension de la durée des études à 3 ans, la première année comportant un stage de 6 mois en corps de troupe pour les élèves-officiers avec le grade d’aspirant, et création d’un conseil de perfectionnement dont la présidence était confiée à l’ancien chef d’état-major de l’Armée de terre, le général Lagarde, avec 3 objectifs :
– définir des programmes en vue de la revalorisation et du développement d’un enseignement général préparant les Saint-Cyriens à devenir des cadres supérieurs de la Nation et les dotant à leur sortie de l’École de Coëtquidan (Morbihan) d’un diplôme qui leur donne accès, s’ils le souhaitent, au 3e cycle de l’enseignement supérieur ou à une 2e année d’école d’ingénieurs ;
– pourvoir l’école d’un corps enseignant de haut niveau ;
– veiller à la qualité du recrutement des saint-cyriens et proposer des réformes du concours afin d’améliorer le taux de sélection.
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