Faits et dires
• La tension Est-Ouest est réelle et lourde de menaces. Les peuples sont inquiets, angoissés. Le Saint-Siège se sent le devoir de le dire, non pour accroître la peur mais afin de mieux garantir la paix.
Sa Sainteté Jean-Paul II, le 14 janvier 1984
• Le monde est devenu plus sûr car il y a maintenant moins de risque que les dirigeants soviétiques sous-estiment notre force et notre résolution… L’histoire enseigne que les guerres commencent lorsque les gouvernements estiment que le prix de l’agression est peu élevé… Notre politique vis-à-vis de l’URSS repose sur la dissuasion, la compétition pacifique et la coopération.
Ronald Reagan, 16 janvier 1984
• America is back… L’Amérique est plus sûre et plus forte… Une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être livrée.
Ronald Reagan, 25 janvier 1984, devant le Congrès
• En commençant à reconstruire notre défense nous avons restauré une dissuasion crédible. Nous pouvons rechercher une paix sûre et durable ainsi qu’une réduction des armements. L’Amérique est de retour, dressée de toute sa taille.
Ronald Reagan, 29 janvier 1984 en annonçant sa candidature
• Tant qu’il n’est pas trop tard, les États-Unis et l’Otan doivent manifester leur volonté de revenir à la situation existant avant le début du déploiement des Pershing II et des missiles de croisière en Europe… L’apparition de ces missiles américains a accru non seulement la tension militaire mais aussi la tension politique… Toute tentative de mener contre nous une diplomatie de la force est sans espoir.
Youri Andropov, 24 janvier 1984 à la Pravda
• Suite à l’appel des « Cent », publié dans l’Humanité le 22 mai 1982 par cent personnalités, communistes ou non, un collectif éponyme est créé et contrôlé par le PCF. Celui-ci est à l’origine des efforts fournis entre 1982 et 1983 afin de diffuser une idéologie pacifiste en réponse à l’intensification de la course aux armements.
« Pour les Soviétiques, le principal souci est aujourd’hui d’écarter la menace de guerre nucléaire. Nous estimons que la situation qui s’est créée n’est pas irréversible. »
Youri Andropov, 18 janvier 1984
• La confiance entre les États serait grandement améliorée si les pays en possession d’armes nucléaires prenaient l’engagement de ne pas y recourir en premier… Nous réaffirmons que si les États-Unis et les autres pays de l’Otan sont prêts à revenir à la situation qui prévalait avant le début du déploiement des fusées nucléaires américaines à moyenne portée en Europe, l’Union soviétique serait prête à en faire autant… Nous sommes disposés à élaborer des mesures supplémentaires plus importantes et plus larges pour renforcer la confiance dans le domaine militaire.
Andrei Gromyko, 18 janvier 1984 à la Conférence de Stockholm
• Les États-Unis ne reconnaissent pas la légitimité de la division de l’Europe, imposée artificiellement. Les États-Unis reconnaissent les frontières européennes mais nullement la division de l’Europe.
George Shultz, ibidem
• Les travaux de Stockholm doivent échapper à toute discipline de blocs mais ils ne doivent évidemment pas ignorer la réalité des alliances… La conférence ne doit pas prétendre devenir le noyau d’un système de sécurité collectif en Europe… Elle doit, au niveau régional qui est le sien, ouvrir la voie à des réductions conventionnelles ultérieures. Par là même elle pourra contribuer à la diminution des risques de déclenchement de conflits… Il n’y a pas d’équilibre nucléaire européen ou d’équilibre eurostratégique distinct de l’équilibre stratégique global… Les projets de zone dénucléarisée ou de désengagement limité n’ont pas de réalité significative.
Claude Cheysson, ibidem
• Je ne crois pas que la détente soit une illusion mais elle ne doit pas créer des illusions.
Claude Cheysson, 27 janvier à Berlin-Est
• … Personne n’a proposé de fusionner les négociations START (Traité de réduction des armes stratégiques) et INF (Traité sur les Forces nucléaires intermédiaires)… La position américaine est que le cadre actuel des négociations de maîtrise des armements, c’est-à-dire une négociation INF séparée de la négociation START, convient parfaitement à la discussion de ces problèmes, et nous ne pensons pas qu’une fusion serait une panacée pour le problème de l’arms control… Maintenant si l’Union soviétique a de nouvelles idées sur les rapports entre START et INF, nous sommes bien entendu, d’accord pour en discuter.
Richard Burt, Secrétaire d’État adjoint pour les affaires européennes et canadiennes,
Washington, 31 janvier 1984
• Les pays du Pacte de Varsovie proposent à l’Otan un gel des armes chimiques devant précéder leur destruction avec l’engagement de renoncer à leur fabrication ou à leur introduction en Europe.
Agence Tass, 10 janvier 1984
• La Chine n’encouragera pas la prolifération nucléaire et n’aidera pas des pays non nucléaires à développer des armes nucléaires.
Premier ministre Zhao Ziyang, 12 janvier 1984 à Washington
• Les États-Unis ont inscrit l’Iran sur la liste des pays soutenant le terrorisme international. Le régime de Téhéran rejoint ainsi ceux de Syrie, de Libye, du Yémen du Sud et de Cuba.
Washington, 23 janvier 1984
• Selon le Washington Post du 27 janvier 1984, les services de renseignements américains font état d’une recrudescence inhabituelle de l’activité des sous-marins soviétiques au large des côtes américaines.
• Le 23 janvier 1984, le président Reagan a formellement accusé l’URSS d’avoir violé les Accords d’Helsinki, les SALT II, l’Accord de 1972 sur les ABM (Missiles antibalistiques) et celui de 1974 sur les essais atomiques souterrains. Le surlendemain l’ambassadeur soviétique à Washington remettait au département d’État un mémorandum comportant des griefs semblables à l’encontre des États-Unis.