Faits et dires
• Les Français se sentent responsables de leur propre défense. Il n’y a dans mon pays ni sentiment neutraliste ni mouvement pacifiste puissants. La France a les moyens de sa défense. Ma conviction a toujours été que la paix, comme la liberté, n’est jamais donnée, qu’elle est une conquête permanente.
Le président Mitterrand, à la presse américaine, le 15 mars 1984
• Je veux que la parole de la France soit écoutée partout, surtout là où on lutte pour le progrès et pour la paix.
Le président Mitterrand à Paris Match le 22 mars 1984
• Je répète en toutes occasions que la première garantie de la paix est dans l’équilibre des forces. Voilà pourquoi nous nous montrons si attachés au maintien de l’équilibre en Europe. Voilà pourquoi, lorsqu’il nous paraît rompu comme ce fut le cas récemment avec les fusées à portée intermédiaire, nous mettons tout en œuvre pour le rétablir. Mais en même temps nous restons disponibles. N’ayons pas peur de dialoguer avec l’Union soviétique dès lors que les bases et les finalités de ces échanges sont durablement définies.
Le président Mitterrand, devant le Congrès américain, le 22 mars 1984
• L’URSS s’est engagée dans une grande partie diplomatique et a vu que les plans de l’Otan avaient été poursuivis. Il lui est difficile, dans les mois qui suivent, de faire comme si rien ne s’était passé. Il faut que du temps se passe. L’essentiel est de ne pas gâcher ce temps, de ne pas créer de nouvelles causes de discorde ou de conflit… Quelques signes, en dépit de la froideur qui dure, montrent que nul n’a voulu aller vers l’irréparable.
Le président Mitterrand, conférence de presse à Washington, le 23 mars 1984
• Il faut que l’Union soviétique sache que les pays d’Occident sont prêts à parler sur la base de concessions mutuelles. On ne réussit jamais une négociation si on ne fait pas de concessions. Il en faut donc mais il faut qu’elles soient réciproques et dans l’état présent des choses on ne sait pas encore sur quoi pourraient porter des concessions réciproques. Il faut amorcer le retour à la discussion mais il ne faut rien faire d’unilatéral.
Le président Mitterrand, à Atlanta, le 24 mars 1984
• La France a démontré par ses choix, notamment en termes stratégiques, et dans le grand débat sur les euromissiles, qu’elle ne pouvait consentir à l’attribution, à la possession ou la détention par une seule puissance, en l’occurrence l’URSS, de ce que l’on appelle les forces nucléaires intermédiaires. Ni l’Angleterre, ni la France ne disposent en vérité d’un armement semblable, mais d’un armement stratégique.
Le président Mitterrand, conférence de presse à Paris, le 4 avril 1984
• C’est la dissuasion nucléaire qui a préservé la paix en Europe et je crois qu’il en sera ainsi encore longtemps, à condition que l’équilibre global des forces soit préservé… Je ne crois pas réaliste d’affirmer que tel ou tel puisse envisager des schémas prévoyant l’emploi des armes en Europe, car personne ne peut avoir la certitude de tirer profit d’une telle initiative. La dissuasion doit continuer à jouer en Europe.
M. Charles Hernu, au magazine Français du monde, mars 1984
• Lors du conseil des ministres du 7 mars, le gouvernement a adopté un projet de loi autorisant l’adhésion de la France à la Convention du 10 avril 1972 sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques ou à toxines.
• Le Président Mitterrand est bien l’un des dirigeants occidentaux dont j’apprécie le plus les positions concernant les rapports Est-Ouest. Il y a des différences entre nos philosophies politiques, mais les points que nous avons en commun sont plus nombreux. En particulier, nous trouvons un soutien mutuel dans nombre de principes que nous suivons en matière de sécurité nationale.
Le président Reagan, interview au Monde, le 21 mars 1984
• Nous pensons que le meilleur moyen de réaliser des progrès dans la réduction des armements nucléaires est que l’URSS reprenne sa place dans les conversations FNI (Forces nucléaires intermédiaires) et START (Traité de réduction des armes stratégiques). Dans ces deux négociations nous avons avancé de bonnes propositions, d’une grande souplesse, que les Soviétiques devraient explorer.
Ronald Reagan, ibidem
• Contrôle des armes antisatellites : Tant que nous n’avons pas déterminé qu’il existe en fait des solutions pratiques, je ne pense pas qu’il serait productif d’engager des négociations internationales formelles sur ce sujet.
Le président Reagan, lettre au Congrès, le 2 avril 1984
• L’URSS n’assistera pas les bras croisés à la militarisation de l’Espace. Le but recherché par les États-Unis est de planifier eux-mêmes un coup nucléaire dévastateur contre l’autre partie, sans crainte de représailles ou dans l’espoir de les neutraliser.
La Pravda, le 23 mars 1984
• L’URSS est prête à mener des négociations si les États-Unis et l’Otan manifestent leur désir de revenir à la situation qui prévalait avant le début du déploiement des missiles balistiques Pershing II et des Cruise Missiles (missiles de croisière) en Europe.
Maréchal Oustinov, le 28 février 1984
• L’URSS est toujours prête à régler le problème des armements stratégiques aussi bien qu’européens. Les négociations peuvent reprendre à n’importe quel moment : les États-Unis n’ont qu’à éliminer les obstacles qu’ils ont eux-mêmes dressés en déployant leurs nouveaux missiles en Europe. Nos mesures de riposte ne seront alors plus nécessaires.
M. Tchernenko, le 12 mars 1984
• Nous sommes conscients d’avoir en face de nous le gouvernement le plus anti-soviétique et le plus militariste de toute l’histoire de nos relations avec les États-Unis.
Georgui Arbatov, le 20 mars 1984
• Les États-Unis ont établi arbitrairement sur de vastes zones maritimes (dans la région du Golfe) des procédures qui sont encore plus strictes que celles qu’ils appliquent à leurs propres eaux territoriales… L’Union soviétique ne reconnaît pas ces restrictions à la liberté de navigation en haute mer et dans l’espace aérien.
Agence Tass, le 7 mars 1984