Institutions internationales - La vulnérabilité du système bancaire américain - L'OCDE accélère l'abaissement des barrières douanières - La convention de Lomé et les droits de l'homme - La CEE et l'Europe occidentale - Mesures de salubrité pour l'Unesco
Fin mai 1984, le spectre d’un krach mondial a mis en ébullition les places boursières américaines : à Wall Street, le dollar enregistrait sa plus forte chute depuis 3 ans. La 4e banque des États-Unis, la plus engagée en Amérique latine, la Manufacturer Hanover, se trouvait en difficulté, ce qui déclenchait une réaction en chaîne à travers tout le système bancaire. L’alerte était d’autant plus vivement ressentie qu’elle venait 15 jours environ après le sauvetage in extremis de la Continental Illinois. Dans les 2 cas il a fallu que joue la solidarité des organismes financiers mais pour sauver la Hanover, l’aide consentie fut la plus importante jamais accordée dans ce genre d’opération : 7 milliards et demi de dollars.
Huit jours plus tard, la réserve fédérale faisait publiquement savoir qu’elle ne laisserait pas le système bancaire américain s’effondrer. Une mise au point qui s’imposait d’autant plus que les pays débiteurs du continent latino-américain : Brésil, Mexique, Argentine et Colombie, venaient de hausser le ton en décidant de se réunir à la mi-juin 1984 à Bogota pour envisager la constitution d’un cartel des pays endettés. À noter que cette idée avait naguère été lancée par le colonel Kadhafi, qui préconisait tout simplement de refuser les remboursements. Pour ne pas encourir le risque d’un isolement complet sur la scène internationale et la saisie de leurs biens à l’étranger, les pays d’Amérique latine n’ont aucunement l’intention d’aller jusque-là mais ils souhaitent obtenir un moratoire de 5 ans suivi d’un nouvel échelonnement de leur dette.
C’est dans ce contexte qu’est intervenu un facteur nouveau : l’internationalisation du yen. Le 23 mai 1984, après d’âpres négociations, les États-Unis et le Japon se mettaient en effet d’accord à ce sujet. Depuis fort longtemps, Washington insistait pour obtenir l’ouverture du marché financier nippon aux capitaux étrangers. C’est donc chose faite mais en supprimant les digues entourant le marché du yen, Tokyo contribue très certainement à placer sa devise au rang de monnaie de réserve, ce qui ne manquera pas d’accroître encore l’instabilité des marchés des changes. Si une nouvelle crise de confiance venait à ébranler le système bancaire américain, le dollar plongerait au bénéfice du yen qui ne souffre pas d’engagements exorbitants dans le Tiers-Monde.
Il reste 82 % de l'article à lire
Plan de l'article