Institutions internationales - Le sommet des pays industrialisés à Londres - Le COMECON (Conseil d'assistance économique mutuelle) prône l'isolationnisme - Les surprises des élections européennes - À Fontainebleau, le Conseil européen évite l'échec - La relance de l'Union de l'Europe occidentale (UEO)
Nos confrères de la presse diplomatique n’ont pas chômé en cette veille d’été 1984 ; les titres de cette chronique sont là pour l’attester. Encore laissons-nous de côté, non par détachement mais faute de place, des réunions comme celle du Conseil mondial de l’alimentation qui s’est tenue à Addis Abeba (Éthiopie). L’efficacité de telles conférences internationales ne paraît pas évidente, mais on aurait tort d’en négliger l’intérêt car elles permettent d’aborder, sinon de résoudre, les problèmes de l’heure à l’échelon politique le plus haut. Pour l’opinion elles ont l’avantage de mettre en évidence des rivalités ou des divergences que le cours feutré de la diplomatie estompe bien souvent.
Le sommet des pays industrialisés
La 1re particularité de cette Conférence de Londres [7-9 juin 1984] aura été sa discrétion : finis les « sommets de tambourinade », pour reprendre une expression du président Mitterrand. Il est vrai qu’après les déconvenues des précédents sommets, les 7 partenaires ne pouvaient se permettre d’afficher à l’avance un optimisme de principe. Les sujets à traiter n’y inclinaient guère. Pour bien affirmer leur entente, les 7 ont tout d’abord jugé utile de rédiger une déclaration sur leur respect des valeurs démocratiques. Un credo dont la réaction a été plus ardue que prévue, or ce texte ne constitue en rien une révolution ni même une découverte : « Nous croyons en le règne du droit… Nous croyons à un système de démocratie… Nous croyons dans les systèmes économiques de nos démocraties… Nous croyons au besoin de paix dans la liberté et la justice… » On aurait pu penser que la mise au point d’un tel document allait de soi, mais les États-Unis et le Japon insistaient pour mettre en évidence les vertus du libéralisme économique alors que la France entendait souligner la nécessité d’un partage équitable des bénéfices de la croissance, l’Allemagne fédérale (RFA) portant une attention particulière au passage concernant la sécurité.
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