Revue des revues
• La revue américaine Armed Forces and Society, organe officiel du Séminaire interuniversitaire sur les forces armées et la société fondée par Morris Janowitz – sociologue et politologue américain –, publie dans son numéro de printemps 1984, un article de James B. Jacobs de l’Université de New York, et de Dennis McNamara, de l’Université Cordell, intitulé : « Selective Service without a Draft » [un service sélectif sans conscription].
Depuis 1973, les armées américaines sont des armées de métier. 2 ans plus tard, on a supprimé l’obligation d’inscription au « Selective Service System », mais le Congrès a rétabli cette obligation en juillet 1980. Il a été en effet estimé qu’en cas de guerre générale prolongée, il serait nécessaire de rétablir la conscription et l’on gagnerait un temps précieux si tous les hommes jeunes sont recensés au préalable. Ceux qui critiquent l’AH-Volunteer Force (AVF) cherchent à remettre la conscription en vigueur mais se heurtent au congrès, et les Soviétiques ne sont guère impressionnés par un simple système d’inscription. Dans sa campagne électorale, le président Reagan avait déclaré que la conscription ne pouvait remédier aux défauts de l’AVF, mais qu’un système d’enregistrement permettrait de gagner 6 mois en cas de mobilisation.
Ce système s’est heurté à différentes difficultés. Le General Accounting Office (GAO) s’est en effet opposé à l’utilisation des machines de vote des États, craignant que des pannes se produisent et qu’en conséquence tous ne soient pas égaux devant la loi. Un système informatisé omettrait 15 à 40 % de la population visée. Il a fallu recourir à la comparution personnelle (face to face). L’inscription des femmes, prévue par Carter, a été refusée par le Congrès, et il a fallu un jugement de la Cour suprême pour décider que la conscription des seuls hommes ne violait pas la Constitution. La réaction la plus forte est venue des objecteurs de conscience, surtout dans l’Est et dans certaines villes. En pratique, 80 % des Américains sont favorables mais seulement 66 % des intéressés. 58 % de la population est favorable au retour de la conscription mais seulement 37 % des jeunes gens susceptibles d’être appelés.
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