Faits et dires
* L’Union soviétique sait qu’il y a des conditions sur la sécurité et l’équilibre en Europe sur lesquelles je ne passe et ne passerai pas.
Président Mitterrand, le 10 juin 1984 à Solutré (Saône-et-Loire)
* Chaque fois qu’il est question de notre force nucléaire stratégique, autonomes à l’égard de nos alliés, nous entendons l’être à l’égard de quiconque. Ce qui explique pourquoi nous n’avons pas accepté et nous n’accepterons pas que les conditions de notre sécurité soient débattues dans le cadre d’une négociation où nous ne sommes pas, entre deux pays étrangers, fussent-ils amis du nôtre… Autonome, la force nucléaire de dissuasion française ne saurait être décomptée dans un camp et donc dépendre d’un calcul qui nous contraindrait à soumettre nos choix d’armements à l’accord d’autres puissances, seraient-elles nos plus proches alliées.
Président Mitterrand, le 21 juin 1984 à Moscou
* Travaillons à la paix par un désarmement réel, équilibré et contrôlé, par le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, par la primauté du droit international.
Président Mitterrand, à la télévision soviétique, le 22 juin 1984
* La défense de la France s’inscrit dans un contexte européen. Notre pays est directement concerné par la sécurité de ses partenaires… Les Européens ne doivent pas se borner à proclamer leur solidarité, ils doivent l’assumer.
M. Pierre Mauroy (Premier ministre), le 15 juin 1984
à Coëtquidan (Morbihan)
* Chacun de nous maintiendra les seules forces militaires nécessaires pour dissuader l’agression et pour assumer ses responsabilités pour une défense efficace. Dans le monde d’aujourd’hui, l’indépendance de chacun d’entre nous est notre souci commun. Nous sommes persuadés que les problèmes et les conflits internationaux peuvent et doivent être résolus par un dialogue raisonnable et par la négociation, et nous soutiendrons tous les efforts entrepris à cette fin.
Déclaration des « Sept » à Londres, le 8 juin 1984
* Pour la 1re fois une fusée antimissile a détruit un missile balistique en vol. L’expérience a été réussie par les États-Unis le 10 juin 1984. La cible était un Minuteman muni d’une ogive factice. Le missile intercepteur a été mis à feu sur l’île de Meck dans le Pacifique.
* Le Sénat américain a voté, le 12 juin 1984, l’autorisation de tester en novembre 1984 des armes antisatellites, avec cette condition : que le président Reagan s’efforce de négocier les limitations les plus strictes possibles qui soient conformes aux intérêts de la sécurité nationale des États-Unis.
* L’URSS se prononce systématiquement pour que l’espace soit pacifique. Pour contribuer à une solution de ce problème elle s’est engagée unilatéralement, dès l’année 1983, à ne pas déployer dans l’espace cosmique d’armes antisatellites. En d’autres termes, elle applique un moratoire unilatéral… Nous proposons aux États-Unis d’amorcer sans tarder des négociations officielles pour parvenir à un accord en la matière.
Konstantin Tchernenko, secrétaire général du Comité central du Parti communiste
de l’Union soviétique, à la presse américaine, le 10 juin 1984
* L’Inde, soutenue par l’Union soviétique, a proposé le 15 juin 1984 à Vienne devant le comité de l’ONU pour l’utilisation pacifique de l’Espace, un moratoire sur la militarisation de l’Espace. Les États-Unis ont protesté, soulignant que cette question de la militarisation de l’Espace est du ressort de la Conférence du désarmement à Genève.
* Il faut faire l’impossible pour couper toutes les voies sans exception aucune de la militarisation de l’Espace. Aucune arme, classique, nucléaire, à laser, à faisceaux ou autre, ne doit être mise sur orbite ni installée dans l’Espace à bord de système piloté ou non.
Communiqué du gouvernement soviétique, le 29 juin 1984
* Nous sommes prêts à rencontrer les Soviétiques en septembre [1984], où ils veulent, afin de discuter d’arrangements aux termes desquels les négociations sur la réduction des armes stratégiques et de portée intermédiaire, pourraient être reprises et à discuter de préliminaires pouvant conduire à des limitations effectives et vérifiables des armes antisatellites.
Robert McFarlane, conseiller du président Reagan, le 30 juin 1984