Revue des revues
• La revue américaine Strategic Review publie dans son numéro d’été 1984 un article de M. Léon Sloss, membre d’un des groupes de travail mis en place en 1983 pour étudier les problèmes de la défense antimissiles (le Future Security Strategy Study qui a produit le rapport Hoffmann). Cet article est intitulé « The Return of Strategic Defense » [Le retour de la défense stratégique].
Léon Sloss montre d’abord comment l’« Initiative de défensive stratégique » (IDS) déclenchée par le discours du Président Reagan le 23 mars 1983 pose un certain nombre de problèmes. Les États-Unis et leurs alliés ont pris un retard sur les Soviétiques, l’asymétrie entre les deux superpuissances s’est augmentée quand les États-Unis se sont écartés de la stratégie de la destruction assurée (MAD) et sont allés vers une stratégie antiforce. Des moyens défensifs sont devenus nécessaires et peuvent jouer un rôle utile dans la dissuasion même s’ils n’ont pas une efficacité de 100 %. Les armes nucléaires américaines doivent dissuader un agresseur potentiel, rassurer les nations protégées par le parapluie américain, permettre de maîtriser toute escalade, de mettre fin de manière favorable à tout conflit. À moins de renforcer considérablement le potentiel classique de l’Alliance, les armements nucléaires continueront d’être un des faits majeurs de la vie internationale.
Léon Sloss considère que la dérive de la stratégie américaine ne s’est pas accompagnée de la mise en place des moyens défensifs et offensifs correspondants. La doctrine actuelle est battue en brèche dans l’opinion publique, au Pentagone et au Congrès. Dans un proche avenir, il faudra remédier à la vulnérabilité des forces stratégiques. Les États-Unis peuvent choisir entre quatre voies : l’Arms Control ; la réduction des engagements extérieurs qui, à terme, serait la mort de l’Otan et une victoire soviétique ; l’amélioration des forces classiques américaines et européennes, ce qui coûterait fort cher alors que le concept de « frappe en profondeur » n’a pas emporté l’accord unanime dans l’Alliance ; enfin la modernisation des forces de dissuasion nucléaire.
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