Faits et dires
* Au moment où le peuple américain vient de vous confier pour un nouveau mandat la destinée des États-Unis… j’ai la conviction que le dialogue amical et confiant entre nos deux pays pourra se développer au service de la paix et du progrès dans le monde.
Président Mitterrand, le 7 novembre 1984, au président Ronald Reagan
* Libre et forte, notre communauté pourra poursuivre avec l’autre partie de l’Europe un dialogue que la France veut ouvert, nourri, sérieux, compréhensif, bénéfique pour tous.
Président Mitterrand, le 5 novembre 1984, au président de la RFA, M. von Weizsäcker
* Je crois que c’est une très mauvaise chose que de songer déjà à la guerre dans l’Espace car il faudrait commencer par le désarmement des armes nucléaires qui existent et il est bien évident que les États-Unis et l’Union soviétique ont des efforts à faire en ce sens.
M. Charles Hernu, Ministre français de la Défense, le 7 novembre 1984, à RTL
* Même si la réalisation d’un système opérationnel et complet, parfaitement étanche, de défense antimissiles balistiques reste hypothétique, même à long terme, les devoirs de ma charge m’imposent de veiller à ce que notre dissuasion reste parfaitement crédible. J’ai pris cette année, et à titre préventif, la décision d’étudier, dans la limite d’un montant de 550 millions de francs en autorisations de programme, la mise en place d’aides à la pénétration sur les missiles M4 de nos SNLE.
M. Charles Hernu, ibidem, le 9 novembre 1984, devant l’Assemblée nationale
* Je ferai tous les efforts pour parvenir à une réduction des armements nucléaires. Les Soviétiques savent que nous sommes intéressés et prêts à dialoguer.
Ronald Reagan, au soir de sa réélection, le 6 novembre 1984
* Il convient de discuter la relation entre les systèmes d’armes offensifs et défensifs et d’envisager la possibilité de reprendre les conversations sur les missiles à longue portée et à portée intermédiaire.
M. Speakes, porte-parole de la Maison-Blanche, le 15 novembre 1984
* La priorité des priorités dans les relations américano-soviétiques lors du second mandat du président Reagan sera de limiter les armements nucléaires. Un sommet américano-soviétique pourrait grandement contribuer au développement constructif de nos relations mutuelles s’il avait pour résultat d’atteindre des objectifs importants et clairement définis. Mais peut-on dire que les conditions soient actuellement réunies pour qu’une telle rencontre donne les résultats escomptés ?
Constantin Tchernenko, Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique,
le 16 novembre 1984, à la chaîne de télévision américaine NBC
* L’Union soviétique et les États-Unis sont convenus d’engager de nouvelles négociations en vue de parvenir à des accords mutuellement acceptables sur l’ensemble des problèmes concernant les armes nucléaires et spatiales. Afin d’élaborer un point de vue commun sur l’objet et les buts de ces négociations, le ministre des Affaires étrangères soviétique, M. Gromyko, et le secrétaire d’État américain, M. Shultz, se rencontreront les 7 et 8 janvier à Genève.
Communiqué conjoint soviéto-américain du 22 novembre 1984
* Le budget soviétique de la Défense augmentera l’an prochain pour la première fois depuis 1981, passant de 17 milliards de roubles à 19 Mds, soit plus de 20 Mds de dollars. Indications fournies par le ministre soviétique des Finances, Vassili Garbouzov, fin novembre.
* Nous devons dissuader un agresseur potentiel avec l’arme nucléaire, mais nous devons aussi nous préparer à nous défendre en cas d’échec de la dissuasion, en essayant d’atteindre les arrières pour réduire le désavantage numérique en notre défaveur… Il ne s’agit pas d’un changement de stratégie. Il s’agit, conformément à la doctrine de la riposte graduée qui remonte à 1967, de mettre l’Otan en situation de dissuader l’agression par des moyens nucléaires et classiques.
Général Rogers, le 14 novembre 1984
* Le ministère italien de la Défense a fait savoir, le 14 novembre, qu’il envisageait d’accroître les forces aéronavales du pays et de le doter d’une force d’intervention rapide.
* Selon un sondage réalisé le 25 octobre et publié à la mi-novembre, 43 % des Espagnols, contre 38 %, sont favorables au maintien de leur pays dans l’Alliance atlantique à condition qu’il ne soit pas intégré à la structure militaire de l’Otan. Rappelons qu’un referendum doit avoir lieu à ce sujet au début de l’année prochaine.
* Nous devons nous attendre, sinon à une invasion en règle, du moins à des incidents de plus en plus graves sur la frontière avec l’Afghanistan où nous avons en face de nous des troupes soviétiques et non afghanes… Mais notre politique est de refuser de riposter militairement car riposter serait courir le risque d’un affrontement direct avec l’Armée Rouge et nous n’en avons pas les moyens.
Président Zia Ul-Haq, du Pakistan, dans une interview à Libération,
le 14 novembre 1984