Revue des revues
• Le numéro de janvier de la Revue des deux Mondes présente 3 articles traitant de problèmes de défense. Se référant à des déclarations de Richard De Lauer, ex-sous-secrétaire à la Défense américaine, le général Gallois réaffirme sa thèse de la « salve victorieuse » : à savoir la destruction sélective des forces de RFA et du Bénélux, grâce à la précision et à la miniaturisation des armes nucléaires soviétiques. Selon ces informations, les SS-22 et SS-23 atteindraient des précisions de trente mètres, pour des puissances comprises entre 0,1 et 5 kilotonnes.
De Lauer estime donc que l’Otan fait fausse route, et qu’il faut donner la priorité absolue à la survie des forces alliées en Europe. Précisons que les services de renseignement indiquent des évaluations différentes : 80 mètres pour le SS-23 ; 300 m pour le SS-22 ; puissances minimales de 3 à 5 kilotonnes, et que ces caractéristiques ne permettent pas (pas encore ?) l’opération chirurgicale décrite depuis plusieurs années par le général Gallois, et reprise récemment par le président Mitterrand.
Dans un article sur « la doctrine Walesa », Maurice Schumann cite les 2 phrases clefs du discours d’Oslo : « Nous voulons la paix, et c’est pourquoi nous n’avons pas recours à la violence ; nous sommes assoiffés de justice, et c’est pourquoi nous persévérons dans la lutte ». À partir de la situation stabilisante due à l’équilibre de la terreur et à la prudence des 2 Grands, et sous réserve de maintenir la cohésion de l’alliance occidentale, Maurice Schumann estime possible de reprendre au Kremlin le monopole de la stratégie indirecte de la liberté. L’auteur appuie son raisonnement sur les confidences que lui ont faites les dirigeants soviétiques dans les années 1970 : refus de tout changement du statu quo territorial, opposition absolue à l’unification allemande, même sous direction communiste, impossibilité d’une guerre États-Unis–URSS.
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