Institutions internationales - Quand l'Europe oublie ses comptes pour les idées - Le COMECON (Conseil d'assistance économique mutuelle) en crise lorgne vers la CEE
La première des institutions internationales, l’ONU, a célébré le 40e anniversaire de sa création. C’est en effet le 26 juin 1945 que 49 pays, ayant participé à la Conférence de San Francisco, signaient la Charte qui allait devenir le fondement de l’Organisation internationale. L’ONU compte aujourd’hui 159 membres et constitue un forum où les discussions tombent bien souvent dans le byzantinisme, avec d’inévitables majorités de blocage. Nations unies, dit-on : l’appellation est sans doute plus symbolique que réelle. Au cours des années l’organisation s’est empâtée de sorte qu’aujourd’hui elle s’avère incapable de répondre efficacement aux objectifs qui lui ont été assignés. Même le Conseil de sécurité a vu son autorité s’éroder, le droit de veto qui est de règle de la part de ses membres permanents s’articulant fort mal avec l’affrontement Est-Ouest.
Les plus optimistes font remarquer qu’en définitive l’ONU a tout de même mieux réussi que la défunte Société des Nations (SDN). Piètre consolation, il est vrai. Outre que plus rien de décisif ne sort du palais de Manhattan, il arrive que les Casques bleus se révèlent inférieurs à leur tâche. On est bien loin de la guerre de Corée (1950 – 1953) où le corps expéditionnaire avait rempli son rôle. Dans l’imbroglio proche-oriental on a même vu un officier finlandais de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) se prêter à de curieuses manœuvres au profit des chiites libanais à en croire le Jérusalem Post… De telles bévues ne sont pas faites, on s’en doute, pour redorer le blason de l’organisation internationale. Par surcroît on voit mal ce qui pourrait enrayer une dérive qui a de regrettables répercussions sur les agences spécialisées, comme l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Tout cela n’a pas empêché qu’aient lieu de fastueuses festivités, l’économie des dépenses n’étant pas non plus le privilège de l’ONU.
Quand l’Europe oublie ses comptes pour les idées
Manifestement les pays européens, membres de la Communauté, sont plus à l’aise lorsqu’ils abordent des projets culturels ou technologiques qu’en présence des comptes commerciaux. Avant de le constater au Sommet de Milan (juin 1985), on a pu s’en apercevoir à Athènes, devenue cette année la capitale culturelle de l’Europe. L’Eurovision, qui manifeste une diligence sans pareille lors des mariages princiers ou des rencontres sportives, a même eu soin de retransmettre les cérémonies de l’Acropole. Celles-ci ont cependant pâti de l’absence de hauts représentants des nations européennes, seul le président Mitterrand ayant tenu à faire le déplacement.
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