Août/Sept 1985 - n° 457

Roger Seydoux Fornier de Clausonne, ambassadeur de France, a quitté dans la discrétion qu’il aimait le Comité d’études de défense nationale et tous ceux qui lui portaient affection et respect. Avec une constante et souriante courtoisie, une attention soutenue, il donnait à tous, le témoignage amical de son intelligence, de sa générosité profonde et de l’expérience des hommes et des choses acquise au cours d’une carrière exceptionnelle. Lire la suite

  p. 9-10

Lors de son allocution devant les auditeurs de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), l'auteur, Chef d'état-major de la Marine, a évoqué les grands traits d'une prospective de stratégie navale pour la France, en insistant sur un principe fondamental : la cohérence entre le rôle que le gouvernement veut donner à la Marine dans sa politique et les moyens, donc les ressources financières, qui lui sont consacrés. Il reprend et développe ce thème dans l'article qui suit. Lire les premières lignes

  p. 11-33

À partir des ouvrages de Hervé Coutau-Bégarie : La puissance maritime soviétique » (IFRI-Économica, 1984, 198 pages), Jacques Soppelsa & Martine Rémond Gouilloud (dir.), Objectif mer : les institutions face aux nouvelles données de la présence en mer (actes de colloque, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Ifremer, 1985, 396 pages), d'Yves Boyer : Les forces classiques américaines : Structures et stratégies (Fondation pour les études de défense nationale, 1985, 201 pages) et d'Alain Guillerm : La pierre et le vent : Fortifications et marine de l'Occident (préface de Fernand Braudel, Arthaud, 1985, 275 pages). Lire les premières lignes

  p. 35-46

On a beaucoup parlé de l’UNESCO lorsque les États-Unis menacèrent puis décidèrent de s'en retirer. L'auteur nous explique clairement les raisons qui ont motivé ce malaise à l'égard de l'UNESCO, ainsi que les mesures qui ont été prises pour y remédier. Le lecteur pourra constater que malgré la bonne volonté générale, le débat sur la crise budgétaire de l'Organisation s'est soldé par un échec total, et que, malheureusement, c'est là un des domaines les plus sensibles. Lire les premières lignes

  p. 47-64

Dans le numéro d'août-septembre 1984, l'auteur nous avait fait connaître cette « grande île, perdue dans le grand Nord Atlantique ». Il nous décrit ici très complètement les origines, l'organisation et les résultats du mouvement coopératiste islandais, qui présente non seulement des aspects inédits, mais aussi une importance économique et sociale essentielle.

  p. 65-74

Le mois précédent, Pierre Rondot a publié un excellent article sur « Le grand Maghreb ». Ici, l'auteur qualifie son article de « contribution à la perception des relations entre la France et l'Algérie, le Maroc, la Tunisie ». Il estime en effet qu'il est indispensable que la France prenne en considération et soutienne cette aspiration commune et arabe d'unité maghrébine.

  p. 75-84

À l'occasion des « trente ans » après l'évincement des Français d'Indochine, l'auteur, ministre plénipotentiaire, ancien ambassadeur, écrit une page d'histoire. Nommé commissaire général adjoint en Indochine en 1954, il nous décrit la situation trouble qui régna dans ce pays après les accords d'armistice du 21 juillet et l'obstination des Américains dans leur choix de Ngo Dinh Diem à la tête du gouvernement du Sud-Vietnam, choix qui devait se montrer effectivement bien néfaste, et pour le pays et pour les Américains.

  p. 85-97

L'auteur nous avait fait découvrir, dans la livraison d'avril, un aspect peu connu du rôle de l'armée chinoise pendant la révolution culturelle. Ici, il aborde ce sujet délicat qu'est Taiwan et fait une synthèse très complète de la situation tout en essayant de dégager une orientation future. Mais contrairement à l'adage suivant lequel les Chinois « ont le temps pour eux », il semble bien que si la réunification de Taiwan à la République populaire n'a pas lieu dans les prochaines décennies, elle ne se fera pas.

  p. 99-116

L'auteur, dans notre livraison de janvier 1985, avait fait un tour d'horizon très approfondi des grands programmes de recherche et développement nationaux du Japon. Ici, il analyse avec soin la politique des entreprises vis-à-vis de l'étranger et les rapports de celles-ci avec les gouvernements. Ce texte est un prélude à l'ouvrage intitulé L'évolution des systèmes japonais qu'il coécrit avec Richard Dubreuil, et qui sera publié cet automne. Lire les premières lignes

  p. 117-133

L'auteur fait le point des recherches et réalisations dans ce domaine appelé à des développements considérables qu'est l'optronique. Après avoir donné un aperçu détaillé des dispositifs à intensification de lumière, de l'observation infrarouge et du guidage des missiles, il porte un jugement flatteur sur la position de la France vis-à-vis de la concurrence internationale.

  p. 135-144

Certains États attirent, concentrent sur eux jusqu’à la tragédie les tensions du système international. Complexes, situés au point de rencontre de zones géographiques, de populations, de cultures, ces pays, ouverts par tradition et position, et accédant à une forme d’exemplarité, sont condamnés à la vulnérabilité. Leur équilibre, leur tolérance sont à la merci de forces qui peuvent à tout moment se déchaîner. Telle fut la Pologne des XVIIe et XVIIIe siècles. Lire les premières lignes

  p. 145-152

Chroniques

La première des institutions internationales, l’ONU, a célébré le 40e anniversaire de sa création. C’est en effet le 26 juin 1945 que 49 pays, ayant participé à la Conférence de San Francisco, signaient la Charte qui allait devenir le fondement de l’Organisation internationale. L’ONU compte aujourd’hui 159 membres et constitue un forum où les discussions tombent bien souvent dans le byzantinisme, avec d’inévitables majorités de blocage. Nations unies, dit-on : l’appellation est sans doute plus symbolique que réelle. Au cours des années l’organisation s’est empâtée de sorte qu’aujourd’hui elle s’avère incapable de répondre efficacement aux objectifs qui lui ont été assignés. Même le Conseil de sécurité a vu son autorité s’éroder, le droit de veto qui est de règle de la part de ses membres permanents s’articulant fort mal avec l’affrontement Est-Ouest. Lire les premières lignes

  p. 153-156

• Le numéro du printemps 1985 de la revue Foreign Affairs publie, sous la signature de Fred Charles Iklé, sous-secrétaire à la Défense depuis 1981 et directeur de l’agence américaine pour la maîtrise des armements et le désarmement (ACDA) sous les administrations Nixon et Ford, un article intitulé : « Nuclear strategy: can there be a happy ending? » [La stratégie nucléaire : peut-il y avoir une fin heureuse ?]. Cet article est une défense sans nuance des buts poursuivis dans l’IDS (Initiative de défense stratégique) par le président Reagan, la disparition des armements nucléaires. Lire les premières lignes

  p. 157-161

Pour étonnant que cela puisse paraître, les Livres blancs sur la défense rendus publics successivement par l’UDF (Union pour la démocratie française) et le RPR (Rassemblement pour la République) n’ont pas provoqué de véritable débat. Les journaux se sont contentés d’en rapporter les grandes lignes sans même les assortir de la moindre analyse comparative. Lire la suite

  p. 162-164

La Méditerranée constitue le flanc sud de l’Otan. Il s’agit en fait de la zone englobant cette mer mais aussi des États riverains membres de l’Alliance Atlantique : Espagne, France, Italie, Grèce et Turquie. Deux d’entre eux ne font pas, ou plus, partie de l’organisation militaire intégrée (Espagne et France), deux autres y participent entièrement (Italie et Turquie). Le cas de la Grèce est original et découle d’une évolution complexe qui doit d’abord être replacée dans son contexte géostratégique, historique et politique. Lire les premières lignes

  p. 165-168

Le grand événement de la défense en ce début d’été 1985, c’est la création à Nancy, le 1er juillet, de la 4e Division aéromobile (DAM). La Force d’action rapide (FAR) reçoit ainsi en toute propriété son noyau d’unités les plus performantes quant à la mobilité, la rapidité et la portée immédiate de l’intervention (350 kilomètres) et quant à la puissance de feu antichar : 3 régiments d’hélicoptères de combat et 1 régiment d’hélicoptères de commandement, de manœuvre et de soutien avec son complément naturel héliporté, le 1er Régiment d’infanterie de Sarrebourg. Lire les premières lignes

  p. 169-172

Pour remplir ses missions, l’Armée de terre compte près de 115 000 personnels d’active et plus de 185 000 appelés. Si ces militaires forment la partie la plus visible des effectifs de cette Armée, plus méconnus sont les quelque 42 000 personnels civils qui, à leurs côtés, assurent une part considérable du soutien général des forces : 80 % des effectifs des établissements du matériel, 80 à 95 % de ceux des établissements du commissariat sont constitués de civils. Ces chiffres montrent dans leur brutalité qu’on ne saurait considérer ces personnels comme un simple appoint. Lire les premières lignes

  p. 173-178

Il est souhaitable de disposer d’un autre mode d’action, différent de l’affrontement, soit que les circonstances apparaissent trop défavorables ou trop coûteuses en moyens, soit que la situation se prête mieux à une réaction diversifiée dans l’espace et dans le temps qu’à une action unique et massive. Ce mode d’action est la rétorsion dont on a déjà montré l’économie de moyens qu’elle entraînait. Bien sûr, le mot heurte les mentalités occidentales classiques pour qui la guerre devrait rester un affrontement et le combat naval la réplique moderne de Tsoushima (27-28 mai 1905) ou de la bataille de Leyte (23-26 octobre 1944). Le mot rétorsion a une consonance immorale et l’utilisation de telles méthodes apparaît condamnable car liée, dans l’imagerie populaire, au massacre d’innocentes victimes tuées en représailles. Et pourtant il ne s’agit d’abord que d’un mode d’action de non-guerre, typiquement dissuasif et bien adapté aux situations de crise et de conflit limité, cohérent avec notre posture générale de défense. Lire les premières lignes

  p. 179-182

Depuis la mise en application de la nouvelle Constitution (août 1984) qui, par un accroissement des pouvoirs du chef de l’État, une division de l’autorité parlementaire entre plusieurs communautés et une plus grande liberté de ces dernières à gérer leurs propres affaires, devait placer le pays sur la voie irréversible des réformes de structure, le gouvernement de M. Botha se voit contraint d’utiliser la violence pour combattre des désordres déclenchés, un peu partout et pour les motifs les plus divers, dans les « cités noires ». Lire les premières lignes

  p. 183-190

* Nous sommes solidaires de nos alliés, mais la dissuasion nucléaire c’est notre espace de liberté, notre espace d’indépendance. Lire la suite

  p. 191-191

Bibliographie

Pierre Lellouche : L’avenir de la guerre  ; Éditions Mazarine, 1985 ; 355 pages - Claude Le Borgne

Pierre Lellouche monte au créneau. On se doit de signaler son audace et son livre à l’attention de nos lecteurs. Non certes comme une bible pour notre future stratégie, mais comme l’analyse d’un de nos experts, fort instruit de ce qui trotte dans les têtes américaines. Ladite analyse n’est pas facile à résumer, tant pour sa richesse que pour les ambiguïtés et contradictions habituelles en la matière. Essayons : Lire la suite

  p. 192-194

Zaki Laïdi : L’URSS vue du Tiers Monde  ; Éditions Karthala, 1984 ; 186 pages - Eugène Berg

La phase de poussée active de l’URSS vers les pays du Sud pour y acquérir des amitiés nouvelles, y détenir des positions stratégiques ou en tirer des avantages quelconques, qui a caractérisé les années 1975-1980, est désormais stoppée mais l’est-elle de manière durable ? Quelle est donc l’image de Moscou parmi ses amis, alliés ou, de manière plus générale, au sein des élites ou des masses du Tiers-Monde ? Ce sont ces questions – vitales – et bien d’autres qu’examinent les auteurs de cette série d’études très intéressantes. Lire la suite

  p. 194-195

Collectif : Afghanistan, la colonisation impossible  ; Éditions CERF, 1984 ; 270 pages - Eugène Berg

Depuis l’intervention soviétique en Afghanistan, les ouvrages sur cet événement clef de ces dernières années, qui pourtant tend à sombrer dans l’oubli, n’ont pas manqué. Mais pratiquement, tous se bornaient à analyser faits, et gestes de l’occupant soviétique ou exploits de la résistance, ainsi que l’impact international des événements. Le pays lui-même, en dehors de rares publications ou de remarques partielles, demeurait encore largement inconnu dans sa globalité. Lire la suite

  p. 195-195

La revue de géographie et de géopolitique consacre un 1er numéro aux islams, auxquels elle attribue à dessein ce pluriel car à la religion unique correspondent de multiples idéologies. Et elle commence à examiner non le centre de l’islam dans sa 1re grandeur correspondant aux pays qui ont été principalement islamisés au début de l’Hégire (juin-juillet 622), pays qui ont été rassemblés sous l’autorité du califat, mais les islams périphériques. Lire la suite

  p. 195-196

Albert Tévoédjré : Mes certitudes d’espérance  ; Éditions ouvrières, 1985 ; 137 pages - Eugène Berg

Africain du Bénin, professeur de sciences politiques, membre du Club de Rome, Albert Tévoédjrè a été le 1er à avoir mis en avant la notion de « contrat de solidarité ». Ancien dirigeant de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), ancien ministre dans son pays, il a exercé pendant longtemps des fonctions de responsabilité au bureau international du travail – secrétariat permanent de l’Organisation international du travail, ou OIT – dont il a été directeur général adjoint. Aujourd’hui il se consacre à l’Association mondiale de prospective sociale (AMPS). Lire la suite

  p. 196-196

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1985 - n° 457

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1985 - n° 457

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1985 - n° 457

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