Revue des revues
La revue américaine Foreign Affairs, dans son numéro d’automne 1985, publie un curieux article de l’ancien président Richard Nixon intitulé : « Superpower Summitry », ce que l’on pourrait traduire par « La pratique des rencontres au sommet entre superpuissances ».
Richard Nixon constate d’abord qu’il y a parité nucléaire entre Américains et Soviétiques. Chacun a les moyens de détruire l’autre et le reste du monde, mais chacun a la clef de la survie de l’autre. Les rencontres au sommet ont pour but de fixer les règles permettant d’éviter les conflits armés et à chacune des rencontres correspond un certain « esprit » qui ne doit pas faire illusion. Les Américains ne peuvent faire affaire avec Gorbatchev que s’ils savent qu’entre les deux États en compétition il existe des différences qui ne peuvent faire l’objet d’aucun accord. Un débat idéologique est sans intérêt. Seuls comptent la fermeté et un respect mutuel.
L’ancien président considère que les deux superpuissances ont des intérêts géopolitiques diamétralement opposés mais qu’ils peuvent avoir des relations pacifiques en évitant plusieurs dangers : la guerre par accident, la prolifération nucléaire, l’escalade à partir de petites guerres, la guerre par erreur d’appréciation d’un des dirigeants sur la volonté de l’autre de prendre des risques extrêmes pour défendre ses intérêts. Le danger qui est ensuite le plus probable viendrait d’une action préemptive des Soviétiques pour liquider l’arsenal nucléaire chinois. Ce danger n’est cependant pas immédiat. Le moins probable est une attaque nucléaire des Soviétiques contre l’Europe occidentale et les États-Unis. Ce qu’il faut craindre, ce n’est pas la destruction mais la reddition devant une coercition nucléaire.
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