Dans la controverse sur le service national chacun prêche naturellement pour son saint. Ne parlons pas des polémiques qui font à l'Armée un procès d'intention et l'accusent d'être un instrument d'asservissement et de répression : ces accusations sont odieuses et ne valent même pas la peine d'une réponse. Mais si le loyalisme des officiers français ne doit pas être mis en doute, pas plus d'ailleurs que l'attachement et le dévouement des enseignants à la République, comment se fait-il que les uns et les autres s'opposent, et parfois de façon si radicale, quant aux nécessités et aux servitudes de la défense ? Pour répondre à cette question il nous a paru bon, au moment où va s'ouvrir le débat parlementaire annoncé par le ministre des Armées en juin dernier, de donner la parole non pas à un représentant de ce ministère mais à un haut fonctionnaire de l’Éducation Nationale : l'auteur est inspecteur général de l'administration de l'Éducation nationale et conseiller technique au cabinet du ministre, M. Fontanet.
Le service national et les servitudes de la défense vus de l'Université
Le « soulèvement » des lycéens, au printemps dernier, contre la suppression des sursis, signifie-t-il que les jeunes gens des nouvelles générations — et que les jeunes filles qui se sont mêlées, nombreuses, aux manifestations et aux défilés — seraient maintenant hostiles au service national et à ses servitudes ?
La solidarité, plus ou moins agissante, des associations de parents d’élèves et des organisations syndicales d’enseignants du premier et du second degré, impliquerait-elle en complément, de leur part, un renoncement et une opposition au traditionnel « service militaire » qu’ont connu les générations précédentes ?
Et les mouvements, convergents, des associations d’étudiants et de certains syndicats d’enseignants des universités seraient-ils la preuve d’un refus qui serait dorénavant opposé par « l’intelligentsia » universitaire à toute forme de service de défense, par les jeunes classes, du patrimoine et des valeurs du pays !
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