Faits et dires
* Le colonel Kadhafi n’est pas seulement un ennemi des États-Unis… Nous avons fait ce que nous devions faire. S’il le faut, nous le referons. Je n’ai nul plaisir à le dire et je souhaiterais qu’il puisse en être autrement… La politique occidentale ne doit tolérer aucun sanctuaire de la terreur, et dans la défense d’une telle politique les hommes et les nations libres doivent s’unir et travailler ensemble.
Président Reagan, 14 avril 1986, après les raids sur Tripoli et Benghazi
* La France a refusé le survol de son territoire par les appareils américains. Elle déplore que l’escalade intolérable du terrorisme ait conduit à une action de représailles qui relance elle-même l’enchaînement de la violence.
Communiqué du Quai d’Orsay, le 15 avril 1986
* L’Assemblée européenne de Strasbourg condamne le terrorisme international, y compris les actions revendiquées par la Libye sous le commandement du colonel Kadhafi, mais se déclare particulièrement révoltée par les attaques de l’aviation américaine.
Résolution européenne du 17 avril 1986
* Nous ne voulons pas que, sous couleur de lutte antiterroriste, la France soit engagée dans des actions internationales qu’elle n’aurait pas librement examinées. Une organisation antiterroriste internationale avec les polices, les services secrets, de renseignement et d’action, avec éventuellement un prolongement militaire, nous y sommes prêts à condition que la définition de la politique extérieure de chacun des pays participants reste libre, autonome.
Président Mitterrand, le 28 avril 1986, au quotidien nippon Yomiuri Shimbun
* En matière de politique étrangère, nos principes sont clairs. Il s’agit d’abord et avant tout d’affirmer notre indépendance au sein de nos alliances librement choisies et fidèlement maintenues. Cette politique repose sur la décision du général de Gaulle, appliquée au prix d’un effort scientifique et industriel qui a mobilisé les énergies et les talents, de construire une force nucléaire moderne intégrant au fur et à mesure tous les progrès techniques pour relever les défis des autres puissances et pour garantir notre propre sécurité ; nous y veillerons… Dans le débat entre les deux grandes puissances, la France et ses partenaires européens doivent faire entendre leurs voix et faire prévaloir leurs intérêts essentiels.
M. Jacques Chirac, le 9 avril 1986, à l’Assemblée nationale
* Nous ne voulons pas revenir à la vieille notion de la France gendarme de l’Afrique, mais nous ne reculerons pas devant les responsabilités que nous a léguées toute l’histoire et qui découlent aussi des liens privilégiés que nous entretenons avec la majeure partie des États africains appartenant à notre ancienne mouvance coloniale.
M. Jacques Chirac, le 12 avril 1986, en Côte d’Ivoire
* Le gouvernement de l’URSS déclare être dorénavant libre de son engagement unilatéral de s’abstenir de toute explosion nucléaire. Dans la mesure où Washington poursuit ses essais. l’État soviétique ne peut sacrifier sa propre sécurité ni celle de ses alliés.
Agence soviétique TASS, le 11 avril 1986
* L’URSS propose de conclure un accord pour une réduction significative de toutes les composantes des forces terrestres et aériennes tactiques des États européens et des forces des États-Unis et du Canada stationnées en Europe. L’espace de cette réduction devrait comprendre le territoire de l’Europe entière, de l’Atlantique à l’Oural.
M. Gorbatchev, le 18 avril 1986, à Berlin-Est