Institutions internationales - Varus, rends-moi mes légions ! - Éclats de voix à Harare - Stockholm : contrôles de l'Atlantique à l'Oural - Le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) survit à ses difficultés
Ce n’est pas les soucis qui ont manqué au secrétaire général de l’ONU (Organisations des Nations unies) en ce début de session 1986. Les finances de l’organisation sont au plus bas en raison des difficultés qu’elle a à obtenir les quotes-parts d’une partie de ses membres, pays de l’Est principalement, et les perspectives sont d’autant plus sombres que le Sénat américain et la Chambre des représentants entendent restreindre considérablement la participation des États-Unis. Les économies ainsi votées portent sur 70 % de la contribution américaine et le coup serait très dur à supporter par les Nations unies puisque pratiquement un quart de leur budget est couvert par Washington.
Autre sujet de préoccupation : le rôle de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) dans le sud du Liban. Les embuscades meurtrières dont a été victime le contingent français à partir de la mi-août 1986 ont conduit Paris à demander à l’ONU d’examiner les conditions dans lesquelles cette force d’interposition pouvait poursuivre sa mission. Un renforcement des moyens mis à sa disposition se heurte à des problèmes financiers. Dans un premier temps, il a donc été décidé un redéploiement du contingent français, les positions évacuées étant confiées à des bataillons du Népal, du Ghana et de la Finlande. De son côté la France a fait voter par le Conseil de sécurité une résolution exigeant le retrait des forces israéliennes de toute la zone qu’elles occupent encore dans le sud du Liban. Les États-Unis se sont abstenus, considérant que ce retrait n’arrangerait en rien les affaires de la Finul. Au demeurant Israël a immédiatement fait savoir que cette résolution ne lui semblait aucunement appropriée.
À aucun moment il n’a été question du mandat de la Finul, mais son renouvellement doit avoir lieu en janvier : à quelles conclusions aura abouti d’ici là M. Perez de Cuellar ? Dans son intervention à la tribune des Nations unies, le 24 septembre 1986. M. Jacques Chirac s’est contenté de souligner que « la force de l’ONU est devenue la cible d’attentats qui. bientôt, ne lui laisseront plus d’autre choix que de se replier sur elle-même pour assurer sa propre sécurité ». La France préfère donc temporiser et ne reprend pas le cri légendaire de l’empereur Auguste après les massacres des soldats romains par Ilermann : « Varus, rends-moi mes légions ! »
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