Défense à travers la presse
Après le voyage de M. Jacques Chirac en Afrique noire, on a assisté à une brutale accélération des événements au Tchad. Redoutant de perdre le contrôle du Tibesti et de l’Ennedi (Nord du Tchad) sous le harcèlement de la guérilla, le colonel Kadhafi a pris l’initiative de lancer son aviation dans des missions d’intimidation. Nos confrères ont aussitôt abondé en spéculations sur le thème de la riposte ou de l’escalade. Articles de circonstance révélateurs parfois des craintes sourdes que d’aucuns ne parviennent pas à surmonter face à l’adversité.
On retrouve la même émotivité à propos des otages dont les groupes extrémistes se sont fait une spécialité au Liban. Dans Le Figaro du 22 janvier 1987, Charles Lambroschini cerne fort bien le problème :
« En recevant à Matignon un émissaire iranien venu parler de nos propres otages, Jacques Chirac ne s’est pas pour autant incliné devant cette loi du marché à l’orientale… Les Français n’auraient pas accepté que le gouvernement se désintéressât du sort des malheureux prisonniers. En théorie, refuser de négocier constituerait le meilleur moyen d’enrayer cette piraterie : le crime ne paierait plus. En pratique, une démocratie ne peut, sans se trahir, aller jusqu’au bout de cette froide rigueur des recettes de la Realpolitik… Mais inversement, les Français refusent que pour récupérer leurs concitoyens le gouvernement s’abaisse. Ce qui explique les restrictions très précises que Paris s’est fixées. Nos diplomates ne discutent pas avec les ravisseurs mais avec les États qui peuvent exercer une influence sur les geôliers : Iran et Syrie principalement. Le gouvernement n’est pas non plus disposé à payer le retour des otages d’un changement de sa politique… Entre le pragmatisme et l’honneur, la voie est décidément étroite ».
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