Défense à travers la presse
Faute d’avoir été invité au forum pour un monde sans armes, organisé à Moscou, Hérille en a été réduit à se référer à la presse. Mais quelle idée d’avoir aussitôt saisi L’Humanité du 16 février ! À la une s’étalait ce titre ambigu : « Moscou appuie sur la détente ». Diable, heureusement que le lendemain notre confrère prenait soin de rectifier le tir avec cet autre titre : « L’adieu aux armes ». Dans les pages intérieures, des imprécations en guise d’éditorial, mais surtout une abondante présentation de cette rencontre internationale, interviews à l’appui : Télé 7 jours ne fait pas mieux pour une production de Michel Drucker ou de Jacques Chancel !
S’agissait-il donc d’un « show » comme l’ont affirmé plusieurs journaux ? Les artistes et les bonnes intentions ne faisaient pas défaut, ce qui incite Le Quotidien de Paris, du 17 février, à parler du « cirque de Moscou » :
« Quel que soit le dessein de M. Gorbatchev, il faut au moins lui reconnaître un talent en ce sens que nul autre, avant lui, n’avait su ni probablement imaginé faire de la politique soviétique un véritable spectacle à la mode occidentale. L’Occident d’ailleurs ne se fait pas prier pour applaudir la représentation… Si changement il y a en URSS, il touche d’abord à la mise en scène du socialisme scientifique… Les causes du timide frémissement soviétique ne sont pas bien difficiles à saisir… À l’aube du XXIe siècle, il ne suffit pas d’être un géant, encore faut-il le rester. Et pour cela il faut tout ce qui manque aux Soviétiques : la technologie, le dynamisme, l’argent. C’est ce qu’a compris Mikhail Gorbatchev et c’est dans cette direction que tend son effort. Son objectif n’est pas de rendre l’URSS à la démocratie mais simplement de rendre l’URSS plus forte encore… Comme pour réussir son entreprise, le secrétaire général a besoin de l’étranger, de ses ordinateurs, de son blé et son commerce, il s’attache à séduire l’étranger. Oui, cet homme est habile ».
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