Faits et dires
* En accumulant des armements nucléaires et en les perfectionnant, le genre humain se prive de l’immortalité. Il ne peut la retrouver qu’en détruisant l’arme nucléaire… La menace de voir la course aux armements s’étendre à l’espace souligne le caractère exceptionnel et dramatique de la situation. Si cela se poursuit, l’idée même du contrôle des armements se trouvera compromise… L’Union soviétique ne renoncera pas à son objectif de mettre un terme aux essais nucléaires, d’obtenir une réduction radicale des stocks d’armements nucléaires pour ensuite les liquider.
M. Gorbatchev, le 16 février 1987 au forum pour un monde sans armes nucléaires
* Mururoa existe et continuera d’exister. Il faut être en mesure d’y faire des expérimentations nucléaires. Tous les pays le font, alors pourquoi l’attention est-elle attirée sur le seul site de Mururoa ?
Président Mitterrand, le 3 février 1987, au plateau d’Albion
* Le plateau d’Albion est un élément de base de la dissuasion. C’est l’épiderme même de notre défense auquel il ne faut pas toucher. Il faut maintenir le site, même si on doit en changer les caractéristiques techniques.
Président Mitterrand, ibidem
* Il y a certainement en Europe deux fois plus d’armements conventionnels du Pacte de Varsovie que des pays occidentaux : que la moitié de cet armement soit donc détruite. Quant aux armes nucléaires à courte portée, il y en a sept fois plus du côté soviétique que du côté occidental : il suffit donc d’en détruire les six septièmes.
M. André Giraud, ministre de la Défense le 17 février 1987 devant l’association de la presse diplomatique
* La France n’acceptera pas de participer à des Mutual and Balanced Force Reduction (MBFR) élargies, c’est-à-dire à des négociations d’alliance à alliance intéressant une zone plus étendue.
M. Pierre-Henri Renard, chef de la délégation française à la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), le 30 janvier 1987
* Ambiguïté des sondages : selon des enquêtes menées par divers instituts européens et dont les résultats ont été publiés par Libération du 16 février, il apparaît qu’en France 40 % des citoyens sont favorables au maintien de notre armement nucléaire en son état actuel, 17 % se prononçant pour son développement alors que 32 % des Français optent aujourd’hui pour l’abandon de cet armement.
Sur la question d’une défense européenne commune et indépendante, la France (35 %) et l’Italie (38 %) y paraissent favorables tandis que la Grande-Bretagne (41 %) et la République fédérale d’Allemagne (RFA) (54 %) entendent maintenir leurs relations avec les États-Unis. En ce qui concerne l’Initiative de défense stratégique (IDS), France et Grande-Bretagne considèrent que le programme américain n’augmente ni les chances de paix ni les risques de guerre en Europe, alors que l’Italie et la RFA y voient une menace pour la sécurité du continent.