Armée de terre - La formation commando - Les centres de documentation de l'Armée de terre
La formation commando
La formation commando favorise considérablement la préparation des hommes et des unités au combat moderne. Elle trouve son temps fort dans les séjours en Centre d’entraînement commando (CEC) qui constituent une occasion privilégiée de renforcer l’endurance, l’audace et la cohésion des unités. En règle générale, chaque unité élémentaire des formations de combat (compagnie, escadron, batterie) effectue annuellement un stage commando d’une durée de trois semaines dans l’un des 6 centres d’entraînement commando de France (Mont-Louis, Vieux-Brisach, Pont-Saint-Vincent, Les Rousses, Givet, Bonifacio) ou, pour les unités stationnées outre-mer, dans l’un des divers centres créés sur les territoires concernés (Djibouti, La Réunion, Nouvelle-Calédonie, Tahiti, Gabon, Martinique).
Le chef du corps auquel appartient l’unité désignée est le premier responsable du niveau opérationnel à atteindre. Il veille à ce que cette unité participe au séjour sur ses structures organiques et avec ses effectifs habituels (qualité et quantité). Il arrête le programme du stage en liaison avec le capitaine commandant l’unité concernée et le directeur du centre. Ce programme doit être équilibré et adapté au degré de préparation atteint au moment du stage et aux missions de l’unité. Il s’inscrit dans le déroulement d’une mission globale particulière, comprenant une phase d’apprentissage au corps puis en CEC suivie d’une épreuve opérationnelle. Cette épreuve est généralement effectuée sous forme d’un raid de 24 à 36 heures. La préparation du séjour en CEC conditionne la réussite de la mission globale et contribue à la sécurité des personnels. C’est pourquoi elle est l’objet de l’attention toute particulière du chef de corps. Elle est précédée par une préparation des cadres comportant une reconnaissance des zones de travail du centre. La préparation initiale de l’unité est menée au sein du régiment durant les deux mois qui précèdent le séjour. Elle consiste en une mise en condition physique progressive accompagnée d’une réelle préparation psychologique, technique, tactique. L’accent est tout spécialement porté, pour ce qui est de l’entraînement physique foncier, sur la marche, le port du sac, la pratique du parcours du combattant, la musculation (ceinture scapulaire, sangle abdominale, musculation des bras), les assouplissements et l’apprentissage des chutes. Pour ce qui est de l’entraînement tactique, il s’agit d’améliorer l’accoutumance au combat de nuit, et la vie en campagne ; il vise à acquérir les savoir-faire nécessaires à l’accomplissement de la mission globale.
En début de séjour, le commandant du centre commando fait procéder à une évaluation de l’unité afin de vérifier la qualité de la préparation, et au besoin le programme est réadapté. Le commandant d’unité conserve la plénitude de son commandement et demeure l’entraîneur de sa troupe. Des moniteurs, officiers et sous-officiers, sont attachés au centre. Ce sont les conseillers techniques du commandant d’unité et de ses chefs de section (peloton), mais ils ne les remplacent pas, si ce n’est pour quelques séances d’instruction technique (explosifs, navigation, escalade, ski, etc.). Leurs décisions sont exécutoires dans le domaine de la sécurité.
À l’issue du stage, tous les personnels qui ont rempli leur contrat reçoivent un brevet commando. Ce stage, pourtant d’une réelle difficulté, laisse aux appelés l’un des meilleurs souvenirs de leur temps passé au service militaire. Ils ont su vaincre leur appréhension et aller au-delà de ce qu’ils se croyaient capables de faire, aussi bien individuellement que collectivement.
Bien entendu les cadres de carrière ou sous contrat reçoivent une formation plus complète. Trois niveaux de formation ont été définis. Les premier et deuxième niveaux intéressent essentiellement les élèves officiers et les élèves sous-officiers en école de formation.
Le premier niveau consiste en une préparation en école du stage du 2e niveau. Il comprend principalement une mise en condition physique et l’acquisition de rudiments techniques qui permettent aux stagiaires d’aborder leur séjour au Centre national d’entraînement commando (Cnec) dans de bonnes conditions.
Le second niveau de formation est atteint à l’issue d’un stage de difficulté moyenne au Cnec d’une durée de quatre semaines. Il permet d’obtenir la qualification chef de section (officier) ou chef de groupe (sous-officier) commando.
Ces qualifications autorisent ultérieurement leurs détenteurs à participer à la formation commando de leurs subordonnés sous la responsabilité d’un instructeur ou d’un moniteur des techniques commando.
Le stage de troisième niveau, d’une durée de quatre semaines, regroupe des personnels également sélectionnés à l’issue du stage de second niveau. Il permet d’obtenir le brevet d’instructeur (officier) ou de moniteur (sous-officier) des techniques commando. Ces qualifications donnent à leurs détenteurs la responsabilité de la conduite de l’instruction commando aussi bien en corps de troupe qu’en centre d’entraînement commando.
Les Centres de documentation de l’Armée de terre
Les Centres de documentation de l’Armée de terre (CDAT) sont des organismes militaires chargés d’informer le public sur cette armée. En fait, l’essentiel de leur mission consiste à renseigner les personnes intéressées sur les divers types de carrières susceptibles d’être effectuées dans l’Armée de terre (engagé volontaire, sous-officier sous contrat, officier) ; à ce titre ils reçoivent les dossiers de candidature des futurs engagés, ils provoquent les examens de sélection pour les candidats à l’engagement, ils donnent les conseils adaptés aux différents cas en matière d’orientation. Par ailleurs les CDAT répondent aux questions relatives aux modalités de préparation ou d’accomplissement du service national (préparations militaires, service militaire, volontariat pour un service long, service de l’aide technique, service de coopération, brigade des sapeurs-pompiers de Paris, gendarmerie, police nationale, objecteurs de conscience, etc.) et dirigent les intéressés vers le bureau du service national le plus adapté.
Il existe aujourd’hui en France 89 centres de documentation de l’Armée de terre implantés généralement au chef-lieu de chaque département. Certains départements, dépourvus de CDAT, sont couverts par celui du département limitrophe, alors que certains autres à forte densité démographique en possèdent deux.
Le CDAT de Paris présente une particularité : son secteur de compétence est très important puisqu’il englobe la capitale et les départements de la « petite couronne » (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Hauts-de-Seine) soit 6 millions d’habitants, 1 250 établissements scolaires et plus de 300 000 élèves ; il reçoit mensuellement un millier de visiteurs, 700 appels téléphoniques et une centaine de lettres.
Les CDAT sont considérés comme les « vitrines » de l’Armée de terre. C’est pourquoi un effort est consenti pour améliorer progressivement les conditions d’accueil des visiteurs.
L’information n’est pas seulement délivrée dans les locaux des centres ; les CDAT interviennent en effet directement à l’occasion de permanences tenues régulièrement dans les villes du département ou lors des foires et des expositions, ou encore à l’occasion des carrefours sur l’emploi et les carrières organisés fréquemment par des établissements de l’éducation nationale. Ils peuvent aussi agir de façon plus indirecte par le biais de correspondants privilégiés qui retransmettent l’information à délivrer. Il en est ainsi des mairies, des gendarmeries, de certains établissements scolaires, des agences pour l’emploi, de certains centres d’information pour la jeunesse, etc.
Le volume des activités des CDAT s’est considérablement accru au cours des cinq dernières années. En 1986, les quelque 260 cadres en service dans les 89 CDAT ont reçu près de 400 000 visiteurs (jeunes de 17 à 22 ans ou leurs parents) ; ils ont contacté 160 000 personnes dans 2 500 établissements scolaires et 60 000 à l’occasion des diverses permanences tenues, 100 000 lettres ont été adressées et plus de 37 000 dossiers de candidature établis.
Ces centres travaillent en liaison très étroite avec les bureaux du Service national et certains organismes de l’administration centrale tels que le Commandement des écoles de l’Armée de terre et la Direction des personnels. Le CDAT est donc soumis à une double subordination ; d’une part il est aux ordres du délégué divisionnaire à l’information, qui agissant par délégation du général commandant la division militaire territoriale, anime, coordonne et contrôle les actions de mise en œuvre des plans de recrutement au niveau de la division, et d’autre part il reçoit directement de l’administration centrale des directives techniques de mise en œuvre et de conduite des plans de recrutement annuels des personnels. Afin de faciliter les liaisons entre les Directions centrales, les bureaux du service national et les CDAT, réduire les délais d’attente séparant la date de dépôt d’une candidature à l’engagement et celle de la signature du contrat, garantir la fiabilité de l’information délivrée au CDAT et personnaliser cette information, diverses études et expérimentations sont menées. Il s’agirait de mettre en place deux réseaux : l’un à base de télécopieurs adaptés au trafic, plus particulièrement à la « messagerie », au transfert de dossiers et de documents nécessaires à la constitution des dossiers, l’autre, à partir d’un serveur vidéotex et d’un terminal de type minitel couplé à une imprimante dans les CDAT permettant de répondre à des questions diverses (documentation, réglementation, information générale sur le service national ou les carrières), tant au profit des cadres que des candidats, avec pour ces derniers la fourniture d’une réponse personnalisée.
L’action menée en faveur du recrutement est difficile et délicate ; elle nécessite un personnel choisi, stable et spécialisé.