Armée de terre - Une nouvelle politique concernant les Élèves officiers de réserve (EOR) de l'Armée de terre - Les interprètes de réserve de l'Armée de terre (Irat)
Une nouvelle politique concernant les Élèves officiers de réserve (EOR) de l’Armée de terre
Au fil des transformations de l’Armée de terre, la place occupée par les officiers appelés reste sensiblement constante (environ 1 % du nombre total des appelés ou 10 % du nombre total des officiers) soit 1 800 postes en 1986. La part des EOR brevetés « préparation militaire supérieure » (PMS) représente légèrement plus de 51 % de l’ensemble des EOR et ne cesse d’augmenter. Par ailleurs l’effectif des officiers appelés, Volontaires pour un service long (VSL) oscille entre 300 et 400 ; on peut donc dire qu’un officier appelé sur cinq est VSL.
Depuis quelques mois, des EOR spécialistes en communication ont été affectés dans des états-majors de division militaire territoriale pour y tenir un poste de conseiller en communication. Cette mesure a été permise par la nouvelle politique de formation et de gestion des officiers appelés, progressivement réalisée au cours de l’année 1987. En effet de nouvelles mesures concernant le recrutement, la formation et l’emploi des officiers appelés sont mises en application. Ces dispositions visent à réaliser une meilleure adéquation possible entre les besoins quantitatifs et qualitatifs de l’Armée de terre (aussi bien pendant le service actif que dans les réserves) et la spécificité des candidats EOR (motivation, qualification).
Pour ce faire, deux dispositions principales ont été prises. Il s’agit tout d’abord de la mise sur pied d’une section spécialisée « EOR-officiers appelés » au sein de la direction du personnel militaire de l’Armée de terre. Cette section est chargée d’assurer la gestion centralisée des brevetés Préparation militaire spéciale (PMS), des élèves officiers de réserve et des officiers appelés.
La seconde mesure réside en la création de trois filières de formation :
• Une première filière « commandement » sera constituée en priorité par des brevetés « préparation militaire supérieure » ayant fait acte de volontariat pour un service long de 18 mois minimum. Ces candidats seront incorporés au mois de décembre dans une école d’arme où ils recevront une formation durant cinq mois ; ils auront la garantie d’exercer un commandement au sein d’une unité de combat. Cette filière devrait devenir un des modes privilégiés du recrutement des Officiers de réserve en situation d’activité (Orsa).
• Une seconde filière, dont les EOR pourront tenir, suivant leur formation et les besoins des corps, des postes de commandement, d’instruction ou d’adjoint dans un service. Elle va comporter deux branches : une branche « armes » destinée à former des aspirants aptes à servir soit comme chef de section ou de peloton de combat, soit comme chef de section d’instruction élémentaire (groupements d’instruction). Ces personnels seront formés durant quatre mois dans les écoles d’armes. Il s’agit là de pouvoir disposer d’une ressource permettant la satisfaction prioritaire des besoins supplémentaires de l’Armée de terre en cas de mise sur pied de guerre. La seconde branche, dite « toutes armes » concernerait des aspirants formés durant quatre mois à Coëtquidan qui pourront ensuite assurer les fonctions de chef de section d’instruction ou d’adjoint au chef de certains services du corps (bureau de l’officier conseil, bureau instruction, etc.).
• La troisième filière, réservée en particulier aux candidats EOR détenant une qualification particulière regroupera les diverses voies de formation de spécialistes existant déjà à Coëtquidan. Ces sections seront constituées par les EOR destinés à : être des chefs de Cellules d’information juridique et d’action sociale (Cijas) dans les corps à base d’engagés (ces EOR sont recrutés parmi les jeunes gens volontaires et titulaires d’une licence ou d’une maîtrise dans une discipline juridique) ; être les officiers « entretien » des centres de sélection ; servir comme interprètes de réserve de l’Armée de terre : tenir les postes de spécialistes en communication, en qualité d’adjoints des délégués divisionnaires à l’information et aux relations publiques (DDIRP) (ces EOR sont choisis parmi les diplômés des écoles de commerce, de publicité, de relations publiques, etc.).
Les jeunes gens possédant une qualification jugée suffisante pour remplir ces diverses fonctions recevront une formation militaire de deux mois dispensée à Coëtquidan. D’ores et déjà, les candidatures pour ces nouvelles filières s’annoncent nombreuses.
Les interprètes de réserve de l’Armée de terre
En temps de paix comme en temps de guerre, les armées, et l’Armée de terre en particulier, ont un important besoin de spécialistes interprètes et traducteurs. Les seuls personnels d’active ne suffisent pas à faire face aux besoins des états-majors et des unités. Il a donc été nécessaire de recourir à des réservistes recrutés, formés, entraînés pour tenir un emploi de linguiste, ce sont les officiers et les sous-officiers Interprètes de réserve de l’Armée de terre (Irat).
Ces personnels sont recrutés soit avant, soit après qu’ils aient effectué leur service national, en fonction de leurs connaissances linguistiques (en règle générale au minimum la licence) : ils reçoivent une formation militaire générale adaptée et une formation de linguiste. La formation militaire générale les prépare à travailler à des niveaux particulièrement élevés du commandement tels que les états-majors des régions militaires, d’armée, de corps d’armée, de division. La formation de linguiste militaire, dans une quinzaine de langues courantes ou rares, leur donne les connaissances nécessaires à l’accomplissement de leur mission de temps de paix et de guerre.
En temps de paix, ils effectuent principalement des missions de traduction au profit de l’état-major de l’Armée de terre, des missions d’interprétariat en accompagnement de délégations militaires étrangères en visite en France ou de délégations militaires françaises se rendant à l’étranger. En temps de guerre, ils concourent à la connaissance de l’adversaire par l’exploitation des informations et des documents de toute nature. Ils jouent en outre un rôle particulièrement important au sein des détachements de liaison mis en œuvre par l’Armée de terre auprès de nos alliés.
Spécialistes de haut niveau, les Irat contribuent en temps de paix à donner une bonne image de l’Armée de terre auprès des armées étrangères et en temps de guerre au bon fonctionnement de ses liaisons avec les puissances alliées. ♦