Marine - La Marine et la loi de programme
« Qui dit marine, dit suite, temps, volonté ». La sentence bien connue de Thiers traduit la nécessité qu’a constamment éprouvée la Marine de raisonner dans le long terme. Lorsque Colbert fixait à 110 vaisseaux. 40 galères, et 60 frégates, brûlots et galiotes à bombes « l’effectif dont Sa Majesté veut bien se contenter », il posait déjà les premières bases d’une programmation, et l’on sait que ce sont les forêts qu’il fit planter qui serviront à construire la flotte victorieuse de la guerre d’Amérique. La programmation est plus nécessaire aujourd’hui que jamais, car la construction d’ensembles aussi complexes que les bâtiments de combat demande toujours du temps, de l’argent et une grande cohérence dans les choix successifs qui sont faits ; compte tenu du niveau technologique de ses systèmes d’armes, il n’est plus possible pour la Marine de supporter des inflexions ou des variations successives portant sur ces matériels au gré des courants politiques contradictoires ou changeants. C’est pourquoi il faut que la programmation soit garantie par des dispositifs qui ne la mettent pas demain à la merci d’un prétexte ou d’un alibi.
La loi de programme militaire
Le Parlement vient d’approuver la loi de programme relative à l’équipement militaire pour les années 1987 à 1991 ; elle comporte plusieurs points originaux qui cherchent à remédier aux défauts généralement constatés des dernières lois-programmes.
En premier lieu, elle est tout entière consacrée aux équipements. Elle cherche à fixer des capacités pour les forces armées, traduites en dépenses d’équipement, et non à établir des budgets prévisionnels. L’expérience a d’ailleurs montré que les dépenses de fonctionnement sont en partie aléatoires (incidence des prix pétroliers ou de la politique salariale, dépendance du contexte géopolitique et opérationnel), et de toute façon pratiquement incompressibles.
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