Institutions internationales - À Genève : la VIIe Session de la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement) retrouve quelque crédibilité
Depuis son institutionnalisation en 1964, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) n’avait guère apporté de satisfactions aux pays en voie de développement formant le groupe des 77. Face au GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) qui est soupçonné par le Tiers-Monde de cautionner la politique souhaitée par les pays nantis, la Cnuced devait être chargée, aux yeux des nations pauvres, de substituer la notion de juste échange à celle de libre-échange.
Issue d’une résolution votée par l’Assemblée générale de l’ONU en 1961, la Cnuced a officiellement pour but de promouvoir le commerce international et le développement économique. Pour mener à bien cette tâche, elle devait corriger les règles établies au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à la Conférence de La Havane qui instituait la liberté des échanges, le GATT étant chargé d’assurer l’exécution de cet accord en facilitant l’abaissement des barrières douanières (1).
En dépit de constantes obsécrations, le Tiers-Monde n’avait jamais pu obtenir ce qu’il considère comme une nécessité vitale pour son essor : un Fonds commun de stabilisation des produits de base. Les États-Unis, au nom du libéralisme et forts des échecs successifs des accords sur l’étain, le cacao et d’autres productions, y étaient opposés. Au cours de cette dernière session, leur délégation n’a d’ailleurs pas abandonné son hostilité à la Cnuced et principalement à son secrétariat permanent. On pouvait donc craindre le renouvellement de ce qui s’était passé, il y a quatre ans, à Belgrade où Washington n’avait pas fait grand cas des revendications avancées par des pays qui lui restent défavorables à l’ONU comme l’Inde ou l’Éthiopie marxiste.
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