Institutions internationales - La langue française à l'heure du Minitel - L'Occident s'égare dans une économie de « casino »
La langue française à l’heure du Minitel
Ainsi qu’il en avait été décidé dix-huit mois auparavant à Versailles, le deuxième Sommet de la francophonie s’est donc tenu à Québec. Existe-t-il, stricto sensu, une communauté francophone ? À l’évidence, non, même s’il est possible de cerner un univers proprement francophone aussi divers que ses composantes. Peut-il y avoir sur les grands sujets de l’actualité unité de vue entre les pays, les provinces et les régions se réclamant de la francophonie ? Assurément non. Il y a donc quelque chose d’apparemment extravagant à vouloir déborder comme cela se fait le simple cadre linguistique pour faire de telles réunions un nouveau Forum international appelé à discuter des problèmes de l’heure. À Québec, la dizaine de résolutions qui ont été adoptées concerne aussi bien le Proche-Orient que l’apartheid en Afrique du Sud, la situation économique mondiale que la dette des pays en voie de développement, l’environnement et les calamités naturelles.
Nul doute qu’entre gens de bonne foi il soit possible de trouver des terrains d’entente sur des sujets aussi différents, mais en quoi cela serait-il réservé aux seuls pays parlant notre langue ? N’a-t-on pas vu, dans le passé, surgir de la sorte des projets fondés sur certaines affinités ? À l’internationale communiste, Mussolini envisageait d’opposer carrément une internationale blanche : ne vit-on pas aussi défendre l’idée d’une Union latine qui faisait dire à Bolivar « À nous seuls, nous constituerons le genre humain » ? Quels seraient les proconsuls de tels ensembles ? L’idée de francophonie porte-t-elle en germe des rêves semblables ?
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