Revue des revues
• La livraison 1987/1988 de la prestigieuse revue Foreign Affairs est consacrée à une analyse approfondie de l’actuelle politique extérieure des États-Unis.
Elle nous présente ainsi un article très documenté sur les aspects constitutionnels de la répartition des pouvoirs entre le président et le Congrès en matière de politique extérieure. La controverse à ce sujet se manifeste en effet âprement chaque fois que le président engage, directement ou indirectement, la force militaire des États-Unis, depuis que le Congrès a voulu en édicter les règles dans sa fameuse War Powers Resolution de 1973. Cette dernière considère que le pouvoir qu’a le président d’employer la force militaire au cours « d’hostilités » (le terme n’étant pas défini dans la résolution) est limité aux seuls cas où les États-Unis ou leurs forces armées seraient eux-mêmes attaqués. Elle prescrit en outre au président de rendre compte au Congrès à l’avance, ou si impossible très rapidement, de tout nouvel engagement des forces armées américaines, et en tout cas d’arrêter automatiquement celui-ci au bout de 60 jours, ou même auparavant, sur injonction du Congrès. Tous les présidents ont contesté cette déclaration dans son principe, et s’ils ont parfois fait quelques gestes de bonne volonté, ils n’en ont pas effectivement tenu compte dans la pratique. L’auteur de l’article, qui est un juriste éminent, considère que la War Powers Resolution est conforme à la Constitution, dans la mesure où les « pères fondateurs » ont voulu que ce soit le Congrès qui ait autorité pour déclarer la guerre ou conclure la paix. Mais il reconnaît qu’elle devrait être clarifiée dans son libellé, en particulier pour définir où commencent les « hostilités ».
Deux autres articles traitent respectivement des relations du président avec le secrétaire d’État et des interventions de la CIA (Central Intelligence Agency) dans la politique extérieure des États-Unis. Il n’est pas besoin de préciser qu’ils critiquent âprement, d’une part les interférences du Conseil national de sécurité dans le fonctionnement du département d’État, et d’autre part les entreprises clandestines des services « actions » de la CIA.
Mais les deux articles qui nous ont paru les plus intéressants dans cette analyse des problèmes auxquels se trouve confrontée la politique étrangère des États-Unis, sont ceux qui donnent respectivement le point de vue d’un républicain et celui d’un démocrate sur cette politique. Le second de ces points de vue, qui est dû au professeur Arthur Schlesinger, lequel se déclare démocrate mais sans appartenir au parti du même nom, est, comme on pouvait s’y attendre, plus que sévère pour le président Reagan. D’après l’auteur, la politique de ce dernier aurait été inspirée par son messianisme anticommuniste ; elle aurait été à dominante « unilatéraliste » ; elle aurait privilégié le maniement de la force militaire et plus encore les actions clandestines ; elle aurait été souvent marquée par l’illégalité. Le choix qui se présentera donc prochainement aux électeurs sera la poursuite de cet unilatéralisme républicain, ou au contraire l’adoption de l’internationalisme démocrate. Un président démocrate devra en effet ressusciter la diplomatie et par suite revaloriser le département d’État, accepter le partenariat du Congrès, faire confiance aux instances internationales, prendre au sérieux Gorbatchev, renoncer à la « guerre des étoiles », donner plus d’importance à la dimension économique des États-Unis qu’à leur puissance militaire, et par suite il ne pourra manquer de diminuer le budget de la défense. Enfin, puisque pour tout Américain, même démocrate, la politique étrangère et la stratégie militaire doivent se manifester en termes de systèmes d’armes, un président démocrate devrait abandonner l’avion B-1 et le missile stratégique MX, mais par contre multiplier les petits sous-marins lance-missiles, tout en faisant tout le possible pour en terminer avec la course aux armements nucléaires.
Le point de vue républicain est donné par le sénateur Richard Lugar, qui a été président du Comité des relations extérieures en 1985-1986. Il est évidemment plus bienveillant pour le président Reagan, mais il reconnaît cependant qu’il y a disparité croissante entre les intérêts que les États-Unis considèrent comme vitaux à travers le monde et les moyens dont ils peuvent disposer ou veulent se servir pour soutenir ces intérêts. Aussi faut-il, d’après lui, qu’ils choisissent entre une abdication partielle de leurs responsabilités et une augmentation des risques qui résulterait de leur maintien. L’Administration Reagan a privilégié l’amélioration de la « posture » militaire américaine, et cette politique a été payante puisqu’elle a amené Gorbatchev à la table des négociations. Maintenant, toujours d’après l’auteur, il va falloir redistribuer entre alliés les charges militaires (burden sharing) à travers le monde, et cette redistribution des responsabilités devra concerner également le domaine économique. Il va d’ailleurs devenir de plus en plus difficile de résister à la volonté du Congrès de réduire les dépenses américaines en faveur de l’Otan, afin d’appliquer les ressources ainsi dégagées dans le Moyen-Orient et dans le Tiers-Monde, où les engagements actuels des États-Unis dépassent leurs possibilités. Dans le Tiers-Monde, les États-Unis devront adapter la doctrine Reagan aux changements intervenus dans les relations entre les superpuissances, et pour ce faire ajouter désormais des incitations économiques aux incitations militaires, en mobilisant également les ressources des pays de l’Otan et du Japon, de façon à encourager l’établissement de démocraties ouvertes à l’économie de marché. Le point de vue républicain comporte, quant à lui, peu de précisions en ce qui concerne les systèmes d’armes, sinon qu’il appuie la poursuite du programme IDS (Initiative de défense stratégique) dans son aspect recherche-développement, mais sans aller jusqu’au déploiement. L’analyse se termine par un appel à l’adoption d’une politique étrangère qui soit largement bipartisane, comme cela a eu lieu à plusieurs reprises dans le passé.
Il se trouve que les éléments d’une politique qui se voudrait bipartisane en matière de sécurité viennent d’être proposés dans un rapport intitulé : « Dissuasion sélective », qui a été établi, avec la caution des anciens conseillers à la sécurité nationale américaine Henri Kissinger et de Zbigniew Brzezinski, sous la présidence conjointe d’Albert Wohlstetter, le fameux stratège de la dissuasion, et de Fred Ikle, le sous-secrétaire à la Défense pour la politique, récemment démissionnaire. D’après les commentaires de la presse américaine, ce rapport préconiserait que les États-Unis continuent à faire fond sur la dissuasion nucléaire stratégique, mais en se dotant en priorité d’armes de haute technologie capables d’effectuer des frappes de faible puissance et de très grande précision. Pour ce qui concerne l’Europe, la part de dissuasion nucléaire à conserver consisterait dans des armes nucléaires tactiques, elles aussi très précises, capables d’arrêter l’attaque des forces soviétiques. Mais l’Otan devrait surtout faire porter son effort sur des armes conventionnelles, là encore de haute technologie et très précises, capables de frapper l’adversaire dans la profondeur de son dispositif. Comme on peut l’observer, il ne s’agit plus de « réponse flexible » et encore moins de dissuasion « élargie ». Le rapport recommanderait enfin de donner une haute priorité à la préparation aux conflits de « faible intensité » qui se multiplient dans le Tiers-Monde et qui constituent des risques sérieux pour les États-Unis. Ces diverses recommandations, bien qu’elles se veuillent bipartisanes, ne recueilleront certainement pas l’approbation du démocrate Arthur Schlesinger. Lors de la prochaine participation du président Reagan au Conseil de l’Atlantique Nord, qui doit se tenir à Bruxelles en mars 1988, on pourra constater si elles se rapprochent du testament que l’Administration républicaine finissante entend laisser derrière elle en matière de politique extérieure et de stratégie.
20 février 1988
Marcel Duval
• Deux articles méritent une attention particulière dans le n° 1/88 de la revue Europäische Wehrkunde : « Le pistolet chargé braqué sur l’Europe » du général (CR) Hans Poeppel, ancien lnspekteur des Heeres (= Cemat, Chef d’état-major de l’Armée de terre) et actuel président de la « Société pour les études de défense » qui édite cette revue ; et « Planifier pour l’an 2000 ! Le défi pour le Heer de demain » de son actuel successeur, le général Henning von Ondarza. (Rappelons que Heer désigne l’Armée de terre de la Bundeswehr, forces armées de la République fédérale d’Allemagne (RFA), tandis que Bundesheer s’applique aux forces armées de la République fédérale d’Autriche, terre et air. NdT).
À propos de l’Accord de Washington sur les euromissiles, Poeppel fait une analyse très proche de celle du Dr Dregger (voir notre chronique du mois de mars 1988). Il y a toujours et plus que jamais « un pistolet chargé braqué sur l’Europe », destiné, comme l’a écrit Luigi Barzini (« Auf die Deutschen kommt es an » [« Ce sont des Allemands qu’il s’agit »]) ; Hambourg, 1983), « à convaincre les Européens d’avoir une attitude amicale envers les Soviétiques, de reconnaître leur hégémonie et d’accepter en échange de couler des années paisibles sous la tutelle de l’URSS ». Il apparaît en effet que les Européens de l’Ouest ont besoin de leurs capacités défensives bien moins pour repousser une menace d’attaque en provenance du Pacte de Varsovie que pour garder l’assurance qu’il sera impossible de les faire chanter et qu’ils auront encore, dans la « maison Europe », si volontiers évoquée par Gorbatchev, une voix au chapitre à part entière.
Mais pour cela, il faut absolument trouver un nouvel équilibre stratégique leur permettant de préserver leur style de vie au cours des décennies futures. L’Europe occidentale ne veut pas non plus que les supergrands continuent à discuter, par-dessus sa tête, de sa sécurité. Sans pour autant s’éloigner de l’appui américain, il s’agit d’utiliser la protection résultant encore de l’actuelle posture de défense pour « bâtir une construction de sécurité qui ôte à Moscou toute envie de l’emploi de la guerre ou du chantage ».
Poeppel rappelle ensuite la proposition de l’ancien chancelier Helmut Schmidt (Article paru dans Europe-Archiv de novembre 1987) : sur le plan conventionnel, et à condition de pouvoir compter en cas de crise sur l’appui américain, 40 divisions européennes devraient pouvoir suffire (pour le secteur Centre-Europe NdT), soit 30 françaises et allemandes, 5 anglaises, et 5 du Benelux. Un général français les commanderait, sous la responsabilité d’un Conseil des chefs d’État et de gouvernement ; par ce biais, serait assuré le lien avec les armes nucléaires françaises, dont la couverture devrait alors s’étendre à l’ensemble du territoire de l’Union qui ne peut absolument pas se passer de la dissuasion nucléaire. Tous ses membres auraient à participer au financement des investissements nucléaires français et britanniques. Poeppel estime que cette Union ne devrait pas avoir trop de mal – si elle le veut vraiment – à dégager les ressources humaines et matérielles nécessaires : son potentiel humain n’est que de peu inférieur à celui des États du Pacte qui entretiennent, eux, 125 divisions ! Et si on compare la somme de ses PNB à celui des États-Unis ou de l’URSS et le volume des budgets militaires respectifs, il ne devrait pas lui être matériellement impossible d’accroître modérément ses dépenses de défense. Politiquement, en est-il de même ? Car c’est aujourd’hui, pendant qu’il en est encore temps, que les décisions doivent être prises. Demain, il sera trop tard… Mais, comme l’a déclaré le secrétaire général de l’Otan Peter Carington : « Si nous parvenions à créer une identité européenne de défense, les citoyens européens comprendraient bien plus aisément la nécessité des efforts qu’exige leur sécurité ».
Tant en France qu’en RFA, les sondages récents prouvent que les opinions publiques sont ouvertes à une telle démarche. Pour une défense commune : France = 63 % ; RFA = 61 % ; en faveur d’une union politique : France = 69 % ; RFA = 70 %. Certes, pas plus qu’hier, la France n’est prête à accepter une union de sécurité qui, au sein de l’Otan, serait finalement sous direction suprême américaine. « Voilà pourquoi nous devrons inventer une construction qui organisera la défense de l’Europe de l’Ouest tout en demeurant étroitement associée à la superpuissance occidentale ». En effet : « Aucun doute ne peut être permis ; le poids dissuasif des États-Unis dans l’Alliance est, et il doit le rester, le garant de notre sécurité. Sans leur couverture, il n’est pas possible d’intégrer dans le système de défense occidental un pilier européen capable d’assumer de façon autonome des responsabilités importantes ».
Poeppel laisse conclure Barzini : « Si, un jour, une Europe unie pouvait coopérer sur un pied d’égalité avec les États-Unis, l’affermissement de la paix et la défense de l’Occident seraient beaucoup plus aisés à réaliser. La charge oppressante, tant politique, économique que militaire, supportée par les Américains en deviendrait plus légère. Et on peut espérer que ses responsabilités nouvelles donneraient à l’Europe, avec une fierté retrouvée, la conscience renforcée de son héritage insigne et de la nécessité de sauvegarder celui-ci ».
Le général von Ondarza juge satisfaisante pour l’instant la situation de son armée. Il reste toutefois à corriger une insuffisance en cadres de contact (Die vor Ort führen : les cadres dans la troupe, commandants de bataillon inclus), numérique pour les officiers (1), qualitative pour les sous-officiers (2), à augmenter le nombre de postes d’officiers supérieurs (3), à accélérer l’avancement des officiers techniciens. À plus long terme, il faut gérer l’impact des mutations technologiques : moyens de recherche et d’acquisition donnant au corps la possibilité de prendre à partie en temps réel des objectifs jusqu’à 70 kilomètres au-delà des contacts ; dimension nouvelle donnée aux tirs d’artillerie par les « munitions intelligentes » ; amélioration dans les délais de réalisation et dans l’efficacité ; développement des missiles antichars de 3e génération, susceptibles de transformer les conditions du combat ; systèmes de renseignement et de transmissions allant du groupe d’armées à la division, et conduite d’une guerre électronique encore à ses débuts.
Deux facteurs défavorables compliquent la planification pour l’an 2000 : détérioration de la situation démographique, rétrécissement des budgets militaires (depuis 3 ans, on ne consacre plus que 21 % aux investissements, au lieu du minimum acceptable de 30 %).
Le vieillissement du matériel (4) vient encore alourdir les dépenses de fonctionnement au détriment des fabrications neuves. Ondarza compte toutefois sur une embellie pour les années suivantes.
Cette planification part d’un invariant (mission, concept de base, intégration dans l’Alliance, articulation en douze divisions, volume global après mobilisation) et entend garantir les effectifs nécessaires, des matériels correspondant en nombre et en qualité à la menace, une montée en puissance rapide en cas de crise. Dans cette optique, les avantages tactiques incontestables de l’actuelle « structure 4 » sont à conserver (sa modification ne pourra être que prudente), mais sa pauvreté en cadres devra être amendée. Il faut améliorer la posture des forces territoriales car certaines de leurs unités doivent être prêtes à l’emploi avant même que les premiers bataillons de mêlée n’arrivent sur leurs positions de résistance. Le taux de présence, l’articulation et les dotations des unités devront être diversifiés en fonction de leurs missions. Les zones de défense, mais aussi les corps, auront donc des tableaux d’effectifs et de dotations adaptés au rôle de chacun.
L’armée future devra être apte à contrer les manœuvres rapides, profondes et de grande envergure dont le Pacte est maintenant capable. « Cela interdit le recours à une milice à base d’infanterie déployée à proximité de la frontière. Ce que je veux, par contre, c’est, à l’avant, davantage de formations d’infanterie pour libérer les mécanisés des missions de sécurité et autres tâches générales ». Le Heer continuera à avoir besoin d’éléments organisés en vue de la couverture et du freinage, et d’autres destinés à la défense ferme, à l’action de force principale, y compris par le feu, à la contre-attaque. Il lui faudra également des aéroportés ainsi que des unités de sécurité des arrières et de garde de point sensible. Qu’ils soient aptes à la guerre de mouvement, à la défense ferme ou à la Défense opérationnelle du territoire (DOT), tous ces éléments seront à combiner étroitement dans des actions systématiquement interarmes. Le Heer ne saurait renoncer, ni à la mobilité dans la 3e dimension, ni aux feux puissants et lointains (FOFA, Follow-on Forces Attack) capables de modifier un rapport de force. Cependant, le volume respectif des différentes armes n’a rien d’intangible. Le char continuera à former l’ossature des troupes blindées, mais l’efficacité antichar accrue du feu et des obstacles pourrait entraîner un équilibre différent entre ces dernières et les autres armes.
Par contre – défi de première grandeur –, on sera contraint de mettre sur cales certains bataillons du corps de bataille pour les consacrer en temps de paix à l’instruction de réservistes (5) : sur deux bataillons de chars d’une même brigade d’active, l’un pourra être « présent » et l’autre « en sommeil » ; à l’alerte pourtant, tous deux devront être capables de rejoindre en même temps leur zone d’emploi. Pour accélérer les opérations de mobilisation, on va, dès 1988, réexpérimenter la procédure du « dédoublement » (Verkalbungsprinzip). De toute façon, l’armée « présente sous les armes » sera obligée de devenir peu ou prou « armée d’instruction ».
Pour ce qui est des programmes d’armement (6), l’explosion des coûts exige de limiter à l’essentiel les spécifications tactiques et d’obtenir plutôt l’amélioration du rendement par l’emploi judicieux de moyens complémentaires (par exemple : optimiser le complexe renseignement-manœuvre-feu) que par la recherche de l’engin « panacée » : on économise souvent beaucoup d’argent, et de temps, en renonçant d’emblée à la solution idéale, mais il faut toutefois préserver – comme les Israéliens avec leur char Merkava – la possibilité de valoriser ensuite progressivement le système d’armes.
Rôle indispensable et considérablement accru des réservistes, nécessité de recruter davantage de personnels de carrière ou sous contrat alors que le marché du travail va recommencer à se tendre, tout cela engage à rendre le service plus attractif (financièrement, mais aussi professionnellement), à dialoguer davantage pour en faire admettre le caractère indispensable et justifier les exigences de l’instruction afin que « le soldat se sente vraiment chez lui dans son unité ; ainsi, de l’appelé d’aujourd’hui naîtra le réserviste convaincu de demain ». Le général von Ondarza est décidé à s’engager personnellement à fond pour renforcer l’encadrement des unités élémentaires ; développer les formations professionnelles valorisantes (informatique, monitorat sportif), revoir les modalités de commandement et d’instruction des formations non d’activé, notamment celles des forces territoriales en exploitant au mieux à cette fin les possibilités découlant du prochain allongement de la durée du service ; transformer le style de commandement, qu’il veut « plus entraînant, plus conscient, plus autonome ». Il veillera tout particulièrement au choix des futurs chefs de corps, en se fondant davantage sur la personnalité globale et le potentiel du candidat que sur les erreurs isolées qu’il a pu commettre, car « celui qui agit court toujours le risque de se tromper ».
Jean Rives-Niessel
• Le numéro d’hiver de Politique Étrangère nous présente un dossier intitulé : « Après le krach », avec des articles de Jean Denizet, Pierre Jacquet, Paul Kennedy. Retiennent en outre notre attention des textes sur l’Inde, la Tunisie, les sommets américano-soviétiques, la dette latino-américaine et la politique française au Moyen-Orient.
(1) Deux officiers seulement par unité. « Mesure temporaire prise quand j’étais sous-lieutenant, mais encore en vigueur… Il faut au capitaine un adjoint solide ; il pourra alors se consacrer davantage à l’instruction et, surtout, à la formation du jeune officier sortant de l’université militaire ». (Pas « d’officier du contingent » en RFA. NdT).
(2) La complexité de la tâche impose de ne confier un Léopard 2 ou un VCI (Véhicule de combat d’infanterie) Marder qu’à un Feldwebel (sergent-chef) confirmé. (En cours de réalisation pour les chars. NdT).
(3) « 500 capitaines, dont 70 % dans la troupe, anormalement maintenus dans ce grade, faute de vacances de majors ».
(4) « La territoriale a encore 600 chars M48 vieux de 30 ans et des postes radio datant de la guerre de Corée ».
(5) Les 15 000 places de réserviste prévues correspondent à 300 000 rappels par an. D’où l’ampleur des problèmes d’organisation et d’instruction qui en découlent. Par ailleurs, le coût annuel d’une de ces places de réserviste revient aussi cher que deux appelés pendant le même temps. Il n’y a pourtant pas d’échappatoire possible.
(6) Il donne peu de détails sur les projets techniques : « Le Léopard 2 conservera sa valeur bien au-delà de l’an 2000… on travaille déjà systématiquement sur le « char 2000 », de conception révolutionnaire (laser à plasma ou électromagnétisme pour le canon ?) qui restera en service presque jusqu’au demi-siècle… Pour le Marder et son successeur, il faut d’abord améliorer la protection ; on s’oriente pour eux vers le canon de 35 millimètres capable de percer le BMP (VCI soviétique)… ».