Défense en France - Enseignement de défense, recherche et éducation civique (I)
Cette chronique aborde un sujet qui a déjà été traité dans cette revue par d’éminents professeurs (1), mais dont l’évolution mérite d’être actualisée et observée du dehors de l’institution universitaire.
Quelle histoire ?
Il y aurait une histoire de l’enseignement de défense à écrire, qui mériterait sans doute l’intérêt d’un rédacteur de mémoire ou de thèse. Cet aperçu se limitera à l’enseignement diffusé aux non-militaires à l’époque contemporaine, en excluant la formation dispensée aux militaires, prémilitaires et réservistes. La Réunion des Orsem (Officiers de réserve spécialistes d’état-major), créée en 1899, sort donc du champ de cette recherche, mais non l’instruction civique des écoliers et lycéens, dont la tradition remonte, par-delà Jules Ferry et Paul Bert, aux décrets de Lakanal (1794) et au « bureau de l’esprit public » du Directoire. Le manuel d’instruction civique de 1883 était adapté à la société de l’époque : « On a commencé, disait-il, par la famille, base et image de toute société organisée. On s’est placé ainsi sur un terrain que l’enfant connaît ; de là, on passe sans difficulté à l’étude de la commune, puis à celle du département et enfin à l’État ». On sait le rôle qu’ont joué les instituteurs pour former des générations de citoyens motivés et responsables, et le discrédit dans lequel était tombée cette instruction, en même temps que l’histoire de France, dans les années 1960, avant la relance de 1985.
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