Faits et dires
* Les gouvernements de l’URSS et de la République d’Afghanistan sont convenus de fixer une date, le 15 mai 1988, pour le début du retrait des troupes soviétiques et achever celui-ci dans une période de dix mois. Cette date a été fixée dans la perspective de la conclusion, le 15 mars au plus tard, d’accords sur le règlement du problème afghan.
M. Gorbatchev, le 8 février 1988, agence Tass
* Nous autres Américains, nous efforcerons de préserver la puissance de l’Alliance. Nos troupes resteront en Europe, preuve que notre destin est lié au vôtre. Nous veillerons à ce que ces forces, y compris le parapluie nucléaire stratégique, restent puissantes et modernes.
M. Ronald Reagan, le 23 février 1988, à l’adresse des alliés européens
* En cas de menace soviétique grave contre l’Europe, rien ne pourra se passer si l’URSS trouve la totalité des forces nucléaires américaines, britanniques et françaises menaçant son territoire.
Président Mitterrand, le 10 février 1988 à l’Élysée
* Il ne s’agit pas de baisser la garde ; il faut faire en sorte que les intérêts de l’Europe soient exprimés dans les négociations en cours ou à venir sur le désarmement.
Président Mitterrand, le 26 février 1988 à Dublin
* Deux titres du Monde : Mme Thatcher prône la modernisation des armes nucléaires en Europe. M. Mitterrand se déclare hostile à la modernisation des armes nucléaires de l’Otan.
Le 19 et le 28 février 1988
* L’Europe de la défense ne se conçoit pas en dehors de l’Alliance atlantique. Mais l’état de dépendance entre partenaires ne renforce ni la solidarité de l’Alliance ni la prise de conscience des responsabilités.
M. André Giraud, ministre de la Défense, le 7 février 1988 à Munich
* Au-delà des éléments techniques, la dissuasion nucléaire française, attachée à la défense de nos intérêts vitaux, doit prendre en considération, dans la définition de ceux-ci, les liens politiques, économiques et culturels qui unissent la France à ses voisins. Une menace peut ainsi intervenir en avant de nos frontières et, par là même, notre propre dissuasion nucléaire peut être concernée dans les mêmes conditions.
M. André Giraud, ibidem
* Si la RFA (République fédérale d’Allemagne) refuse la modernisation des armes nucléaires de courte portée restant à la disposition de l’Otan après l’accord sur l’élimination des fusées à portée intermédiaire, les troupes américaines ne seront plus en sécurité et on devrait dès lors envisager leur retrait.
Résumé de l’avertissement lancé par le secrétaire américain à la Défense,
Frank Carlucci, à Munich le 7 février 1988
* Selon un sondage publié fin février par Der Spiegel, 41 % des jeunes Allemands considèrent l’armée comme une institution superflue ou nuisible.♦