Défense en France - Enseignement de défense, recherche et éducation civique (II)
L’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) poursuit sa mission d’enseignement et d’étude des problèmes de défense. Outre ses sessions annuelles et régionales, l’Institut organise de nombreux colloques et séminaires. Ses 4 500 anciens auditeurs constituent une communauté soudée de personnalités compétentes et acquises à l’esprit de défense, qu’elles contribuent à diffuser dans les différents secteurs de la société. Il convient de noter l’ouverture internationale de l’Institut ; tous les deux ans, il organise une session à l’usage de personnalités africaines, civiles et militaires. À l’issue d’un séminaire franco-allemand, en juillet 1987, le ministre de la Défense, André Giraud, a annoncé la première session européenne de l’IHEDN, décidée par l’UEO (Union de l’Europe occidentale) en 1986. Cette session de 10 à 15 jours rassemblera en novembre 1988 une soixantaine de participants des pays de l’UEO, et devrait être suivie de sessions annuelles organisées par les autres États. Quant au CHEAr (Centre des hautes études de l’Armement), il continue à former de hauts responsables de l’armement, et à promouvoir l’esprit de coopération entre tous les milieux concernés par les fabrications.
À l’extérieur du monde militaire, l’enseignement de défense est maintenant dispensé dans un nombre croissant d’universités et de grandes écoles. Alors qu’en 1981, 21 universités et 10 grandes écoles étaient intéressées, en 1988, 35 universités et 24 grandes écoles, Instituts d’études politiques (IEP) ou établissements scientifiques dispensent séminaires, cours et conférences en option dans les cursus propres à ces institutions. Deux Dess (Diplôme d’études supérieures spécialisées) et sept DEA (Diplôme d’études approfondies) de défense (1) sont désormais ouverts, en même temps que des options « défense » dans 19 autres DEA et 16 diplômes de second cycle (licence et maîtrise).
16 universités de droit-sciences économiques, 12 de lettres et 6 de sciences participent à cet enseignement, réparties dans toute la France (excepté Dijon et Besançon), aux Antilles et à La Réunion. Parmi les grandes écoles, les premières intéressées ont été l’IEP, l’ENA (École nationale d’administration) et l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales), rejointes de 1983 à 1985 par Centrale, HEC (École des hautes études commerciales), Normale supérieure, Supélec, etc. La diversité des facultés et des écoles a conduit à une certaine spécialisation des enseignements ; les questions de défense sont ainsi abordées sous l’angle de l’organisation juridique, des relations internationales, de l’histoire militaire, de la sociologie, de l’économie ou de l’aménagement du territoire, selon la compétence des responsables de cours. Cette diversité n’exclut pas une formation pluridisciplinaire sur la défense et la stratégie, mais se traduit par une très grande variété des modalités d’enseignement : cours magistraux, travaux pratiques, séminaires, mémoires, unités de valeur, matières d’examen, options, tout est différent d’une université à l’autre, ce qui surprend les étudiants militaires habitués à la centralisation, et laisse à penser que l’autonomie des universités est largement engagée.
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