Afrique - L'amorce de détente concerne-t-elle l'Afrique ? - Les menaces et leurs parades en Afrique
Les relations internationales sont actuellement dominées par les conversations américano-soviétiques qui semblent concerner, en dehors des problèmes du désarmement, un certain nombre de points chauds. Washington attend des signes de bonne volonté de Moscou et celui-ci cherche à profiter du renouvellement de son équipe dirigeante pour se tirer à son avantage des impasses où l’intransigeance, l’immobilisme et le dogmatisme l’avaient conduit. En Afrique, la pénétration des pays socialistes présente un double aspect : elle peut prendre la forme d’une cohabitation avec les puissances occidentales ; elle peut consister également en un appui apparemment inconditionnel, là où des tensions existent, à l’un des adversaires, soit que l’autre ait voulu antérieurement se ranger aux côtés des pays occidentaux, soit que l’engagement soviétique oblige ces derniers à protéger plus ou moins cet adversaire.
Il semble que, depuis un certain temps, l’URSS s’efforce d’étendre à de nouveaux secteurs, notamment à ceux qui sont en crise, sa politique de cohabitation. Un désengagement d’Afghanistan pourrait lui permettre de développer une influence au Pakistan. Dans le même ordre d’idée, elle cherche à renouer avec Israël, en évitant de mécontenter – ce qui n’est pas facile – le monde arabe. Cette politique ne date pas d’hier ; elle paraît être le fait de membres de l’appareil soviétique qui jusqu’ici l’appliquaient timidement chaque fois qu’ils pouvaient s’exprimer. L’événement d’actualité est que cette fraction semble avoir désormais l’appui des nouveaux dirigeants.
En Afrique, les secteurs où les pays socialistes interviennent directement dans les crises sont peu nombreux : Yémen qui, en raison de sa position dans le Bab el-Mandeb, peut être considéré comme lié à la politique africaine ; Éthiopie à cause de la guerre de sécession érythréenne et du conflit avec la Somalie relatif à l’Ogaden ; Angola où l’URSS vise un double objectif : protéger le gouvernement en place, aider les rebelles de la SWAPO (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain) à conquérir le pouvoir en Namibie. Il existe une cohabitation Est-Ouest dans presque tous les autres pays d’Afrique, celle-ci étant jugée favorable à Moscou lorsqu’une coopération militaire étoffée ne s’accompagne que d’une aide économique des puissances scandinaves ou occidentales.
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