Revue des revues
• Problèmes démographiques dans l’Otan. Dans la revue américaine Orbis, organe du « Foreign Policy Research Institute » de Philadelphie, Susan L. Clark étudie les problèmes qui se poseront pour maintenir les effectifs militaires de l’Alliance atlantique (Otan) en fonction de la démographie.
La base des calculs de Susan Clark est constituée par les variations du nombre des hommes compris dans la tranche d’âge 18-22 ans. Pour l’ensemble de l’Otan, ce nombre passera de 25,4 millions en 1987 à 22,25 millions en 2000, soit une baisse de 12,4 %. Pour les Européens, cette baisse sera de 18,5 %, avec un record toutes catégories pour l’Allemagne fédérale (baisse de 42 %) accentué par une objection de conscience qui a porté sur 59 000 jeunes gens en 1986. Au Royaume-Uni, le problème est essentiellement financier pour trouver des engagés en nombre suffisant. En Italie, pour compenser la diminution du nombre des appelés, il faudrait 60 000 engagés de plus, ce qui augmenterait de 60 % les coûts en personnel. Seule la Turquie a un bilan positif (plus 17,8 %). Les États-Unis devront incorporer 60 à 75 % des hommes remplissant les conditions (au lieu de 50 % actuellement).
Susan Clark examine les solutions possibles pour garder constants les effectifs militaires. L’augmentation de la durée du service a déjà été utilisée en Allemagne fédérale (de quinze à dix-huit mois à partir de 1989), mais le SPD (Parti social-démocrate d'Allemagne) reviendra à quinze mois s’il reprend le pouvoir. C’est partout une mesure impopulaire. Pour les pays ayant une armée de métier, il faut rendre plus attrayant ce dernier, ce qui coûtera cher. Plusieurs gouvernements envisagent de réduire le nombre des exemptions pour raisons médicales ou en modifiant le statut des objecteurs de conscience (Allemagne fédérale). L’abaissement du niveau des critères d’aptitude physique paraît assez efficace. L’emploi de femmes et de civils a déjà reçu une application dans divers pays, mais le nombre des postes qui peuvent être ainsi remplis est limité. La France a adopté un service volontaire allongé qui n’est pas sans mérites. Il est possible, comme en RFA, de modifier la proportion des forces d’active et de réserve, mais on diminue alors la disponibilité opérationnelle. En Allemagne fédérale, un tiers des réservistes appelés en 1985 ne s’est pas présenté.
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