La Conduite de la guerre
La Conduite de la guerre
Le 19 novembre 2005, à Haditha, Irak, une mine terrestre déposée par des rebelles explosa au passage d’un véhicule, tuant un Marine âgé de vingt ans. Le massacre de 24 Irakiens, hommes, femmes et enfants, qui s’ensuivit, ne fut pas tout à fait une anomalie. Ces actes ont trouvé leurs origines dans la conduite même de la guerre.
Ainsi commence le court opuscule (100 petites pages) de William Langewiesche consacré à cette affaire. Le ton de l’enquête mené par ce journaliste est mesuré autant qu’équilibré. Nul anathème, aucun procès à charge des exécutants. La simple relation d’un « job » impossible, d’une pression insoutenable plus en rapport avec la conduite générale de la guerre qu’avec les dures conditions d’exécution sur le terrain. Une espèce de sentiment d’impuissance des troupes au sol dont la responsabilité ne peut être totalement engagée. Les « spécialistes » ou les « gens du sérail » mesureront à sa lecture l’importance clé d’un corps d’officiers de contact de qualité, capables, au feu, de commander et de contraindre. Ce ne fut pas le cas en cette journée du 19 décembre 2006. Rude métier que celui de fantassin. Petit ouvrage facile à lire, mais grande leçon sur le comportement des hommes au combat à terre. ♦