En mai 1939 paraissait le premier numéro de la Revue des questions de défense nationale. Le 70e anniversaire de cette revue – devenue en janvier 2005 Défense nationale et sécurité collective – donnera lieu à une manifestation placée sous le haut patronage du président de la République ; mais au-delà il atteste de la renommée de cette institution qui, pendant toutes ces années, a porté haut le flambeau, parfois vacillant il est vrai, de la pensée stratégique française. Lire la suite
Lors de la 55e session plénière de l’Assemblée européenne de sécurité et de défense (Assemblée de l’UEO) du 2 décembre 2008, l'auteur, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants, a assuré les parlementaires qu’en dépit des impératifs de la crise financière mondiale, la présidence française de l’UE continuerait à promouvoir une stratégie ambitieuse pour le développement de la PESD. Lire la suite
L’actualité de l’été 2008 a été particulièrement riche sur le plan géostratégique et a accéléré la prise de conscience de la multipolarité d’un monde qui n’est plus dominé par une ou deux super-puissances. Mais les différents pôles qui émergent sont loin d’être égaux, ce qui peut créer une situation d’instabilité dangereuse. La réponse la plus commode pour l’esprit serait de reconstituer des blocs pour retrouver un équilibre de forces sur le modèle de la guerre froide qui, après tout, a assuré un demi-siècle sans guerre majeure. La réalité est évidemment moins simple et le CARA (comité d’analyse et de réflexion sur l’actualité, qui rassemble depuis 1991 des auditeurs de l’IHEDN pour des travaux d’approche stratégique de l’actualité) a choisi de l’analyser sous l’angle des conséquences possibles de ces événements et des leçons qui pourraient en être tirées ; il s’agit en particulier du choix pour l’Europe d’un rôle et d’une place dans ce monde en mouvement.
OSCE
Dans cet article introductif, le secrétaire général de l’OSCE rappelle les éléments de fond qui permettent à l’OSCE de conserver toute sa pertinence et présente certains défis qui l’attendent en ce début de XXIe siècle.
Au début de l’été 2008, avant que n’éclate la crise en Géorgie, le président russe propose qu’un nouveau traité de sécurité paneuropéenne soit discuté par tous les acteurs concernés. Cette initiative, dont le contenu semble encore assez vague, est diversement accueillie par les autres États. Compte tenu de l’espace géographique considéré et de l’objet du traité envisagé, l’OSCE, qui a tenu son dernier Sommet fin 1999 à Istanbul, paraît toute désignée pour constituer le cadre de discussion et de préparation d’un tel document.
La décision russe de suspendre sa participation au Traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE) pourrait apparaître comme le dernier coup fatal asséné à un traité qui incarne à lui seul un paradoxe, celui de sa qualité de « pierre angulaire de la sécurité européenne » alors que pourtant il fut élaboré dans le contexte de la guerre froide. Néanmoins, il serait aventureux d’annoncer sa mort, tant le Traité FCE a réussi à survivre à une multitude d’infortunes qui auraient dû, en toute logique, précipiter sa fin.
Depuis 2001 et après l’intervention américaine, l’Afghanistan constitue un sujet d’attention important de la communauté internationale. L’OSCE prend toute sa part d’un fardeau dont la nature et le contenu ont évolué sur la base d’une situation locale de plus en plus difficile. Nous faisons le point sur cet engagement pour lequel l’OSCE déploie ses savoir-faire techniques et ses compétences régionales.
La communauté euro-atlantique a fait face durant l’été 2008 à une montée en tension brutale de la crise géorgienne débouchant sur des affrontements armés entre les forces militaires russes et géorgiennes. L’OSCE, impliquée depuis longtemps dans cette crise parfois oubliée, s’est employée avec rigueur à tenir le rôle dévolu par les États membres. Elle a dû surmonter de nombreuses difficultés et s’est révélée un acteur complémentaire de l’Union européenne.
Théâtres asiatiques
Située sur le chemin de la Russie, la Tchétchénie est déstabilisée par les attaques militaires russes, les attentats des groupes dits wahhabites et salafistes d’Al-Qaïda, et par les problèmes politiques et séparatistes tchétchènes. Les enjeux géopolitiques du conflit tchétchène montrent les vrais causes de cette crise : le pétrole qui attire les intérêts des États dans cette région riche en matières premières. Or, des négociations européennes et russes pourront aboutir à un règlement pacifique de ce problème, à une stabilisation économique et politique du Caucase, et à une large coopération dans cette région stratégique du monde. Lire les premières lignes
Le tarissement des réserves de gaz et de pétrole apparaissant inéluctable, l’Union européenne doit diversifier ses sources d’approvisionnement afin d’assurer sa relative indépendance énergétique. Quel serait dans ce contexte le rôle de la Turquie, qui est un petit producteur de pétrole mais un grand pont entre les sites de production et l’Europe ?
Entre 1991 et 2003, les Kurdes en Irak sont passés du rang de citoyens de seconde zone à celui de partenaires. Depuis la chute de Saddam Hussein, ils ont fait le choix raisonnable de l’option fédéraliste plutôt que de l’indépendance. Le succès économique et politique encourageant de leur expérience autonomiste indispose leurs concitoyens arabes et les pays voisins où se trouvent aussi des Kurdes (notamment la Turquie) qui y voient un danger pour leur souveraineté nationale.
L’évolution du droit de la mer qui accorde de nouveaux espaces de souveraineté et de juridiction aux États, sans toutefois préciser véritablement comment les délimiter, est à l’origine du contentieux opposant la Grèce et la Turquie en mer Égée. Cet article fait des propositions de règlement pour la délimitation de la mer territoriale, du plateau continental et de la Zone économique exclusive en se référant à la jurisprudence développée en la matière et à la pratique des États, tout en prenant en considération les exigences d’équité et de sécurité de la Grèce et de la Turquie.
Version élargie d’un exposé effectué en russe au Kyrgyzstan, le 21 octobre 2008, à l’ouverture du forum de la Fondation franco-suisse pour le progrès de l’homme (FPH), consacré à l’avenir de l’Asie centrale et à l’éthique de ses forces armées.
Pays voisins, le Pakistan et la Chine partagent des intérêts communs. Ils entretiennent depuis des décennies des relations étroites dans presque tous les domaines, lesquelles ne sont pas sans susciter des interrogations. Cet article fera dans un premier temps le point des relations entre le Pakistan et la Chine puis dans un deuxième temps montrera les avantages et les inconvénients qui peuvent en résulter.
La crise des relations franco-chinoises est d’abord due à une extrême sensibilité du Parti Communiste chinois à la question tibétaine. Elle est aussi le résultat d’une longue accumulation d’erreurs de notre politique chinoise, marquée par l’idée fausse d’une connivence sentimentale particulière avec Pékin. Pour éviter que la Chine ne soit le lieu d’autres déceptions à venir, il est temps de se donner les moyens de mieux la comprendre. Surtout les nations européennes devraient s’efforcer d’aborder ce pays, sa puissance, ses fragilités et les défis qu’elle pose, d’une manière cohérente et concertée. Lire les premières lignes
Repères - Opinions - Débats
Le général d’armée aérienne (2S) Bernard Norlain, président du Comité d’études de défense nationale (CEDN), directeur de la revue Défense nationale et sécurité collective a remis, le 27 novembre 2008, le « Prix Amiral Marcel Duval » récompensant le meilleur article paru dans la revue Défense nationale et sécurité collective. Le jury, présidé par le général d’armée (2S) Christian Quesnot, président d’honneur du CEDN, a attribué à l’unanimité le prix à M. René Cagnat pour ses articles « La galère afghane (I) : état des lieux » (mai 2007) et « La galère afghane (II) : que faire ? » (juin 2007). Le fonds « Amiral Marcel Duval » est géré par Mme Waquet-Rouge de la Fondation de France. Voici son discours de remerciement. Lire la suite
Quinze ans après les premières élections démocratiques (avril 1994), l’Afrique du Sud s’est imposée sur la scène internationale. La France qui a longtemps manifesté une certaine bienveillance à l’égard du régime d’apartheid, entretient aujourd’hui des relations complexes avec l’Afrique du Sud, perçue autant comme un partenaire naturel pour construire un monde multipolaire que comme un rival sur le continent noir. La visite du président Sarkozy en février 2008 dans ce pays a-t-elle permis de dissiper les malentendus ?
Les systèmes d’information sont devenus les systèmes nerveux de nos sociétés, mais la perception du risque d’attaque informatique est très imparfaite, car il s’agit d’un domaine complexe, et que nous n’avons pas encore connu d’attaques aux conséquences majeures. Cet article transpose certaines causes de la crise financière au monde des réseaux informatiques sous l’angle des dangers des interconnexions toxiques, de la gestion des crises improbables et de la résilience des réseaux. Faudra-t-il attendre une crise sociétale due à une attaque sur les réseaux informatiques pour comprendre que les risques étaient réels ?
Comment connaître et anticiper des risques et menaces, traiter des situations de crise d’une complexité en croissance exponentielle ? La disponibilité, dans un théâtre donné, d’une capacité de traitement importante, découle d’une révolution des architectures de calcul contemporaines. Les technologies de haute performance rendent possible la projection dans le théâtre d’opérations, de puissances de traitement massives. Les nouvelles façons de travailler que suppose ce changement constituent une « révolution dans la révolution ».
De tous les enseignements légués par Clausewitz, la « merveilleuse trinité » est aujourd’hui la plus souvent contestée, car elle semble à beaucoup strictement réservée aux guerres interétatiques. Loin d’avoir perdu de sa pertinence, cette habile dissection de la mécanique des conflits peut, à condition de lui reconnaître son ampleur conceptuelle, permettre une lecture aussi utile que valide des guerres actuelles. Lire les premières lignes
Revues - Rapports
Recensions
Il y a le livre de Sylvain Gouguenheim, il y a l’affaire Gouguenheim. L’affaire est aussi intéressante que le livre. Celui-ci traite, comme l’indique le titre, des racines grecques de l’Europe chrétienne et plus particulièrement, comme le titre ne l’indique pas, du transfert de l’héritage culturel grec à l’Europe médiévale par le canal arabe et andalou. C’est ce dernier point qui fait débat. Il a suscité la colère de dizaines d’universitaires contre leur collègue, cible d’un harcèlement digne des procès rouges. Lire la suite
Pierre Pascallon a toujours de bonnes idées. Celle-ci était excellente qui, après cinquante ans de Ve République et à la veille de la publication d’un nouveau Livre blanc, réunissait en colloque de grands témoins de la révolution militaire vécue par notre pays depuis le retour au pouvoir du général de Gaulle. Révolution certes, si l’on additionne la création de notre force nucléaire, le retour d’Algérie, la sortie de l’Otan intégrée, la guerre du Golfe et la fin de la conscription. Lire la suite
Jouant sur la relation qu’il pense antagoniste entre institution et organisation, pouvoir et autorité, l’auteur récompensé par les prix de la DGA et de l’IHEDN, s’attache à démontrer que face à un commandement demeuré largement classique, la pratique de l’autorité dans une armée professionnelle s’est largement modifiée ; au détriment de la hiérarchie. Lire la suite
Le 19 novembre 2005, à Haditha, Irak, une mine terrestre déposée par des rebelles explosa au passage d’un véhicule, tuant un Marine âgé de vingt ans. Le massacre de 24 Irakiens, hommes, femmes et enfants, qui s’ensuivit, ne fut pas tout à fait une anomalie. Ces actes ont trouvé leurs origines dans la conduite même de la guerre. Lire la suite
Nous sommes le 16 septembre 2007 à Bagdad… Blackwater Worlwide, société militaire privée, s’il en est, se faisait connaître au grand public, au-delà du milieu des experts de la défense. Ce « dimanche sanglant » qui laissa sur le carreau 17 passants irakiens à Bagdad, par le truchement des séides armés de la société américaine a néanmoins permis d’attirer l’attention de l’opinion mondiale sur certaines pratiques, qui mal encadrées, peuvent s’apparenter à un « néo-mercenariat » des plus dangereux, remisant aux oubliettes les codes du droit de la guerre. Lire la suite
Propousk ! a été écrit par le général Manificat pour honorer ses camarades disparus et relater l’histoire, fort méconnue, de la Mission militaire française de liaison (MMFL) près le Haut commandement du GFSA, le corps soviétique en RDA. Créée le 3 avril 1947, elle a été dissoute le 30 juin 1991. L’auteur, qui fit une grande partie de sa carrière militaire dans le Renseignement, a passé trois ans (1982-1985) dans cette petite formation interarmées, très particulière et très discrète. La discrétion n’est-elle pas la qualité première des gens du Renseignement ? Lire la suite
« Les plus cons, dans le béton ! », depuis la dizaine d’années que je connais l’auteur, cette citation lapidaire m’intriguait mais, venant d’un contrôleur général des armées (2S), « taiseux » de surcroît comme le héros de son ouvrage, il m’a fallu attendre de lire ce « roman » largement autobiographique pour saisir ce qu’elle pouvait évoquer comme réminiscences. Lire la suite
A lot happened in the summer of 2008, especially at the geostrategic level, and this enhanced awareness of the increasingly multipolar nature of the world, no longer dominated by one or two superpowers. However, the various poles that have emerged are far from equal, and this is likely to lead to a dangerously unstable situation. At first sight the most logical response might be to re-create the blocs and thereby recoup a balance of power modelled on the Cold War; this did, after all, deliver half a century with no major war. The reality is clearly not so simple, and CARA, which since 1991 has been a vehicle for IHEDN (Institute for Higher National Defence Studies) students to take a strategic approach to current affairs, has decided to analyse the situation, looking at possible consequences of these events and trying to identify any les-sons that might be learned from them. Particular emphasis has been placed on Europe’s options in selecting both a role and a position in this turbulent world.
OSCE
In this introductory article, the OSCE Secretary-General discusses the basic elements that make the OSCE still a relevant player today and lists the difficult security challenges facing it in the early twenty-first century.
During the summer of 2008 the Euro-Atlantic community faced a sudden rise in tension in the Georgian crisis, culminating in armed conflict between Russian and Georgian military forces. The OSCE, long involved in this sometimes forgotten crisis, has gamely applied itself to the task given to it by the member states. It has had to overcome many difficulties and has emerged as a complementary actor to the European Union.
Russia’s decision to delay application of the Treaty on Conventional Armed Forces in Europe (the CFE Treaty) might seem the final, fatal blow to a treaty that is paradoxically described as ‘the cornerstone of European security’ even though it was drawn up during the Cold War. Nevertheless one would be rash to announce its demise: the CFE Treaty has managed to survive a host of misfortunes that should logically have put an end to it.
Since 2001, and following the American intervention, Afghanistan has held the attention of the international community. The OSCE has assumed its share of a burden that has changed in nature and content against the background of an increasingly difficult local situation. This article reviews the OSCE’s engagement, in which it has deployed its technical savoir-faire and experience of the region.
In the early summer of 2008, before the crisis erupted in Georgia, the Russian President suggested that discussions should start on a new pan-European security treaty. This initiative, which remains rather vague in substance, has been received with varying degrees of enthusiasm by other countries. When the geographical area and the aim of the proposed treaty are taken into account, it would seem that the Organisation for Security and Cooperation in Europe (OSCE) is the best forum for discussion and preparation of such a document, albeit the last summit was held in Istanbul in 1999.
Asian theatres
Chechnya, situated geopolitically and strategically in Russia’s way, is destabilised by Russian military intervention, terrorism by so-called ‘Salafist’ and Wahhabi militants, and internally by political problems, including separatism. The geopolitical stakes in the Chechen conflict reveal the true cause of this crisis: rich in raw materials, especially oil, the region is one of interstate rivalry. European and Russian negotiations should be able to reach a peaceful settlement of the problem, the economic and political stabilisation of the Caucasus and wider cooperation in this strategically important region.
As a fall in oil and gas reserves seems unavoidable, the European Union has to diversify its sources of supply to ensure its relative independence. What role will Turkey, a small producer but a big bridge between areas of production and Europe, play in this?
Between 1991 and 2003 the status of Kurds in Iraq evolved from second-class citizen to essential partner. Since the fall of Saddam Hussein, they have opted for the reasonable choice of federalism rather than independence. The economic and political success of their experiment in autonomy irritates their Arab fellow-citizens and neighbouring countries that also have Kurdish minorities (Turkey in particular), who see in it a danger for their national sovereignty.
The evolution of the Law of the Sea, which gives countries new spaces of sovereignty and areas of jurisdiction without specifying their delimitation, is the source of the dispute between Greece and Turkey in the Aegean Sea. This article sets out possible solutions for the delimitation of territorial waters, the continental shelf and exclusive economic zones with reference to the established related jurisprudence and the practice of the states, while taking into consideration the equity and security requirements of both countries.
This is an enlarged version of a presentation given in Russian in Kyrgyzstan on 21 October 2008 at the opening of the forum of the Franco-Swiss Foundation for Human Progress (FPH) dedicated to ‘the future of Central Asia and the code of ethics for its armed forces’.
Varies
Fifteen years after its first democratic elections (April 1994), South Africa has emerged onto the international stage. France, which for a long time exhibited a certain benevolence towards the apartheid regime, now enjoys a complex relationship with South Africa, seen both as a natural partner in the building of a multipolar world and as a rival on the African continent. Did the visit to the country by President Sarkozy in February 2008 enable certain misunderstandings to be dispelled?
Information systems have become the nervous system of our societies, but the perception of the risk of computer attacks is very hazy, because this is a complex area and we have not yet experienced attacks with major consequences. This article transposes some key elements of the financial crisis to the world of information systems in terms of the dangers of toxic interconnections, the management of crises and unlikely events and network resilience. It asks whether we have to wait for a societal crisis due to an attack on networks to happen before we understand that the risks are very real.
How are we to identify and head off risks and threats, or deal with increasingly complex crisis situations? The availability on the ground of powerful IT resources results from a revolution in contemporary dataprocessing architecture. High technology makes possible the projection of massive computing power to the theatre of operations. The new ways of working that this change implies are indeed a ‘revolution within a revolution’.
Book reviews
En mai 1939 paraissait le premier numéro de la Revue des questions de défense nationale. Le 70e anniversaire de cette revue – devenue en janvier 2005 Défense nationale et sécurité collective – donnera lieu à une manifestation placée sous le haut patronage du président de la République ; mais au-delà il atteste de la renommée de cette institution qui, pendant toutes ces années, a porté haut le flambeau, parfois vacillant il est vrai, de la pensée stratégique française.
Vivre aussi longtemps est une gageure pour une telle revue Honneur soit rendu à tous ceux et celles qui ont œuvré pour cette réussite exemplaire.
En ce début d’année, le flambeau est maintenant entre nos mains mais aussi entre vos mains, auteurs, lecteurs et amis ; il nous revient de le porter encore plus haut et encore plus loin. Telle est notre ambition, plus que jamais cette revue doit être l’aiguillon, le support de la réflexion stratégique française.
Si l’on en croit les augures, je devrais dire les Cassandres, 2009 sera une annus horribilis : récession, crises sociales, environnement, terrorisme etc. Tous les fléaux devraient s’abattre sur notre pays et sur la Terre entière. Il est vrai qu’il est plus facile d’être Cassandre puisque l’erreur est toujours pardonnée ou ignorée.
Ce que l’on sait en revanche c’est que 2009 sera encore une année de profonds bouleversements et changements. Dans ce contexte chacun cherche à éclairer son chemin et à ne pas avoir sa lampe dans le dos (1). Là se situe le rôle de notre revue, certes avec d’autres éclaireurs, mais là est son rôle magnifié et amplifié par le paysage chaotique et souvent menaçant qui se présente à nous en ce début d’année.
Notre ligne éditoriale est ainsi fixée, afin de bien mettre en évidence les lignes de forces qui dessinent le monde en pleine mutation. Dans cette perspective notre premier numéro de l’année est notamment consacré à deux dossiers sur lesquels porte l’ombre de la Russie.
L’OSCE, organisation trop méconnue et parfois décriée, dirigée par Marc Perrin de Brichambaut qui est engagée dans ce qui constitue un des grands chantiers stratégiques, celui de la construction d’une sécurité européenne.
L’Asie mineure, l’Asie centrale, l’Afghanistan, le Pakistan, régions du monde où indiscutablement se joue l’avenir de la sécurité mondiale. À ce sujet je voudrais rendre hommage à René Cagnat, l’un des meilleurs spécialistes français de l’Asie centrale, à qui nous venons de remettre, c’était la première fois, le prix Amiral Marcel Duval pour l’ensemble de ses articles parus dans la revue.
Ainsi tout au long de l’année notre ligne éditoriale aura pour ambition de redonner toute sa vigueur à la pensée stratégique française afin qu’elle puisse donner à notre pays la capacité de décider de son propre destin dans un contexte international mondialisé.
Enfin et peut-être surtout ce début d’année me donne l’occasion au nom du Comité d’études de défense nationale et de sa revue, de souhaiter à tous ses lecteurs et amis une excellente et heureuse année, qu’elle soit remplie d’éclatantes réussites dans tous les domaines. ♦
(1) « L’expérience est une lanterne attachée dans notre dos, qui n’éclaire que le chemin parcouru » (Confucius).
La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.
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