Revue des revues
• « Les conséquences économiques de la paix en 1989 ». Dans le numéro de novembre-décembre 1989 de la revue Survival, organe de l’Institut international d’études stratégiques de Londres (IISS), on trouve un article de Robert D. Hormats, vice-président du Goldman Sachs International de New York, qui reprend le titre du livre (1919) de John Maynard Keynes sur les conséquences du Traité de Versailles.
Pour Robert Hormats, nous sommes au début d’une ère nouvelle, mais rien ne garantit que de meilleures relations Est-Ouest établiront automatiquement la stabilité et la prospérité du monde. Il faut construire la paix, les facteurs économiques et politiques étant étroitement liés. On doit d’abord tenir compte de l’expérience acquise. Le socialisme a fait faillite. Le colonialisme n’existe plus qu’en URSS. Le capitalisme a réussi au-delà de toute espérance. On a créé de nombreuses organisations internationales : CEE, Otan, OCDE, FMI, GATT. Partout se développe l’esprit d’entreprise. Les valeurs et les intérêts de l’Occident s’en trouvent renforcés, mais le rapport entre défense et économie en est plus compliqué. États-Unis et Europe occidentale doivent prendre conscience de la nouvelle situation par une coopération respectant mieux l’indépendance de chaque partenaire.
Le premier problème que pose Robert Hormats est la manière dont l’Occident peut appuyer les réformes économiques en Union soviétique. Celles-ci se heurtent au parti communiste et à des mécontentements très divers. Une aide indirecte serait de favoriser l’intégration de l’URSS et de ses partenaires du COMECON (Conseil d’assistance économique mutuelle) dans l’économie mondiale de marché. Cette action doit être progressive, en donnant d’abord le statut d’observateur au GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) à l’URSS, à la fin de 1990, après l’UruguayRound [NDLR 2021 : dernier et plus important des cycles de négociations internationales entre 1986 et 1994]. Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale doivent organiser des consultations et obtenir la participation de l’URSS au soutien du Tiers-Monde. Certaines lois américaines, comme l’amendement Jackson-Vanik, doivent être abolies. De nouveaux accords doivent être passés avec les États-Unis et la Communauté économique européenne (CEE). Il faut aussi se prémunir contre les échecs ou contre un renversement brutal de la politique soviétique.
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