Revue des revues
• « L’avenir de l’Otan ». Dans le numéro de janvier-février 1990 de la revue britannique Survival, M. Sam Nunn, président de la commission des forces armées au Sénat américain, étudie les conséquences des changements survenus récemment en Europe qui, selon lui, devraient entraîner une restructuration du système européen de sécurité. L’Otan devrait s’adapter, mais l’appareil militaire des Soviétiques est encore formidable et sa réduction est toujours en cours de négociation. Un retour à une posture hostile de l’URSS est encore possible. Sa situation interne peut tourner au chaos de manière imprévisible.
Le sénateur Nunn se demande d’abord ce qu’on peut faire pour aider la Pologne et la Hongrie. Il voit un certain nombre de mesures économiques et financières, mais surtout une aide à la formation des hommes et une attitude d’ouverture de la part de l’Europe occidentale. Pour l’Otan, Sam Nunn pense qu’il faut distinguer les domaines de fermeté et ceux où l’on doit aller de l’avant, avant tout éviter la dénucléarisation de l’Europe et le transfert des technologies servant à renforcer l’appareil militaire soviétique. L’URSS pourra participer par des observateurs aux organisations économiques internationales, mais son secteur militaire devra perdre sa priorité, et l’évolution vers une économie de marché devra être amorcée. De leur côté, les États-Unis doivent se préparer à annuler l’amendement Jackson-Vanik. Il faut encourager tout ce qui, en Union soviétique, va vers l’instauration d’un pouvoir législatif, intensifier la collaboration nécessaire au règlement des conflits régionaux, arriver rapidement à un accord sur les forces conventionnelles en Europe, parallèlement à un traité START (Traité de réduction des armes stratégiques).
Le sénateur est optimiste sur la négociation CFE (Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe), mais pour lui l’Otan doit être ferme sur le niveau de forces qu’elle veut garder. Elle devra ensuite mieux coopérer à l’intérieur d’elle-même pour produire les matériels militaires et les technologies nouvelles, chaque pays se spécialisant dans ce qu’il connaît le mieux, pour les États-Unis moins de forces à l’avant et plus de moyens militaires mobiles pour les crises hors d’Europe. Si l’accord CFE est signé, les États-Unis réduiront leurs dépenses militaires et les rapports seront changés à l’intérieur de l’Otan. Le sénateur Nunn est ainsi amené à poser quelques questions, sur la défense de l’avant, le « pilier » européen de la défense, la « forteresse Europe » d’après 1992 ; et aussi quelle sera la place des forces nucléaires britanniques et françaises ?
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