Marine - Marine, Espace et télécommunication (II)
On a vu à quel faisceau de contraintes devaient se plier les transmissions navales, du fait de la mer, des porteurs navals ou des missions de la Marine nationale ; il faut maintenant regarder les solutions techniques retenues en 1990 et tenter de cerner les grandes évolutions qui se font jour avec les télécommunications à grands débits, multiservices et les supports multimédias.
En plus du réseau de télécommunications « au sol » qui lui est indispensable comme à toute entreprise, la Marine possède un système de télécommunications navales spécifiques qui permet d’établir des liaisons en mer ou entre la mer et la terre. Les transmissions d’infrastructure, c’est-à-dire entre autorités à terre, malgré certaines spécificités, s’apparentent à celles des autres armées ou sont intégrées à l’Organisation mondiale interarmées des transmissions (OMIT) ; elles pourraient être développées dans un cadre interarmées car, dans le fond, elles n’ont qu’une originalité : elles ne doivent pas entraver la liberté d’action ni la discrétion des bâtiments à la mer. En conséquence, elles n’ont pas été présentées dans cette chronique.
L’organisation maritime des transmissions
Transmettre depuis la terre des informations et des ordres destinés à des mobiles déployés sur toutes les mers du globe et évoluant dans les trois dimensions (bâtiments de surface, sous-marins, aéronefs), tel est bien, on l’a vu précédemment, le problème qui se pose à la Marine. Où qu’elles se trouvent, nos unités doivent pouvoir en permanence recevoir les ordres du commandant de la zone dans laquelle elles opèrent ou, par son intermédiaire et parfois directement, ceux des autorités gouvernementales concernant les modalités de leur engagement ou de l’ouverture du feu. L’acheminement des informations et des ordres doit être sûr et les échanges discrets. Pour éviter de révéler sa propre position, le mobile maritime doit pouvoir ne pas répondre. Voilà ce qui a nécessité la mise en place d’une organisation spécifique, l’Organisation maritime des transmissions (OMAR), qui fait appel à des procédures, à des techniques et à des équipements particuliers : la trace écrite que constitue le « message » y occupe une place essentielle.
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